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Peut-on définir l'homme comme un "animal politique" ?

Publié le 11/01/2004

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Il y a aussi, comme le dit Kant, au-dessus des lois positives qui changent d'un pays à un autre, d'une époque à l'autre, des lois non écrites qui sont intemporelles et que les hommes ne peuvent transgresser sans renoncer à leur humanité.De même, au-dessus des droits positifs particuliers et variables, il y a des droits universels et inaliénables : droit à la vie, à l'éducation, à l'instruction, au travail, à la participation à la vie politique, à la propriété. Ces droits sont appelés « droits naturels » parce qu'ils tiennent à la nature de l'homme. E) L'idée de droit naturel.L'idée de droit naturel est ancienne. Elle signifie que la nature des choses ou de l'homme est le fondement originaire où toutes les conventions trouvent leur légitimité. Ainsi, la loi positive ou conventionnelle, qui est fixée par le législateur, ne peut être juste que dans la mesure où elle est conforme aux principes naturels. Pour Aristote, la fin du droit est le juste. Or la nature a fixé de justes proportions, de justes rapports entre les choses. Il revient donc au droit en tant que science de découvrir ces rapports et à l'art juridique de les faire respecter.

« § 2.

État de nature et société chez Rousseau Rousseau conteste que l'homme soit sociable par nature.

A l'état de nature,l'homme n'a que des sentiments et la sensibilité est antérieure à l'intelligenceet à la raison.

Il obéit alors à deux principes, «dont l'un nous intéresseardemment à notre être et à la conservation de nous-mêmes, et l'autre nousinspire une répugnance naturelle à voir périr ou souffrir tout être sensible etprincipalement nos semblables».

Tels sont les principes du droit naturel où lasociabilité n'a point de part.

Ces sentiments premiers qui régissent la conduitede l'individu sont « l'amour de soi, la crainte de la douleur, l'horreur de la mort,le désir du bien-être ».

Quant aux autres individus, l'homme primitif « estretenu par la pitié naturelle de faire lui-même du mal à personne, sans y êtreporté par rien, même après en avoir reçu ».Cette pitié instinctive est tout autre chose qu'une bonté morale etconsciente que Rousseau, contrairement à une opinion très répandue, luirefuse.

Dans l'état de nature, dit-il expressément, les hommes « n'ayant entreeux aucune relation morale, ni de devoirs connus, ne pouvaient être ni bons niméchants, ni n'avaient ni vices ni vertus [...].

Les sauvages ne sont pasméchants précisément, parce qu'ils ne savent pas ce que c'est d'être bons».Par conséquent, les vertus et les vices sont d'ordre social.

«Là où il n'y apoint de société, il ne peut y avoir de justice, ni clémence, ni humanité, nigénérosité, ni modestie» et, inversement, c'est au sein de la société que se développent tous les vices.La famille n'est pas davantage la forme primitive de la société, car le lien familial qui unit les enfants au père ne dure«qu'aussi longtemps qu'ils ont besoin de lui pour se conserver» et ensuite la famille «ne se maintient que parconvention».

Mais, pour Rousseau, ce n'est pas là diminuer la famille, c'est montrer qu'elle est une institution, c'est-à-dire qu'elle n'est pas une simple réalité, qu'elle est une valeur.Sur le passage de l'état de la nature à la société civile, Rousseau sait bien qu'on est réduit à des conjectures et ilspécifie que sa méthode est hypothétique, qu'elle laisse de côté les faits et qu'elle n'a aucun caractère historique.Dans cette perspective, on peut seulement supposer qu'il s'est présenté à l'homme primitif des occasions assezrares où l'intérêt commun l'invitait à compter sur l'assistance de ses semblables, comme dans d'autres, encore plusrares, la concurrence les séparait.

On peut admettre que «les associations d'hommes sont en grande partiel'ouvrage des accidents de la nature », déluges, éruptions volcaniques, séismes, incendies, etc.

Mais les unions neduraient qu'autant que le besoin qui les avaient formées.

Vint un moment, dit-il dans Du contrat social (I, 6), où lesobstacles qui nuisent à la conservation l'emportèrent sur les forces positives.

Dès lors, si l'individu reste conduit parl'égoïsme, sa raison lui fait comprendre qu'il a intérêt à agir de concert et qu'il a tout à gagner d'une organisationrationnelle : c'est le but du contrat social.

C'est pourquoi, en dépit des avantages naturels qu'il perd, tels quel'indépendance, la paix et l'innocence, dans la société civile, «il en regagne de si grands, ses facultés s'exercent etse développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme tout entière s'élève à tel point que, siles abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénirsans cesse l'instant heureux qui l'en arracha pour jamais, et qui, d'un animal stupide et borné, fit un être intelligentet un homme » (I, 8).Cette déclaration du Contrat social montre à la fois ce qui distingue Rousseau d'Aristote et en quoi ils se rejoignent.Pour Aristote, l'homme est sociable par nature, pour Rousseau, il l'est par vocation, mais pour tous deux c'estcomme citoyen que l'homme pourra atteindre la perfection de sa natureraisonnable. .../... LE DROIT COMME REEL.

LE DROIT COMME IDEAL. A) Droit positif et droit idéal. En ce qui concerne le droit positif, la question de son origine est relativement simple : les règles juridiques ont uneexistence dans la mesure où elles ont fait l'objet d'un acte humain d'institution, effectué par un organe compétent,l'autorité législative.

Le droit positif est donc une construction artificielle, il varie d'un Etat à l'autre, et aussi d'uneépoque à l'autre, car des lois peuvent être abrogées, des lois nouvelles adoptées; il est relatif.En ce qui concerne le droit idéal, la réponse est moins simple.

Puisqu'il s'agit d'idéal, il ne saurait y avoir d'institutionà proprement parler ; il vaut mieux considérer que ce droit découle de ce qu'en termes platoniciens on pourraitappeler l'idée de juste, et qu'il fixe un programme au législateur : instituer une juridiction positive qui soit la moinséloignée possible de l'idée du Juste, ou réformer la législation existante, pour la rapprocher de cet idéal.

Certainsestiment toutefois qu'il existe un droit idéal d'institution naturelle.Il importe en tous cas de savoir dans quel rapport l'un à l'autre se trouvent droit positif et droit idéal ou naturel, afinde déterminer des deux variétés de droit laquelle constitue le droit par excellence, et donc la nature du fondement,institutionnel ou idéal (naturel), du droit.. »

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