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Peut-on concevoir la pensée sans la vie ?

Publié le 10/12/2005

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Nous sommes là en présence d'un rapport évident, la vie est nécessaire à la pensée, mais cette condition de possibilité de la pensée ne fait pas l'essentiel de ce qu'est la pensée et concevoir la pensée c'est dépasser cette constatation banale selon laquelle les morts ne pensent pas.             Pour nouer d'une manière, qui soit plus riche philosophiquement, vie et pensée, ne faut-il pas en revenir à la conception aristotélicienne de la vie comme mouvement vivant ? Pour Aristote le vivant se caractérise par son mouvement, qu'il soit de croissance, d'altération ou un déplacement spatial. Le mouvement n'est donc pas comme pour l'esprit cartésien une trajectoire mathématisable, purement matérielle mais bien en soi vivant.             Or ne peut-on pas rapprocher la pensée comprise comme mouvement, au sens où il n'y a pas de pensée sclérosée, de la vie en tant qu'elle est en son fond mouvement ? On pourrait alors ramener la pensée à la vie. La pensée est vivante non métaphoriquement, mais essentiellement en tant que mouvante ; penser correspond à la croissance d'une idée, à des sauts entre concepts, des changements, des transformations d'idées, bref c'est leur mouvement qui fait se rejoindre la vie et la pensée.   III-Les limites de l'extension ?               Or, cette extension qui permet de subsumer la pensée comme un cas particulier de mouvement, donc de vie, enrichit-elle notre conception même de la pensée ? Il n'est pas sûr que dans cette tentative de réconciliation, contre l'ontologie de la mort, nous ayons fait une véritable avancée.

Lorsque nous avons à « concevoir la pensée «, autrement dit nous en faire une idée, philosophique, c'est-à-dire « penser la pensée «, quelle place accordons-nous dans notre réflexion à la vie ? Ne l’écarte-t-on pas d’emblée ? Or, si penser la pensée c’est peut-être se mouvoir dans l’abstrait, comment ne pas reconnaître d’un autre côté que la pensée prend racine dans la vie même ? En effet, il faut bien être en vie pour penser ; mais le rapport entre pensée et vie se ramènerait à cette seule configuration : la vie comme condition de possibilité de la pensée ? Leur rapport est peut-être plus fin, n’est-ce pas au fond le même mouvement que celui par lequel croît une plante et celui par lequel notre cerveau se différencie suivant telle pensée ? Vie et pensée ne se rejoignent-ils pas dans leur mouvement ?

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