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Peut-on accepter l'idée d'une nature humaine identique en tous temps ?

Publié le 10/02/2004

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Aristote définit la nature comme ce qui est à l'origine de son propre mouvement : contrairement à l'horloge qu'on doit remonter, la plante semble pousser « toute seule ». En ce sens, la nature s'oppose aussi bien à la technique qu'à la culture, qui désignent les différents produits de l'action humaine. Idée: Du grec idein, « voir ». L'idée est ce par quoi la pensée unifie le réel. La question de l'origine et de la nature des idées divise les philosophes. Descartes soutient que nous avons en nous des idées innées, alors que Hume leur attribue une origine empirique.Il faut distinguer, chez Kant, l'idée du concept : l'idée, produite par la raison, est un principe d'unification du réel supérieur au concept, produit par l'entendement. A. Introduction La nature est, au sens étymologique du terme (natus, du verbe latin nascor : naître) l'état dans lequel naissent les hommes. Parler de nature humaine, c'est donc faire référence à une essence qui, en nous, serait donnée et innée, et non point acquise.
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« L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur...

Rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être » (Sartre, L'existentialismeest un humanisme, p.

22 et suiv., Nagel).Dès lors, il n'y a pas, dans cette perspective existentialiste, de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour laconcevoir et que l'homme est seulement un projet et une transcendance.

Aux yeux de Sartre, il y a, en réalité,incompatibilité radicale entre nature humaine universelle et liberté.

Ainsi le concept de « nature » est liquidé parl'existentialisme athée, qui valorise la libre transcendance humaine.1° Dieu n'est pas.2° Il n'y a pas de nature humaine.3° L'homme est libre.Ces trois propositions représentent les énoncés de base de l'existentialisme sartrien. Dans « L'existentialisme est un humanisme », tirant les conséquences « morales » du principe existentialiste : « L'existence précède l'essence », Sartre en conclut que nous sommes radicalement libres, et par suite radicalement responsables.

Si« nous sommes condamnés à être libres », c'est que nous devons assumer une liberté que nous n'avons pas choisie, mais qui nous définit. La philosophie de Sartre est un philosophie de la liberté, dont les prémisses reposent sur la fameuse formule : « L'existence précède l'essence ». La conséquence la plus immédiate de ce principe est que « l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait ».

Nous sommes tout entier liberté, libres –dans les limites de notre condition, de notre situation- de nous faire.

Aucunenature humaine, aucun destin ne dicte notre conduite.

La liberté est icil'absence de norme qui préexisterait à notre action. Or, cette conscience de notre liberté ou de notre totale responsabilité peutprovoquer soit l'angoisse qui s'empare de nous face à cette responsabilité,soit toutes les conduites de « mauvaise foi » qui visent à nous dissimuler cette liberté, à nous démettre de nos responsabilités en accusant le destin,les circonstances, ou la pression d'autrui.

C'est pourquoi « nous sommescondamnés à être libres.

» Bien saisir la conception sartrienne de la liberté, de l'angoisse et de la mauvaise foi, présuppose que l'on ait saisi ce que signifiait : « L'existence précède l'essence ». Tout objet fabriqué a d'abord été conçu.

Pour reprendre l'exemple de Sartre , un coupe-papier est un objet fabriqué par un artisan, selon une idée préalable dont il déduit la façon de fabriquer l'objet.

Aucun objet technique n'estproduit sans que son utilité n'ait d'abord été définie, sans que sa nature ou son essence (« c'est-à-dire l'ensemble des recettes et des qualités qui permettent de le produire et de le définir ») ne soit posée. Autrement dit, ici, l'essence précède l'existence.

Chaque coupe-papier existant n'est qu'un exemplaire du conceptou de l'essence de coupe-papier. Dans la conception traditionnelle, l'homme est créé par Dieu, il est produit selon une définition de la naturehumaine.

Ainsi chaque homme existant n'est qu'une réplique ou une version d'une nature humaine, d'une essenceunique, présente dans l'esprit divin.

Sartre conclut que dans cette vision traditionnelle, à laquelle il s'oppose avec vigueur, puisque l'essence précède l'existence : « L'homme des bois, l'homme de la nature, comme le bourgeois sont astreints à la même définition et possèdent les mêmes qualités de base.

» Or, poursuit Sartre , si l'on est athée, et athée de façon cohérente, il faut poser qu'il y a « au mois un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant d'être défini par aucun concept, et cet être c'est l'homme. » L'homme existe d'abord et se définit ensuite.

Il n'est pas un exemplaire d'une norme ou d'une nature préexistante, ilse fabrique lui-même au cours de l'histoire.

La première signification de la liberté est cette capacité humaine à sedéfinir par soi-même.

Un objet technique, voire un objet naturel, une pierre, ne sont rien d'autre que ce que leurdéfinition préalable nous dit qu'ils sont.

L'homme, à l'inverse, parce qu'en lui « l'existence précède l'essence » a reçu cet étrange privilège de se fabriquer lui-même. Mais « si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est ».

Sur chacun de nous pèse la responsabilité pleine et entière de nos actes et choix.

Nous ne pouvons nous retrancher derrière aucune« nature » qui nous définirait et limiterait notre possibilité d'agir et de nous faire.

Pire : « Nous ne voulons pas dire que l'homme est responsable de tous les hommes ».

En effet, en posant tel ou tel choix politique, affectif, etc.

j'en affirme la valeur, et la valeur pour la totalité de l'humanité. Cette liberté, nous nous la masquons la plupart du temps, car elle est terriblement difficile à assumer.

Il vaut lapeine de citer le passage où Sartre résume et sa position philosophique et son athéisme, et décrit l'angoisse qui peut nous atteindre quand nous comprenons notre liberté.. »

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