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Peut-on avoir peur d'être libre ?

Publié le 10/04/2005

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Le zèle avec lequel les hommes se sont battus en 1789 pour obtenir la liberté, l'égalité et la fraternité tend a prouver que la liberté reste le plus vieux rêve de l'humanité.  Il semble donc étonnant de prime abord de s'interroger : peut-on avoir peur d'être libre ?  Pour le "on", on voit que ce sujet a une valeur impersonnelle, donc universelle; il s'agit de réfléchir au rapport de tout homme en général a la liberté. Le verbe de modalité "pouvoir" est à entendre au sens de la possibilité : peut-il arriver que l'homme ait peur de cette liberté qu'il semble pourtant chérir ? Il s'agira entre autre, de rechercher les motifs de cette peur étrange (pourquoi l'homme a t-il peur d'être libre), peur qui peut être définie comme un sentiment pénible voie douloureux qui nous amène à nous détourner d'un objet, à l fuir, comme si nous pressentions un danger, quelque chose de mauvais, nuisible pour nous. Ce danger serait lié à la liberté qu'on peut définir, au sens premier, comme abscence de contraintes, assouvissement de tous nos désirs. Cependant, cette liberté a des limites : le risque d'immoralité, le non-respect d'autrui... Il existe donc une liberté plus raisonnable qui prend en compte la responsabilité de nos actes et de nos choix.  Dans une première partie, nous verrons que dans la mesure où la liberté, loin de faire peur a l'homme, l'attire car elle est garantie de plaisir et d'indépendance.  Dans une deuxième partie, on s'apercevra toutefois que ce déploiement de la liberté peut avoir des conséquences néfastes qui amènent l'homme au sentiment de la peur (immoralité - anarchie...) Finalement, on essaiera de monter qu'il faut dépasser ce sentiment de peur, en ayant le courage de porter le poids de la responsabilité qui implique une liberté raisonnable.

« doit-il pas être contesté, voire renversé ?) 2- LA PEUR DE LA LIBERTÉ : UNE STRATÉGIE DE LA DOMINATION a) le paradoxe de la servitude volontaire Pour La Boétie, nous « naissons avec notre liberté et avec la volonté de la défendre ».

en effet nous préférons instinctivement vivre libres plutôt qu'asservis.

Comment dès lors se peut-il que tant d'hommes acceptent de selaisser tyranniser ? C'est que, selon La Boétie, la servitude est toujours volontaire : toute autorité politique n'a de force que celle que nous lui concédons : il suffirait, pour être de nouveau libres, non pas de prendre les armes, mais de ne plus obéir : pour qu'un tyran ordonne, il faut que quelqu'un lui obéisse (autrement il se trouve « défait »d'emblée). Le paradoxe de la servitude volontaire chez LA BOETIE Si un tyran peut, à l'origine, asservir les hommes par la force et la terreur, il ne peut se maintenir qu'avec leurconsentement.

Les hommes ne sont pas esclaves par contrainte ou par lâcheté, mais parce qu'ils le veulent bien,car il suffirait de ne plus vouloir servir le tyran pour que son pouvoir s'effondre.

En effet, le tyran est infinimentfaible comparé à la force du nombre : sa seule force, c'est celle que lui offrent ses sujets.

On peut aussi remarquerque ceux- ci ne manquent pas de courage, car ils pourraient combattre jusqu'à la mort pour leur tyran.

Ils font doncle choix incompréhensible de lui sacrifier leur liberté, aliénant par là leur être même. Cette « volonté de servir » peut s'expliquer par le fait que « la nature a en nous moins de pouvoir que la coutume »: les hommes élevés sous la tyrannie prennent le pli de la servitude.

Le tyran abrutit et corrompt ses sujets par leprincipe du pain et des jeux, consistant à« sucrer la servitude d'une venimeuse douceur ».

Il utilise la religion pourleur inculquer la dévotion, à travers des fables.

La Boétie évoque ici la croyance aux rois thaumaturges, c'est-à-dire faiseurs de miracles (on leur prête la faculté de guérir les maladies), mais esquisse aussi une critique de lathéorie du droit divin, ramenée à une histoire qu'on raconte.

Quant aux rares individus éclairés ayant gardé le désirde la liberté, le tyran les élimine ou les isole par la censure. Un seul homme ne pourrait jamais asservir tout un peuple sans une chaîne d'intermédiaires grâce à laquelle « letyran asservit les sujets les uns par le moyen des autres ».

Le secret de la domination réside en effet dans lacomplicité des « tyranneaux », ces « mange-peuples » qui soutiennent le tyran pour satisfaire leur ambition et leurcupidité.

Chaque maillon de la chaîne accepte d'être tyrannisé pour pouvoir tyranniser à son tour, démultipliant ainsila relation de domination jusqu'à enserrer toute la population dans le filet du tyran. b) La résignation alimente la crainte de la liberté Se demandant « comment s'est enraciné si profondément cette opiniâtre volonté de servir » (alors que « tout être qui a le sentiment de son existence sent le malheur de la sujétion et recherche la liberté »), La Boétie décèlealors, parmi les raisons qui ont transformé le penchant naturel de la liberté en consentement à la servitude : - l'habitude ou accoutumance ( « Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d'autres biens ni d'autres droits que ceux qu'ils ont trouvé s ; ils prennent pour leur état de nature l'état de leur naissance » ) - la lâcheté (« avec la liberté on perd aussitôt la vaillance ») - le goût pour le divertissement qui abêtit – illusion du bonheur ou « compensation de la liberté ravie » Le pouvoir a donc tout intérêt , s'il veut se maintenir, à rendre naturelle l'absence de liberté. Mais le peuple n'est pas innocent : il se complaît dans cette servitude et la liberté l'effraie désormais, parce que ne plus obéir : - exige de se défaire de ses habitudes - requiert de l'audace - apporte autre chose que du plaisir Transition : - On voit donc que c'est la paresse et la démission qui font que l'on peut craindre la liberté. - Dès lors, c'est parce que la liberté est une épreuve qui demande du courage qu'elle peut faire peur. - Mais de quelle sorte d'épreuve s'agit-il ? Quel risque nous fait-elle courir ? Que risquons-nous de perdre ou quel en est l'enjeu ?. »

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