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Personne, personnage, personnalité ?

Publié le 13/01/2004

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« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue », dit Phèdre (Racine, Phèdre, Acte I, scène 3). Son visage change et révèle son amour quand elle est face à l'être aimé.Cependant, au coeur de la personne, le cogito, le « je pense » se tient, indubitable. Et cette conscience qui accompagne la pensée est à la fois centre générateur et point d'ancrage qui fait que chacun a le sentiment de demeurer lui-même, la même personne, par-delà les changements. C'est toujours « moi » qui, maintenant comme hier, ici comme là-bas, me pense identique à moi-même et cependant pris dans un devenir. Je suis ce tout complexe. Et quand je me pense, je suis à la fois le sujet pensant et pensé. Cette appartenance à soi qualifie la personne. Elle renvoie donc à une intériorité du sujet.Par-delà la multiplicité de ses affections, la conscience est ce qui se présente comme quelque chose d'unique.

« valeur, qui n'est pas reconnue à tous dans ce système juridique.

L'histoire du droit montre un progrès de cettereconnaissance juridique de toute personne (rôle majeur de la conception chrétienne de l'égalité).

En ce sens,chacun est, en droit, l'égal des autres, qu'il s'agisse d'un enfant, d'un malade mental, de tout autre, aussi différentsoit-il de ce que la société peut poser comme norme.

Ainsi, dans une démocratie, les individus, de personnalitésdifférentes, sont considérés comme citoyens et sujets de droit, au même titre et de façon égale. La personne humaine, sujet moral Ainsi, subjectivement, à tout homme est reconnue une intériorité personnelle.

Objectivement, la personne est liée àl'idée d'égalité et de légalité qui caractérise la justice.

En cela, la personne est considérée comme responsable de sapensée et de ses actes, non seulement parce qu'elle est apte à en concevoir les principes et les conséquences,mais aussi parce qu'elle a un statut juridique.

Cela présuppose donc que l'homme, par sa volonté, est libre de penseret agir selon les principes que sa raison lui dicte.

Alors la notion de personne prend un sens moral universel etfondamental.La distinction entre les personnes et les choses tient essentiellement à l'idée que les hommes ont une dignité qui estune valeur absolue et non relative.

Rien ni personne ne peut enlever à l'homme ce qui le caractérise commepersonne, libre et autonome.

C'est donc le pouvoir de se déterminer soi-même librement à agir selon les principes dela raison qui fait de la personne une fin en soi, comme dit Kant, et pas simplement un moyen pour les autreshommes.Le respect dû à la raison s'étend évidemment au sujet raisonnable, c'est-à-dire à la personne humaine.

Il faut faireà Kant une place d'honneur à l'origine du courant personnaliste, d'abord parce qu'il insiste sur l'autonomie de lapersonne humaine qui ne relève que d'elle-même, ensuite parce qu'il exige le respect de la personne humaine.

Lapersonne raisonnable n'est pas seulement la source des valeurs, elle est aussi la valeur par excellence.

D'où laseconde maxime : «Agis toujours de telle sorte que tu traites l'humanité en toi et chez les autres comme une fin etjamais comme un moyen» (à partir de cette maxime on condamnera aisément l'esclavage et plus généralement touteforme d'exploitation de l'homme par l'homme). KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans cecas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendrece médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pourleurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sontd'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doits'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifscatégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils secaractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'unseul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent êtredérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime quifait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volontéen loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» Tel est l'homme de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen.

Face à tout problème éthique liéà la biologie, la technique, la justice, la politique, etc., l'interrogation porte sur l'idée de personne, individu singulierporteur d'un universel humain, digne de respect.. »

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