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Peut-on accorder une valeur à l'histoire ?

Publié le 09/02/2004

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histoire
L'homme redevient sujet de l'histoire et non plus objet, instrument. Chaque jour, il réalise l'histoire avec les données sociales qui sont les siennes. Il n'y a pas une histoire mais des histoires, c'est-à-dire autant d'histoires que de points de vue, comme le souligne l'historien Fernand Braudel.* L'histoire ne délivre donc aucune certitude sur le présent, mais nous apprend à méditer sur l'aventure humaine et à construire notre bonheur. Sujet 2020Peut-on tirer les leçons de l'histoire ? INSPIREZ-VOUS DE CES LIGNES. NE LES RECOPIEZ PAS ;-) Après la boucherie que constitua la guerre de 1914-1918, Clémenceau déclara : « Plus jamais ça ! ». On a en effet souvent tendance à se dire, devant le sentiment d'horreur que peuvent susciter = certains événements, que l'on devrait «en tirer les leçons», de la même façon que l'enfant qui se brûle à une flamme perd l'envie de recommencer. Cependant, le cours des choses lui-même (c'est-à-dire l'histoire) montre que les hommes, par inconscience, par désir de revanche, perdent parfois de vue l'impérieuse nécessité de la mémoire. Ainsi, une vingtaine d'année après l'armistice de 1918 et la déclaration de Clémenceau, la France et l'Allemagne entraient à nouveau en guerre.
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« événements, que l'on devrait «en tirer les leçons», de la même façon que l'enfant qui se brûle à une flamme perdl'envie de recommencer.

Cependant, le cours des choses lui-même (c'est-à-dire l'histoire) montre que les hommes,par inconscience, par désir de revanche, perdent parfois de vue l'impérieuse nécessité de la mémoire.

Ainsi, unevingtaine d'année après l'armistice de 1918 et la déclaration de Clémenceau, la France et l'Allemagne entraient ànouveau en guerre.

Mais ces deux guerres, qui semblent répéter l'histoire, sont-elles tout à fait comparables? Uhistoire bégaie-t-elle ou progresse-t-elle? L'histoire comme étude du passé humain permet-elle d'éviter de réitérerles erreurs du passé? 1.

L'histoire est absurde • Si l'on ne peut tirer les leçons de l'histoire, cela signifie que celle-ci est condamnée à se répéter, voire à empirer.Dans ce cas, la vie elle-même serait, comme le dit Shakespeare dans Macbeth, « un conte raconté par un idiot,plein de bruit et de fureur».

L'histoire, mais d'abord l'existence elle-même, n'auraient aucun sens et seraientincompréhensibles.• Paul Valéry pense ainsi que puisque l'histoire est le domaine de l'action humaine, elle n'est pas prévisible etaccumule les faits en tous genres, de manière désordonnée et multiple : « Lhistoire justifie ce que l'on veut.

Ellen'enseigne rigoureusement rien car elle contient tout et donne des exemples de tout ». 11.

L'histoire progresse • Si, au contraire, on estime que l'on peut tirer les leçons de l'histoire, alors la science historique doit nous aider àanalyser les événements passés et à les interpréter.

Ainsi, les hommes se souviendront des actes commis, encomprendront les causes et décideront, si les mêmes causes se présentent à nouveau, de ne pas reproduire desemblables conséquences.

Dans une telle perspective, on a plutôt confiance dans l'humanité, dans sa liberté et savolonté : on croit à son progrès.• Ainsi, Marx, dans sa Contribution à la critique de l'économie politique (1859) considère qu'à travers sescontradictions, ses stagnations et ses retours en arrière (une guerre en suit une autre, alors que l'on s'était juré dene plus recommencer), l'histoire progresse malgré tout.

Le mode de production féodal représente une avancée parrapport au mode de production esclavagiste, le capitalisme constitue un progrès à l'égard du mode de productionféodal. III.

Trop d'histoire tue l'histoire. • En réalité, étudier l'histoire ou faire oeuvre de mémoire comme on le fait le 11 novembre et le 8 mai (mais on peutaussi évoquer les monuments aux morts dressés dans chaque village), c'est se donner les moyens d'affronterl'avenir.

Tirer de véritables leçons de l'histoire, comme le dit Nietzsche dans les Considérations inactuelles (1874), suppose d'en prendre suffisamment conscience pour faire face à l'instantprésent, à la vie que l'on a à vivre maintenant et demain.

Car l'histoire, c'est-à-dire au fond la mémoire, représente un poids pour la vie et l'actionprésentes : se souvenir des jours anciens, heureux et malheureux, c'ests'empêcher d'être présent au monde qui nous entoure. Il est impossible de vivre sans oublier.

Ou plus simplement encore, il y a undegré d'insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit au vivant et quifinit par le détruire, qu'il s'agisse d'un homme, d'une nation ou d'unecivilisation.Pour définir le degré et fixer la limite où il faut absolument oublier le passé,faute de quoi il deviendrait le fossoyeur du présent, il faudrait connaître lamesure exacte de la force plastique d'un homme, d'une nation, d'unecivilisation, je veux dire la faculté de croître par soi-même, de transformer etd'assimiler le passé et l'hétérogène, de cicatriser ses plaies, de réparer sespertes, de reconstruire les formes brisées [...].

Et si l'on voulait imaginer letempérament le plus puissant et le plus prodigieux, on le reconnaîtrait à ceque serait abolie pour lui la limite à laquelle le sens historique pourrait devenirenvahissant et nuisible.

Tout le passé, le sien et celui d'autrui, il l'attirerait àsoi, il l'absorberait et en ferait du sang.

Ce qu'un tel tempérament n'arrive pasà assimiler, il saura l'oublier [...].

Que la vie ait besoin d'être servie parl'histoire, c'est un fait dont il faut prendre conscience, tout autant que duprincipe que nous aurons à défendre plus tard, à savoir qu'un excès d'histoire nuit au vivant.

L'histoire appartient auvivant pour trois raisons parce qu'il est actif et ambitieux - parce qu'il a le goût de conserver et de vénérer - parcequ'il souffre et a besoin de délivrance.

A cette triple relation correspond la triple forme de l'histoire, dans la mesureoù il est permis de les distinguer histoire monumentale, histoire traditionaliste, histoire critique. Le propre de Nietzsche est de reconduire l'activité théorique ou scientifique, y compris donc la science historique, àce qu'il appelle ici la « force plastique » de tout être vivant, « force » vitale qui vise à s'accroître elle-même, às'intensifier, et force « plastique » en tant qu'elle cherche à se donner à elle-même une forme.

Or toute création dequelque chose de nouveau implique la capacité de s'affranchir de la prégnance de formes plus anciennes, c'est-à-. »

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