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PEUT-ON ADMETTRE L'IDÉE D'UN DROIT A LA RÉVOLTE ?

Publié le 14/03/2004

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● Il n'est pas possible non plus d'admettre logiquement cette idée de droit à la révolte pour Kant, parce que cela implique qu'il faudrait que celui qui cherche à limiter la puissance de l'Etat par la révolte (le peuple) soit aussi fort que lui, et puisse ordonner publiquement la révolte. Ce n'est pas possible, et si c'était possible, ce serait le souverain lui-même, ce qui est contradictoire. Sans compter que la législation suprême ne peut pas comprendre en soi une détermination d'après laquelle elle ne serait pas suprême. 
● Il est donc totalement impossible pour Kant Métaphysique des moeurs,d'admettre l'idée d'un droit à la révolte, puisque cela est non seulement logiquement impossible, mais aussi parce que si c'était le cas, la vie de l'Etat serait en danger.
II/ Dans certaines circonstances, l'idée de ce droit à la révolte est tout à fait admissible :            
Cependant, il existe certaines circonstances dans lesquelles ce droit à la révolte peut être une idée tout à fait acceptable. En effet, si les individus ont construits l'Etat, c'est pour se protéger les uns des autres, et non pas pour subir les assauts d'un nouvel assaillant. Si l'Etat provoque ce contre quoi les citoyens ont essayé de se protéger en le créant, alors il est possible d'envisager l'idée d'un droit à la révolte.           
● C'est ce que montre Locke dans Traité du gouvernement civil. Même s'il n'existe aucune loi explicite invitant les citoyens à se révolter quand l'Etat se retourne contre eux, ils peuvent y être tout de même invités. Autrement dit, c'est un droit implicite.
• Le droit est ce qui est conforme à une règle : il indique le permis, l'exigible et le défendu - exemple le droit de grève, l'interdiction de pénétrer dans une propriété privée. Le droit positif régit les rapports entre les individus, le pouvoir. C'est une convention instituée pour vivre en paix, réguler la violence. • Le sujet soulève un paradoxe. D'une part le droit est ce à quoi nous devons obéir, d'autre part la révolte implique la désobéissance. Peut-on accepter l'idée d'un droit à la désobéissance sans se contredire ? Accepter l'idée, c'est-à-dire fonder rationnellement, légitimer la désobéissance, la violence ? • L'insurrection peut-elle être légitime et, en allant plus loin, légalisée, inscrite dans la loi ?
  • I) Notre société est un état de droit. Elle repose sur un contrat. La révolte n'y a donc pas sa place.
  • II) La révolte comme symptôme d'une société perfectible.
  • III) Se révolter, un droit ?

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« Autrement dit, c'est un droit implicite.

Lorsque les magistrats représentant l'Etat trahissent la confiance que lesindividus ont mise en eux pour s'emparer du pouvoir, alors ces magistrats nient le droit des citoyens.

à Dans ce cadre, le gouvernement se désagrège, et les individus sont fondés à désobéir. ● Ainsi, dans certaines circonstances - quand un ou plusieurs individus légifèrent sans avoir reçu le mandatdu peuple, quand les dépositaires du pouvoir législatif exercent des voies de fait contre la propriété des sujets – lescitoyens ont le droit de résister au pouvoir, de se révolter.

Pour Locke, il est donc possible d'admettre l'idée d'undroit à la révolte, puisque l'Etat est considéré comme devant être minimal.

En effet, si le pouvoir politique n'est pasà même d'accomplir la tâche pour laquelle il a été créé, ou pire, s'arroge des droits qu'il n'a pas, nuisant ainsi aupeuple, alors ce dernier doit pouvoir se révolter contre lui. ● Mais si ce droit à la révolter est envisageable, il faut pourtant faire attention à son utilisation, sans quoi ilpeut mener au chaos.

La révolte ne justifie donc pas une rébellion destinée à provoquer la chute d'ungouvernement, et il n'autorise pas non plus l'action individuelle. III/ L'idée d'un droit à la révolte est non seulement admissible, mais c'est aussi un devoir Parler de la possibilité d' "admettre l'idée d'un droit à la révolte" semble sous entendre que ce dernier n'estpas légitime, qu'il est à manier avec précaution, et qu'il n'est pas concrètement envisageable : il n'est qu'unesupposition, ou même qu'un rêve. ● Cependant, selon Marx, le chaos lui-même serait moins dommageable pour les individus que l'Etat danslequel ils vivent.

L'auteur critique la conception de l'Etat comme une idéologie (ensemble de représentationsdestinées à justifier les intérêts de la classe sociale dominante économiquement) selon laquelle il s'agit de présenterl'intérêt particulier des dominants comme l'intérêt universel.

De ce fait, il n'y a pas besoin d'attendre undysfonctionnement pour se révolter et remettre en cause l'Etat. ● Puisque ce dernier semble être, du point de vue de Marx, une puissance d'aliénation qui sépare l'homme de sa propre essence universelle et des autres hommes, l'homme n'a que le choix entre obéir à l'Etat et travailler par làà sa propre servitude, ou se révolter contre l'Etat pour être libre.

Ainsi, le droit à la révolte est non seulementenvisageable, mais c'est aussi un devoir, puisque nous devons tenter par tous les moyens de nous sortir de cetasservissement. ● Le droit à la révolte ne doit donc pas être seulement une idée, il doit avant tout être une réalité. Conclusion : Ainsi, à moins d'envisager l'Etat comme une puissance totalitaire ayant tous les droits, et pouvant agir audétriment des individus, il est possible d'admettre l'idée d'un droit à la révolte.. »

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