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Peut-on démontrer que Dieu existe ?

Publié le 09/03/2004

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dieu
Il y a pourtant une exception. Elle apparaît dans le seul cas où la définition de l'essence permet d'obtenir la certitude de l'existence. C'est le sens de la « preuve » de l'existence de Dieu, donnée pour la première fois par saint Anselme. Elle se présente ainsi : quand on définit l'essence de Dieu, on le conçoit comme un être parfait en tout point, auquel rien ne manque. Or, s'il n'« existe » qu'en pensée, et non réellement, il lui manque justement l'existence, comme s'il n'était qu'une chimère. Donc il existe. Son existence ne peut lui faire défaut, sinon on ne définit pas Dieu. Son essence est d'exister.
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« vivants, de l'oeil par exemple (qui associe harmonieusement un appareil optique et un appareil nerveux) peut-elleêtre due au hasard, c'est-à-dire à la rencontre accidentelle de causes mécaniques qui ne poursuivaient aucun but?Sans doute, les mathématiciens peuvent répondre que toutes les combinaisons sont théoriquement possibles et quen'importe laquelle peut se réaliser : par exemple des singes dactylographes qui taperaient dans n'importe quel ordresur des machines à écrire, pour-raient par hasard recomposer dans l'ordre le texte de l'Iliade.

Mais cette possibilitéthéorique est une improbabilité pratique.

En fait, l'ordre du monde exigerait une Cause première intelligente quigrouperait en direction d'un but les conditions d'existence de tous les phénomènes.

C'est l'argument par la finalité,ou comme on dit (en utilisant le mot grec « telos » qui signifie fin, but) l'argument « téléologique ».— On trouve dans notre chapitre sur la Biologie les objections que l'on peut faire à ce finalisme.

Notons d'ailleurs quecet argument s'appuie non seulement sur l'existence d'une finalité interne (harmonie de la structure interne dechaque organisme) mais sur l'existence d'une finalité externe (toutes les parties de l'univers seraient créées les unespour les autres; en particulier, tout serait fait en vue de l'homme, roi de la création).

L'argument suppose donc nonseulement que le monde est organisé selon un plan mais que cette organisation est parfaite, que cet ordre est justeet bon.

Comme il est dit dans le texte de la Genèse : « Dieu vit toutes choses qu'il avait faites et elles étaient trèsbonnes.

»— L'argument se heurte alors à une difficulté majeure connue sous le nom de problème du mal.

N'y a-t-il pas dans lanature souffrance et désordre? Les créatures vivantes ne sont-elles pas dotées pour la lutte d'armes offensives etdéfensives pittoresques et redoutables? Si les fleurs sont faites pour charmer nos yeux, à quoi servent les microbesqui nous apportent souffrance, maladie et mort?Victor Hugo, en des vers qui anticipent l'inspiration d'un Jacques Prévert, déclarait : Le monde est une fête où le meurtre fourmilleEt la création se dévore en famille. Brunschvicg parlait d'un « dieu artiste » au sens « néronien du mot » (Néron se disait artiste et contemplait lespectacle de l'incendie de Rome avec admiration).

Mais ce redoutable problème du mal n'a jamais trouvé uneexpression aussi émouvante et aussi profonde que dans la Bible, au livre de Job : « L'homme, né de la femme, vitpeu de jours.

Comme la fleur il naît et on le coupe.

» Généralement le problème du mal est posé sous forme d'undilemme : Ou bien Dieu est tout-puissant, auquel cas il aurait pu, s'il l'avait voulu, éliminer le mal.

Il ne l'a pas voulu,c'est donc qu'il n'est pas toute bonté.

Ou bien Dieu, dans sa bonté parfaite, aurait voulu éliminer tout le mal; s'il nel'a pas fait, c'est donc qu'il ne l'a pas pu.

Le mal existant comment Dieu peut-il être à la fois tout-bon et tout-puissant?Les théologiens se sont efforcés de laver Dieu du double soupçon d'impuissance et de malice.

Ils se sont faits lesavocats de Dieu : tel est l'objet de la théodicée.Pour laver Dieu de tout soupçon, le plus simple n'est-il pas d'admettre que le mal vient par la faute de l'homme soitdirectement (lorsque l'homme est responsable du mal qu'il fait aux autres hommes) soit indirectement (Dieu punitl'homme pour ses péchés) ?Mais en tout cela n'est-ce pas l'homme qui projette sa propre psychologie sur l'univers? C'était l'avis de Spinoza quiécrit dans l'Appendice du Livre I de l'Éthique : « Les hommes font toutes choses pour une fin, c'est-à-dire pourl'avantage qu'ils désirent obtenir...

Trouvant en eux et hors d'eux quantité de moyens qui leur servent pouratteindre ce qui leur est utile, par exemple les yeux pour voir, les dents pour mâcher, les végétaux et les animauxpour s'alimenter, le soleil pour les éclairer, la mer pour nourrir les poissons, il en est résulté qu'ils considèrent toutesles choses de la nature comme des moyens destinés à leur utilité...

Après avoir considéré les choses comme desmoyens ils n'ont pu croire que ces choses se fussent faites toutes seules : mais des moyens qu'ils ont accoutuméde préparer pour eux-mêmes, ils ont dû conclure qu'il existe un ou plusieurs maîtres de la nature qui ont pris soin detoutes choses en faveur de l'homme et ont tout fait pour son usage...

Parmi tant d'avantages que fournit la nature,les hommes durent rencontrer nombre d'inconvénients, ainsi les tempêtes, les tremblements de terre, les maladies...Ils décidèrent alors que tous ces maux arrivaient parce que les Dieux étaient irrités des offenses que leur faisaientles hommes, c'est-à-dire des fautes commises contre leur culte.

Et quoique l'expérience protestât tous les jours etmontrât par une foule d'exemples que les biens et les maux surviennent indistinctement aux hommes pieux et auximpies, ils ne démordirent pas de leurs préjugés ».Le problème était déjà posé avec beaucoup de force par la Bible : Job accablé de souffrances ne pense pas avoiroffensé Dieu ni manqué à la Justice.

Ses malheurs lui paraissent alors injustifiés, scandaleux.

Pourquoi le justesouffre-t-il si Dieu est bon?. »

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