Devoir de Philosophie

Peut-on en appeler à la conscience contre la loi ?

Publié le 15/12/2005

Extrait du document

conscience
On accordera donc par principe la légitimité et la validité juridiques au droit positif, quel que soit son contenu. On appelle positivisme juridique la doctrine qui justifie inconditionnellement le droit positif, et ne fonde pas le droit positif sur autre chose que l'acte de son institution par une autorité compétente.Antigone, dans la tragédie de Sophocle, agit en idéaliste quand elle brave l'interdiction s'ensevelir son frère Polynice, au nom de ce qu'elle considère comme des devoirs plus fondamentaux, familiaux ou religieux. Aristote estime qu'elle désobéit à une loi particulière, au nom d'une loi plus puissante, naturelle, commune à tous et éternelle (« Rhétorique », I, 13).A l'opposé, un représentant éminent du positivisme, Kelsen estime qu'on peut certes critiquer une loi positive au nom d'une idée du juste, mais qu'il peut exister autant d'idées du juste que d'individus : il ne serait donc jamais permis de considérer comme non valable un élément d'une législation positive, sous peine de replonger dans le règne de l'arbitraire individuel. Hans Kelsen, juriste autrichien de renom, tente entre les deux guerres de fonder une véritable science du Droit. Son ambition est tout entière perceptible dans les accents kantiens du titre qu'il choisit pour son oeuvre majeure : « Théorie pure... » comme cette « Raison pure » dont Kant entreprit la critique. La démarche critique de Kant consiste à établir la limite de ce que nous pouvons connaître et au-delà de laquelle il ne s'agit plus que de simples spéculations, réflexions parfois utiles mais qui ne sauraient être des jugements de connaissance. De la même façon, Kelsen veut établir une connaissance ferme du Droit, indépendamment de tout jugement de valeur.
conscience

« L'obéissanceau seul appétitest esclavageet l'obéissanceà la loi qu'ons'est prescriteest liberté.

(DuContrat Social) hommes : retirer d'un chemin lesarbres qui font obstruction, c'estlibérer le passage, ne pas retenir unoiseau dans sa cage, c'est le laisserlibre de s'envoler, ne pas empêcherquelqu'un de s'étendre sur le gazond'un jardin public, c'est le laisserlibre de le faire.

Toute loi comportedes interdictions.

Dès lors toute loiréfrène la liberté, prise en ce sensnégatif.

C'est le seul sens queHobbes donne au mot liberté.

SelonHobbes, dans l'état de nature,chacun est empêché à toutmoment, dans ses mouvements etses entreprises, par autrui qui estvirtuellement son ennemi.

Mais leslois d'un Etat - institué en vuejustement de mettre fin à cet étatde guerre qu'est l'état de nature -empêchent les individus de se nuireles uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'estréservé qu'à l'homme, etcaractérise ce que Kant appellel'autonomie : obéir, à la loi dont onest, en tant qu'être raisonnable,l'auteur, ou encore, obéir à sapropre raison.

Obéir à sa raison,c'est être pleinement responsablede sa conduite.

Etre libre, c'ests'obliger soi-même à une conduiteraisonnable, s'interdire certainsdébordements, en un mot c'estobéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans unsens moral, comme dans un senspolitique.

Autrement dit, lesobligations auxquelles on se soumetvolontairement et librement (alorsqu'on subit bon gré malgré unecontrainte) sont morales, ou bienciviques.

C'est dans ce sens-cid'obligation civique que Rousseaul'entend d'abord.

Rousseau dans leContrat Social jette les bases d'unEtat dont les lois constituent desobligations et non des contraintes :car c'est le peuple souverain, plusexactement la volonté générale(selon la règle de la majorité) quidécide des lois.

Ainsi chacund'entre nous, en tant que citoyen,est libre parce qu'il se soumet auxlois dont il est l'auteur, en tant quemembre de la volonté générale. Deux cas justifieraient alors cette désobéissance, entendue non plus comme une simple insoumission rebelle oumarginale, mais comme une véritable vertu civique : lorsque les circonstances rendent la loi impossible à respecterou lorsque la respectabilité de la loi est elle-même contestée.

Cette réflexion sur la désobéissance va nouspermettre de montrer qu'il existe une violence féconde qui fonde ou forge le droit, une violence pour le droit àl'origine de la plupart des lois, des droits et des constitutions, - violence féconde et créatrice par opposition à laviolence stérile, gratuite et destructrice.

Le droit ne peut progresser et s'effectuer que par des moyens qui le nient. 1) Le devoir d'obéissance à la loi - Comme nous l'avons vu au tout début de ce cours, l'homme juste est d‘abord celui qui obéit à la loi .

La loi est par. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles