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Peut-on choisir sa vérité ?

Publié le 27/02/2008

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Aussi l?adhésion supposant un choix, il semble bien que l?on puisse choisir de consentir à telle ou telle proposition, et en effet, Protagoras ne dit-il pas que « l?homme est la mesure de toute chose » ? (Platon, Théétète, 152 a). Dès lors, il y aurait un relativisme de la vérité, chaque sujet, étant lui-même mesure des choses, pouvant librement décider de consentir ou non à un état de faits. §  Le sujet croit alors à la vérité d?un discours ou d?une chose et c?est cette croyance, définie comme acte de la volonté libre et réfléchi, qui semble se faire le critère de la vérité elle-même. La volonté décide de donner son assentiment à une chose, librement, et la vérité est alors subjective et relative au sujet qui la croit. La croyance connaît ses raisins, et en tat qu?acte de la volonté, elle est libre et c?est donc l?esprit qui décide ou non de la vérité de ce qui lui est présenté. Pascal, dans De l?esprit géométrique, écrit : « Personne n?ignore qu?il y a deux entrées par où les opinions sont reçues dans l?âme, qui sont ses deux principales puissances, l?entendement et la volonté. La plus naturelle est celle de l?entendement car on ne devrait jamais consentir qu?aux vérités démontrées ; mais la plus ordinaire, quoique contre la nature, est celle de la volonté ; car tout ce qu?il y a d?hommes sont presque toujours emportés à croire, non pas par la preuve, mais par l?agrément ». L?esprit aime donc à croire que le monde est telle qu?il le pense, il aime à croire que ce qu?il choisit de penser, que sa vérité, est la vérité. Mais selon Pascal, l?ordre est normalement de chercher d?abord  savoir avant de donner son assentiment.

« ma croyance, il semble néanmoins que cette croyance reste du domaine de l'incertitude voire del'erreur, là où ce que je recherche est la vérité.

Le critère de la croyance pour définir le choix dema vérité semble donc conduire infailliblement non seulement au relativisme, mais également àl'erreur, à l'illusion.

Fonder la vérité sur la subjectivité semble alors impossible. La vérité n'est-elle pas entièrement objective et universelle ? Quels critères sont alors au fondement de cetteobjectivité ? La vérité n'est-elle pas alors ce qui s'impose nous, bien plus que ce qui est l'objet d'un choix ? II) La vérité est objective et doit s'imposer à nous : l'évidence et la vérité comme « index sui ». § La vérité ne semble alors pas pouvoir reposer sur un critère subjectif, dans la mesure où elle seconfond par là avec la croyance ou l'opinion, donc avec des modes de la particularité et de lasingularité, là où la vérité est ce qui est au sens d'universel et de nécessaire et non pas au sensde ce que je crois, moi, particulièrement.

En effet, la vérité semble bien renvoyer à l'universalité,elle semble être ce qui doit mettre tout le monde d'accord au sens où elle doit pouvoir rendrepossible la connaissance, qu'elle porte sur le domaine scientifique, pratique… Dès lors, la vérité secaractérise par son objectivité et c'est pourquoi elle semble devoir reposer sur des critèresobjectifs qui permettre d'avoir à son sujet non plus une croyance ou conviction, mais unecertitude.

C'est à une telle recherche du critère de la vérité que semble se livrer Descartes dansles Méditations métaphysiques .

En effet, dans ce texte, Descartes s'emploie, par la méthode du doute hyperbolique, à rechercher la vérité et ses critères de distinction.

Or, la première vérité quirésiste au doute est la proposition « je pense donc je suis », qui est le modèle qui doit permettred'accéder aux autres vérités.

La propriété de cette vérité est selon Descartes l'évidence, et lespropriétés de l'évidence sont pour lui la clarté et la distinction.

Dès lors, une idée sera vraie si ellese donne avec évidence, c'est-à-dire si elle est claire et distincte.

Dès lors, c'est bienintrinsèquement que l'idée contient la structure qui la rend claire et distincte et la vérité apparaîtalors comme cette objectivité qui s'impose à nous sans qu'aucun choix de la part d'un sujet nesoit requis. § Qui plus est, il semble qu'il soit possible de dire que la vérité est norme d'elle-même, n'ayant mêmeplus besoin de quelque critère pour être dite vérité.

Elle semble être norme d'elle-même et du fauxet dès lors, elle semble se reconnaître sans critère.

C'est la thèse que défend Spinoza dans sonEthique , I.

En effet, pour Spinoza, s'il existe des moyens tout extérieurs pour voir si une chose est vraie ou non, il n'en reste pas moins que la vérité est « index sui », c'est-à-dire norme d'elle-même et du faux.

Dans l'appendice au livre I, Spinoza énonce que le critère le plus extérieur pour jugerd'une vérité et l'accord où non des hommes entre eux.

En effet, là où l'opinion, qui est particulièreet en partie fondée sur l'imagination, divise les hommes, la vérité quant à elle les unit, en ce sensqu'elle trouve son fondement dans la raison.

Mais ce qui atteste en propre de la vérité est qu'elleest norme d'elle-même, c'est-à-dire qu'elle se reconnaît elle-même comme vraie et reconnaîtégalement le faux comme tel.

Dès lors, le critère de vérité est intrinsèque à la vérité elle-même etla vérité est alors entièrement objective, et, accordant tout le monde, universelle.

La véritépuisant sa force en elle-même et n'ayant besoin d'aucun critère extérieur, s'impose donc à nous,et telle la lumière qui nous permet de voir les objets, nous avons besoin d'elle pour voir les idéesvraies.

La vérité est donc nécessaire, et non pas contingente et relative à un sujet particulier.

Elles'impose comme telle à nous et ne fait donc l'objet d'aucun choix de la part du sujet. Cependant, la vérité a-t-elle encore une valeur pour nos si elle s'impose à nous ? III) Vérité et intersubjectivité : la nécessité de la discussion et de la libre expression pour la vérité. § Il semble qu'il faille concilier la liberté de juger qui suppose de notre par des choix, des décisions etla nécessité de la vérité.

En effet, comment accorder une valeur à ce qui s'impose à nous sansque nous y ayons pris part ? Mais comment conserver l'objectivité de la vérité, nécessaire à celle-ci et la liberté de juger ? La recherche de la vérité semble bien dépendre de cette condition qu'estla liberté.

La condition requise pour qu'une chose ou une valeur soit vraie semble alors qu'ellepuisse être discutée.

Dans son opuscule Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ? Kant fait de la liberté d'expression et de son application les conditions de possibilité de la vérité.

En effet, chacunse doit de mettre en commun ses idées, afin que ses opinions ne deviennent pas des dogmes etpuissent recevoir l'aval de la communauté.

Ce sont en effet les autres qui vont me permettre dene pas errer dans mes jugements.

Seule l'intersubjectivité peut alors permettre à une opinion dequitter son statut d'opinion incertaine pour être caractérisée comme vérité. § Cela vaut en outre surtout semble-t-il pour les vérités pratiques, certaines vérités théoriques. »

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