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Peut-on définir la raison comme un ensemble de principes immuables, universels et nécessaires ?

Publié le 18/03/2004

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Il y a donc bien un progrès de la raison en ce sens que les hommes, à mesure qu'ils s'instruisent et se forment l'esprit, s'habituent à penser plus rationnellement et à éliminer de leurs jugements les facteurs extra-rationnels qui les faussent. Mais ce progrès s'effectue toujours dans le même sens et consiste dans l'extension à des domaines nouveaux de principes d'abord admis dans la partie du réel la plus aisée à connaître : c'est ainsi que le principe de raison suffisante a été progressivement étendu du règne minéral à celui du vivant, puis à l'activité humaine, individuelle ou collective, et même à des faits psychiques qui, comme les lapsus ou les rêves, semblent ne relever que du hasard; la tentative faite par E. MEYERSON de ramener l'explication causale à l'explication par l'identité nous fournit un autre exemple du progrès de la rationalisation tel que le concevait la philosophie classique. II. - L'antithèse : LA MUTABILITÉ (Conception dialectique.) A. Faits contraires à la conception classique. - La conviction de l'immutabilité des principes de la raison a été fortement ébranlée chez nombre de philosophes contemporains par une observation plus attentive et plus étendue de la pensée humaine et surtout par le développement de la physique dans le sens de l'infiniment grand et de l'infiniment petit. a) La variabilité de la pensée des hommes suivant la latitude, la civilisation et même les dispositions individuelles a été signalée depuis qu'on réfléchit et a fourni le principal argument des sceptiques de tous les temps.. Mais on a procédé au cours de ce siècle à une étude plue méthodique des mécanismes intellectuels des diverses catégories d'humains et on a cru observer en particulier que les principes directeurs de la pensée changent quand on passe de l'enfant à l'adulte ou du primitif au civilisé.

« l'infiniment petit.a) La variabilité de la pensée des hommes suivant la latitude, la civilisation et même les dispositions individuelles aété signalée depuis qu'on réfléchit et a fourni le principal argument des sceptiques de tous les temps..

Mais on aprocédé au cours de ce siècle à une étude plue méthodique des mécanismes intellectuels des diverses catégoriesd'humains et on a cru observer en particulier que les principes directeurs de la pensée changent quand on passe del'enfant à l'adulte ou du primitif au civilisé.

Qu'il nous suffise de rappeler les travaux de PIAGET et ceux de LEVY-BRUHL.Jean PIAGET a mis en relief les incohérences de la pensée enfantine, qui ne devient rationnelle que peu à peu, parl'action de l'expérience, de l'éducation et de la vie collective : pour l'enfant, les mêmes causes peuvent produire deseffets différents, et le principe de causalité manque de la rigueur qu'il présentera plus tard; parfois même sa pensées'évade des cadres du principe des principes, le principe d'identité, et il émet des affirmations qui se contredisent lesunes les autres.Semblables aux enfants, les primitifs ne sont pas sensibles à la contradiction, et LEVY-BBUHL, se fondant enparticulier sur le fait qu'ils admettent une « participation » des êtres les uns aux autres, leur a attribué une «mentalité prélogique », la logique et les principes rationnels qui en sont le levier étant une acquisition de lacivilisation.A vrai dire, ces observations ne sont guère probantes, et les auteurs qui les ont faites en ont conclu à l'acquisitionprogressive plutôt qu'à la mutabilité véritable des principes.

Les illogismes des enfants et des primitifs peuvents'expliquer, soit par leur maladresse d'expression, soit par l'étroitesse de leur esprit, qui ne leur permet pas les vuessynthétiques nécessaires pour apercevoir les contradictions..

Pour PIAGET, les principes ne sont pas reçus tout faitsdu dehors, du milieu physique ou du milieu social : ils résultent d'une assimilation; la raison est préformée à l'étatvirtuel chez l'enfant, et c'est elle qui élabore lentement le donné de l'expérience pour le faire entrer dans sescadres, prenant en même temps conscience d'elle-même.

Bien plus, LEVY-BBUHL, qui avait d'abord conclu de sesobservations au caractère évolutif des principe», est revenu de ses affirmations premières : « Du point de vuestrictement logique, écrivait-il dans ses Carnets, en 1938, une année avant «a mort, aucune différence essentiellen'est constatée entre la mentalité primitive et la nôtre...

la participation même n'implique rien qui, par essence, soitincompatible avec le principe de contradiction ». »

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