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Peut-on connaître ce dont on n'a pas l'expérience ?

Publié le 16/01/2004

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Peut-on connaître ce dont on n'a pas fait l'expérience ? Peut on profondément savoir ce qu'est une chose si l'on ne l'a pas soi-même expérimentée ? On peut bien en avoir l'idée mais comment savoir ce qu'est vraiment le saut à l'élastique sans l'avoir expérimenté ? En un premier sens l'expérience semble donc une connaissance en acte, une connaissance sensible, supérieure - parce que plus profonde - à la connaissance rationnelle. Mais nous nous heurtons à un problème car la connaissance sensible, ne peut être partagée sinon par le renouvellement de l'expérience par celui qui souhaite l'acquérir et rien ne vient garantir que l'autre ressentira ce que l'on a ressenti. D'autre part qu'en est-il de ce que l'on ne peut pas expérimenter, sommes nous condamné à ne pas le connaître ? Par exemple qui peut bien se vanter de savoir ce qu'est la mort ?  L'incertitude en cette matière est la règle, la mort est-elle une fin ou un commencement ? Personne n'est jamais revenu pour nous faire part de son expérience... Pour autant, nous sommes à peu près certains de ce qu'est physiologiquement la mort, elle est la fin de toute activité cardiaque, la fin de la vie sensible.

Existe-t-il quelque chose qui est hors de portée de l'expérience (et peut-être de toute expérience possible) ? Ce qui est au-delà de toute expérience possible peut-il être l'objet d'une connaissance possible ?

« Problème : Mais justement ce savoir sensible, si profond soit-il, semble impossible à communiquer, à dire, àenseigner.

D'autre part, il semble difficile d'établir un tel savoir si l'objet à connaître n'est pas lui même« expérimentable ». Transition : Comment alors comprendre l'opposition qui semble émerger entre connaissance et expérience ? 2.

On peut connaître ce dont on a pas fait l'expérience parce que la connaissance et l'expérience diffèrenten nature. a) Contrairement à l'expérience, la connaissance est un savoir enseignable parce que purement rationnel.

Laconnaissance représente à l'esprit l'image d'un objet réel, elle le décrit, le toise, le mesure, en énumère lespropriétés, le conceptualise, l'exemplifie. b) On ne peut expérimenter la mort (sans mourir soi-même) et en même temps faire profiter ses contemporains deson expérience.

On peut par contre connaître la mort, bien qu'imparfaitement, la décrire, en faire une idée, laconcevoir. c) De la même façon pour le cercle, ou pour dieu, ces objets sont de pur concept de la raison que l'on peutconnaître sans jamais les expérimenter. Problème : L'existence de tels idées, sans objets réels et expérimentables, pose le problème de la réalité.

Comment tester ces hypothèses de la raison sans le recours à la réalité, sinon par une vérification de cohérence, qui si ellecertifie l'adéquation de la raison à elle même ne dit rien de son rapport à l'expérience de la réalité. Transition : Mais alors comment concilier en un théorie de la connaissance, ces deux savoir qui semblent se nécessité l'un l'autre ? 3.

Pour connaître on peut exercer sa raison à formuler des hypothèses, c'est ce que l'on appel laspéculation, et on peut tester ses hypothèses, les mettre à l'épreuve, dans l'expérimentation. a) La raison pure peut formuler des hypothèses rationnellement valides, c'est à dire selon la « scientificité », larigueur qui la caractérise, sans que l'on sache leur valeur de vérité. b) Reste donc à établir, par l'exercice de la raison pratique, selon la même rigueur, la description de l'expérience etdes faits, de ce qui se passe vraiment.

Pour limiter les égarements de la raison pure spéculative, le mieux est deconfronter les hypothèses qu'elle formule à l'expérience qui est le savoir pratique encadré par la raison pratique. c) Ainsi nous pouvons savoir qu'il y a autant de raison de croire en dieu que de ne pas y croire par exemple, quecette hypothèse est indécidable parce que l'expérience en est impossible.

Cette procédure de vérification estutilisée par la science moderne, sous le nom d'expérimentation, elle permet de profiter du pouvoir créateur de laraison pure sans pour autant se perdre dans les « si ». Conclusion : On peut donc connaître ce dont on a pas fait l'expérience mais sur le mode conditionnel, ce type de connaissance s'appelle spéculation.

L'expérience peut venir a posteriori les valider ou les invalider.. »

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