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Peut-on considérer l'histoire à la fois comme un savoir indispensable et comme une science impossible ?

Publié le 11/12/2005

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histoire

Analyse du sujet.

  • Repérer les points forts du sujet. a) Il faudra bien entendu se demander quelle est la différence entre un "savoir" et une "science"; cette dernière notion semble comporter une dimension systématique plus forte: dans la science, les propositions doivent pouvoir être déduites des premiers principes, on doit pouvoir énoncer des lois et en tirer des prédictions fiables. Dans quelle mesure ces distinctions s'appliquent-elles à l'histoire ? b) Il faut surtout noter le lien proposé entre ces deux notions: "tout à la fois". Autrement dit, il ne s'agit pas d'une alternative (l'histoire est-elle un savoir ou une science) mais de la possibilité de maintenir conjointement les deux. Le caractère indispensable du savoir compense-t-il l'impossibilité de la science ? Cette dernière compromet-elle au contraire le savoir ?  

  • Examiner les adjectifs. "Indispensable", "impossible": il importe bien entendu de se demander ce que signifient ces termes par rapport à l'histoire. Le premier adjectif a plutôt une portée morale, politique ou culturelle; le second porte plutôt sur un problème épistémologique.  

  • Construire le plan. Le plus difficile sera sans doute de ne pas retomber dans une alternative où on proposera successivement l'idée du savoir puis celle de la science. Il faudra donc s'attacher à faire ressortir le rapport entre ces deux notions tout au long du devoir.

histoire

« II.

Si la science est impossible, le savoir peut-il subsister ? Des outils scientifiques. On peut d'abord souligner que pour autant, l'histoire n'est pas une fiction arbitraire : les sciences positivesfournissent des outils très performants pour une meilleure authentification des traces du passé. Expliquer et comprendre. Ce qui justifie également le maintien d'un savoir historique indépendamment du modèle de la science, c'est que lesdisciplines portant sur le phénomène humain ont élaboré un modèle propre : celui de la compréhension.

Il ne s'agiten effet pas seulement d'expliquer des causes physiques mais surtout de comprendre le sens humain del'événement. III.

En quoi ce savoir est-il indispensable ? Transition Il semble donc possible de maintenir l'idée d'un savoir historique même si l'histoire est impossible en tant quescience.

Mais pourquoi dire que ce savoir est indispensable ? Contre l'amnésie Il l'est d'abord pour maintenir la mémoire du passé et ainsi la conscience d'une identité historique. Pour comprendre le présent. Cette identité est une des clefs qui permettent de mieux comprendre le présent.

Par exemple, un savoir historique àpropos de l'Europe du XXe siècle permet de mieux saisir les enjeux actuels de la construction européenne.

Il reste àsavoir si un tel savoir permet véritablement de tirer les leçons de l'histoire. Contre le relativisme Si l'histoire est indispensable en tant que savoir, c'est aussi pour maintenir l'idée d'une vérité historique contre lestentatives récurrentes de relativisme ou de révisionnisme.

Certes, les historiens peuvent se tromper, mais l'idée d'unsavoir semble indispensable pour donner son autorité à l'histoire et leur poids aux événements dont elle maintient lamémoire. Conclusion Il semble donc qu'il n'y ait pas d'incompatibilité, s'agissant de l'histoire, entre l'idée d'un savoir indispensable et celled'une science impossible : l'histoire est sans doute à la fois l'un et l'autre.

Renouvelant toujours son exigence devérité, elle est amenée à élaborer ses propres normes pour mieux défendre leur autorité et faire ressortir lecaractère indispensable du savoir qu'elle propose.. »

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