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Peut-on critiquer la démocratie?

Publié le 09/01/2005

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* D'où découle: la possibilité de la «fraternité« et le renforcement du sentiment d'appartenance nationale (en cas de conflit, l'armée est bien celle de toute la nation).

II. Défauts de la démocratie

* Comment garantir que les élus soient bien représentatifs de tous les courants de l'opinion? Problème technique de l'élection directe ou indirecte. Problème de la durée des mandats.* Il y a en permanence risque de perversion démagogique (puisqu'il s'agit de rassembler sur un candidat un maximum de voix). Thème déjà présent chez Platon, à la fin de La République: la démocratie signifie le règne des incompétents (puisque le démos est inculte).

* critique marxiste: la démocratie masque la lutte des classes alors que, comme tout État, elle ne représente que les intérêts de la classe dominante (cf. la critique, dès La Question juive, de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen).

* Point de vue nietzschéen: si tout individu vaut, en démocratie, autant que son voisin, on se condamne à un affaiblissement des valeurs.

La question interroge à la fois sur une possibilité mais aussi sur un droit : est-on capable de, mais aussi, a-t-on le droit de critiquer la démocratie ?

(1) si on a les capacités, la possibilité, de critiquer, la démocratie, c'est parce qu'elle n'est pas parfaite. La démocratie, c'est le gouvernement du peuple par le peuple : est-ce possible ? Est-ce même, finalement, souhaitable ? La démocratie ne se détruit-elle pas au bout du compte elle-même ? -cf. les critiques de Platon et de Rousseau, que j'expose brièvement dans mon cours sur la démocratie.

(2) est-ce qu'on a le droit de critiquer la démocratie ?

ici, on dira que cela fait partie de la définition même de la démocratie, qui repose sur les droits de l'homme, sur la liberté, et donc, sur la liberté de penser; un Etat dans lequel on n'aurait pas le droit de penser librement et de tout soumettre à la critique (ici : "critique" : libre examen, doute), ne serait pas une démocratie....

« KANT.

POUR DÉMARRER Voici l'idée directrice de ce texte : la démocratie est minée par le principe même qui l'a créée, la recherche de laliberté ; lorsque cette dernière devient sans frein, elle conduit à un régime sans loi et, par conséquent, à latyrannie.

Vous noterez les résonances tout à fait modernes et contemporaines de ce texte, qui conduisent à ensouligner son intérêt philosophique. CONSEILS PRATIQUES Vous devez ici vous livrer à un travail très soigneux de définition des termes, en n'oubliant pas de les replacer dansle contexte de l'Antiquité grecque et de la pensée de Platon.

Les termes ou expressions de démocratie, liberté, désirinsatiable, tyrannie, magistrat, anarchie, loi écrite et non écrite doivent être particulièrement bien définis, pourpermettre une véritable compréhension de ce texte. introduction • Ce texte se rapporte aux thèmes de la cité démocratique et du pouvoir politique.

Quant à la problématique et auproblème qu'il soulève, les voici : la démocratie est-elle véritablement règne de la licence et de l'excès, trop-plein deliberté faisant naître un excès de servitude ? Le problème est de savoir si démocratie égale caprice et règne du bonplaisir ou si elle est capable (ce que ne pense pas Platon) de nous apporter un grand bien.• Quelle est l'idée directrice de ces lignes ? La démocratie est minée par le principe même qui l'anime, la liberté.

Elledevient rapidement régime sans frein ni loi, anarchie conduisant à la tyrannie.• On saisit l'enjeu du texte, son importance décisive, la possibilité qu'il nous offre de nous faire réfléchir sur les vicespossibles internes à la démocratie.

C'est une belle leçon de philosophie politique que nous entendons ici, dans cetexte de La République.

Veillons à ce que la démocratie moderne (et non plus la démocratie antique) ne deviennepas un régime sans loi et oublieuse de la loi.Ce texte se divise en trois grandes parties principales : A) « N'est-ce pas [...] recourir à la tyrannie » Le désir sans frein de liberté conduit à la tyrannie.B) « Lorsqu'une cité démocratique [...] animaux » Analyse des mécanismes divers menant à l'anarchie.C) « Or [...] tyrannie » Le mépris démocratique de la loi engendre la tyrannie. Étude ordonnée Première grande partie : « N'est-ce pas [...] recourir à la tyrannie »Dès le début de ce texte, c'est de la démocratie que traite Platon.

N'oublions pas que nous sommes au IVe suprême,l'être qui semble posséder la perfection absolue, à savoir la liberté, droit de décider et de faire.

Oui, la liberté est unmot qu'on entend souvent répéter dans l'État démocratique, animé par ce désir inextinguible de tout faire, de toutdire.Et Platon d'insister sur le fait que, dans la polis démocratique, pouvoir faire, dire, choisir, être libre est considérécomme « le plus beau de tous les biens », à savoir l'être possédant la suprême excellence.

« Un homme né libre », àsavoir n'étant ni esclave, ni métèque, ni femme (!) ne peut habiter que la cité démocratique.

Ici on trouve un échodes panégyriques et éloges de la liberté dont on jouissait dans la cité athénienne.Or, dès la fin de cette première partie, Platon pose la question : l'élan sans fin pour ce qui semble posséder lasuprême excellence, cette liberté faite pour tout permettre, tout vouloir, tout désirer conduit nécessairement (« lemet dans l'obligation ») ce gouvernement à recourir à la tyrannie, c'est-à-dire à demander une aide à un autrerégime politique, la tyrannie, ce régime où un maître absolu gouverne et devient maître d'un peuple d'esclaves : latyrannie ou la domination d'un seul, qui accapare la totalité des organes du gouvernement.

La démocratie fait appelet s'adresse finalement à la tyrannie.Il nous faut donc comprendre comment le manque d'intérêt pour tout ce qui n'est pas la liberté et la passion uniquepour cette dernière vont perdre la démocratie.

C'est ce que la deuxième partie va maintenant nous faire saisir. B) Seconde grande partie : « Lorsque une cité [...1 animaux »Comment les choses se passent-elles donc ? Comment la démocratie va-t-elle se transmuter en tyrannie, à traversune passion folle de la liberté ? C'est ce que nous allons maintenant saisir à travers une série d'exemples mettant enjeu des mécanismes destructeurs de la vie politique.L'image des échansons, servant un vin trop pur et trop fort, donne sans doute à voir des chefs et un systèmepolitiques enivrant leurs administrés.

La cité démocratique représente un État caractérisé par son désir sans frein deliberté.

Ainsi devient-elle folle de cette dernière, qu'elle boit en quantité illimitée, au-delà de toute décence, de toutrespect des convenances.

Que va-t-il, dès lors, se passer ? Plusieurs exemples nous le font comprendre.

Dans unrégime où l'organisation des pouvoirs permet à chacun de s'enivrer de liberté, comment les choses se présentent-elles ?La cité démocratique, celle de démos, le peuple, voué au désir de tout faire et de tout vouloir, va punir ceux quiexercent le pouvoir politique (« ceux qui la gouvernent ») et n'octroient pas la possibilité de tout. »

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