Devoir de Philosophie

Peut-on avoir tort ou raison lorsque l'on dit : c'est beau ?

Publié le 24/02/2004

Extrait du document

L'Idée que le grand artiste est un génie commencera à poindre au XVIIIe et s'imposera au XIXe (cf. le thème romantique des tourments de l'artiste inspiré, génie méconnu - nécessairement méconnu puisque génial! - par son siècle et condamné à la misère,) c'est à dire au moment où l'interprétation intellectualiste du beau et de la création artistique sera rejetée et où on mettra l'accent sur la sensibilité et par suite sur l'individualité de l'artiste et l'originalité de son oeuvre. Valorisation de l'artiste et de l'originalité vont de pair et résultent de la critique de l'esthétique classique platonicienne. Nouvelle conception de l'art et du beau, nouvelles esthétiques ou manières de créer et nouveaux critères. Et aujourd'hui encore nous considérons que l'originalité est le critère du beau (malheureusement ?). Le beau est universel Le critère d'universalité est un critère permettant de juger si l'on a tort ou raison en disant: «c'est beau«. Parlant des chansons de tel artiste de variété, on ne peut pas dire: «c'est beau«. Il faut se contenter de dire: «cela me plaît«. En revanche, l'universalité et l'intemporalité de la musique de Mozart permettent de reconnaître objectivement sa beauté.

Discutant du beau, on peut avoir tort ou raison. Seule la création qui révèle un monde neuf, dont les profondeurs sont celles de l'esprit, peut être objectivement considérée comme belle. MAIS, avoir tort ou raison suppose des critères objectifs permettant de juger. Concernant le beau, ces critères n'existent pas. La beauté est différente pour chacun.

Le jugement de goût n'est pas un jugement subjectif. Il existe des critères permettant de déterminer si une oeuvre est belle ou laide. TOUTEFOIS, l'appréciation du beau ne dépend-il pas des goûts de chacun ? Existe-t-il des critères de la beauté comme il existe des critères du bien et du mal ou de vrai et du faux ?

« 3) La simplicité.

Ce qui est parfait et l'harmonieux ne peut qu'être simple.

Tout ce qui a l'apparence de lacomplexité est laid.

La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité.

L'esthétique classique secaractérise par son rejet de l'ornementation, de la parure, des entrelacs, préférant la ligne droite.4) L'immobilité et la sérénité.

Représenter le mouvement c'est introduire le désordre.5) La clarté.

Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'oeil et à l'esprit.

Est laid tout ce qui empêche de voir.Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid.

les règles de l'harmoniemusicale, particulièrement du contrepoint, donnent les moyen d'éviter le pire, la cacophonie.

En peinture, ilest recommandé d'utiliser des couleurs lumineuses.

Sont belles les oeuvres claires et distinctes.6) Conséquence, est beau ce qui est vrai, ce qui rend visible.

« Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul estaimable.

Il doit régner partout et même dans la fable » ( Boileau, « Art Poétique » ). Quelles sont les implications de cette définition du beau ? 1) L'esthétique classique donne une interprétation dite intellectualiste du beau.

Par conséquent, l'émotionesthétique est le retentissement dans la sensibilité humaine des belles propriétés de l'objet qui ne peuventêtre saisies que par l'entendement.

Seule la raison peut appréhender l'harmonie des rapports car un rapportest par nature quelque chose d'intellectuel.

On ne sent pas un rapport, on le comprend et on ne croit le sentirque dans la mesure où on n'a pas clairement conscience de l'opération intellectuelle.

« Ainsi quand noustrouvons un bâtiment beau, c'est un jugement que nous faisons sur la justesse et la proportion de toutes lesparties en les rapprochant les unes aux autres.

Il y a dans ce jugement un raisonnement caché que nousn'apercevons pas à cause qu'il se fait fort vite » ( Bossuet ).

Le jugement de goût est un jugement deconnaissance.

Nous avons une connaissance des proportions de l'objet et cette connaissance ne doit rien à lasensibilité, ou plutôt, elle ne lui doit que la mise en présence de l'objet.

C'est la raison qui juge et le jugementde goût n'est pas par nature différent du jugement mathématique.

Donc, parce que le beau est une certaineproportion, le jugement sur le beau est un jugement de connaissance effectué par la seule raison.

Ce n'estpas un jugement du type: « J'ai chaud », seulement subjectif, mais du type : « il fait 25° ».2) L'art est un savoir-faire.

Un savoir (connaissance des règles) qui oriente un faire, une pratique supposantde l'habileté qui s'apprend par expérience.3) L'art s'enseigne, fait partie des pratiques, humaines pouvant être transmises et apprises.4) Le grand artiste n'est pas un génie, une personne exceptionnelle en vertu de dons mystérieux qu'elletiendrait de la nature ou de(s) Dieu(x).

Ce qu'on appelle inspiration est l'effet du travail et de la connaissance.Certes, certains individus peuvent être plus aptes à accomplir certaines tâches que d'autres mais il ne fautpas confondre aptitude et génie, talent et génie.

L'Idée que le grand artiste est un génie commencera àpoindre au XVIIIe et s'imposera au XIXe (cf.

le thème romantique des tourments de l'artiste inspiré, génieméconnu - nécessairement méconnu puisque génial! - par son siècle et condamné à la misère,) c'est à dire aumoment où l'interprétation intellectualiste du beau et de la création artistique sera rejetée et où on mettral'accent sur la sensibilité et par suite sur l'individualité de l'artiste et l'originalité de son oeuvre.

Valorisation del'artiste et de l'originalité vont de pair et résultent de la critique de l'esthétique classique platonicienne.Nouvelle conception de l'art et du beau, nouvelles esthétiques ou manières de créer et nouveaux critères.

Etaujourd'hui encore nous considérons que l'originalité est le critère du beau (malheureusement ?). Le beau est universelLe critère d'universalité est un critère permettant de juger si l'on a tort ou raison en disant: «c'est beau».Parlant des chansons de tel artiste de variété, on ne peut pas dire: «c'est beau».

Il faut se contenter de dire:«cela me plaît».

En revanche, l'universalité et l'intemporalité de la musique de Mozart permettent dereconnaître objectivement sa beauté.

[L'appréciation du beau dépend des goûts de chacun.

Ces goûts ne sont pas discutables.

Ils ne sont nivrais ni faux.

L'appréciation du beau n'est pas séparable du goût et de la sensibilité de chacun.

Elle nerelève d'aucun critère de vérité ou de fausseté.

Ce sont nos inclinations naturelles qui nous poussent à dire: «c'est beau».] Seul notre sensibilité nous permet de saisir la beautéC'est par notre sensibilité que nous percevons la beauté.

Or cette faculté est la plus personnelle et la plussubjective qui soit. si la peinture de Picasso n'éveille en moi aucun sentiment, aucune émotion, l'on pourra toujours me dire qu'elle est belle et que je n'ai pas de goût mais cela n'y changera rien.

Pour moi, elle nereprésentera jamais qu'un ensemble de lignes cassées, de figures désarticulées et de couleurs criardes àl'opposé des harmonies qui font la beauté d'un paysage naturel, la beauté d'un visage.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles