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Peut-on désirer autre chose que d'être heureux ?

Publié le 08/03/2009

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Il semble aller de soi que nous désirons de  nombreuses choses à côté du bonheur. Ne désirons-nous pas exercer tel profession ou bien aller en vacances avec des amis ? Cependant, le bonheur ne reste-t-il pas l’horizon ultime sur lequel se rattachent tous nos autres désirs ? En effet, si je désire partir en vacances avec mes amis , n’est-ce pour y trouver quelque chose du bonheur ? Ainsi, nous devons d’abord déterminer le rapport qu’entretient notre désir au bonheur, pour ensuite nous demander à quoi renvoie le fait de désirer autre chose que d’être heureux. Dès lors, nous devons nous interroger sur la « possibilité même « pour l’homme de désirer autre chose que la félicité, sur sa possibilité ou non à se défaire du désir.

« On 23/10/2011 16:53, [email protected] wrote: L'utilisateur suivant demande un avis sur son devoir : NOM prénom : vesperini thomasEmail : [email protected] Classe : T Lien de login directhttp://www.devoir-de-philosophie.com/manager/[email protected] Philosophe Français du XVIIIème siècle, Rousseau définit le bonheur comme quelque chose vers lequel on tend, sans que nous ayons conscience del’atteindre, « On jouit moins de ce que l’on obtient que de ce que l’on espère, on est heureux qu’avant d’être heureux ».

Le désir est une tension née d’unmanque qui vise un objet dont l’obtention est susceptible de procurer de la satisfaction.

Ce manque douloureux peut ne jamais être satisfait.

SelonLalande, le désir se définit comme une « tendance spontanée et consciente vers une fin connue ou imagée ».

Cette notion peut conduire au sentimentd’être heureux, autrement dit, au bonheur.

Le bonheur réside dans le fait d’être satisfait et repose sur la paix intérieure et la satisfaction de ses désirs.Si chacun tend à le relier à la sensation de plaisir et à la satisfaction, il s’en distingue pourtant par le sentiment diffus d’une complétude plus vaste,plus aboutie que celle offerte par la simple réalisation du désir.

Peut-on désirer autre chose que d’être heureux ? Le bonheur ne semble t-il pas êtrel’accomplissement désiré par tous les hommes ? Ne peut on pas désiré autre chose que d’être heureux (telle la liberté ou la justice) ? L’homme peut-ilse détacher du désir? Le désir, de l’étymologie latine « deside ratio », signifiant qui a un rapport avec le ciel, est un manque douloureux qui peut nejamais être satisfait.

Néanmoins, le désir des hommes semble converger vers le bonheur et le fait d’être heureux.

En effet, l’aboutissement d’un désirconduit à la satisfaction et au bonheur, l’homme passe donc de la souffrance au bonheur par le seul intermédiaire du désir.

Le désir n’est jamaisassouvit, car l’homme n’a pas qu’un désir mais des dizaines.

Tous ces désirs tendent pourtant vers la seul fin du désir : le bonheur.

Ainsi, le bonheurn’est il pas le désir le plus réalisable ? Le bonheur n’est-il pas l’aboutissement sur lequel tendent tous les désirs des hommes ? En effet, seul le fait dedésirer quelque chose peut conduire au fait d’être heureux.

Dans son ½uvre intitulée l’Ethique à Nicomaque, Aristote remarque que tout ce que faitl’homme, tend à la production d’un bien qui apporte une certaine satisfaction : le maçon réalise des maisons, le médecin apporte la santé…Mais, cesbiens ne valent-ils pas pour autre chose que pour eux-mêmes ? La victoire, que cherche le stratège, permet-elle seulement de remporter une batailleou bien, à plus long terme, d’assurer la paix, et apporter ainsi des conditions de vie favorables au bonheur des hommes ? Ainsi, Aristote établit que lesactions des hommes, si elles tendent à un bien particulier, renvoient cependant toutes à une fin, qui est le bonheur lui-même.

Tout ce que nousentreprenons et que nous désirons converge donc d’une certaine manière vers le bonheur, qui n’est plus défini comme un objet de désir particulier, maiscomme le suprême désirable et la seule fin du désir.

Le bonheur est donc ce vers quoi tous les hommes tendent, grâce à leurs désirs.

Cela signifie quelorsque les hommes désirent des objets particuliers, c’est que ceux-ci sont des moyens pour atteindre autre chose et assouvir le besoin desatisfaction et de bonheur : on désire la victoire pour gagner la bataille, on désire gagner la bataille pour avoir la paix, on désire avoir la paix pour vivreheureux.

Or, si l’on désire toujours un bien en vue d’autre chose, le bonheur est le seul bien que nous désirons pour lui-même.

Ainsi, on désire êtreheureux pour être heureux.

Le bonheur se définit alors comme un état d’aboutissement, de complétude ou de perfection.

Désirer le bonheur revient-ilalors de désirer de ne plus désirer, de tous avoir et ainsi de ne manquer de rien ? Cependant, le bonheur est fragile et illusoire car l’homme en veuttoujours plus.

De ce fait, les hommes vont parfois désirer autre chose que le bonheur.

Selon Aristote, le bonheur correspond à l’aboutissement et laseule fin du désir, il coïncide avec l’absence de manque, ainsi on ne désire plus puisque l’on manque de rien.

Or, l’homme ne veut-il pas alors encoreplus que le simple fait d’être heureux ? Nietzsche rattache le désir de bonheur, autrement dit, le désir de ne plus désirer, à une maladie de la vie.

Eneffet, comme l’homme désire toujours à l’infini, car la simple recherche des désirs peut conduire l’homme à la satisfaction et au bonheur, celle-ci estparfois plus intense durant cette phase que lorsque l’homme a trouver de quelle manière les satisfaire vraiment.

Selon, Schopenhauer le bonheur nepeut pas être satisfait, « C’est comme l’aumône qu’on jette à un mendiant, elle lui sauve la vie pour prolonger sa misère jusqu’au lendemain ».

En effet,le désir est synonyme de souffrance, car celui-ci n’est jamais satisfait.

Un désir satisfait en entraîne d’autres à satisfaire.

Les hommes en viennentalors à chercher un objet infini qui pourrait combler notre désir.

C et objet infini, c’est Dieu lui-même.

Ce raisonnement est repris par Sartre.

Dans uneperspective athéiste, ce philosophe français refuse l’idée d’une transcendance divine puisse réellement donner un sens à l’existence.

C’est pourquoi, «l’homme est fondamentalement désir d’être », projet contradictoire de devenir cause de soi, ce que les religions nomment Dieu : « Le projetfondamental de la réalité humaine (écrit Sartre), c’est que l’homme est l’être qui projette d’être Dieu.

(…) Etre homme, c’est tendre à être Dieu : ou, sil’on préfère, l’homme est fondamentalement désir d’être Dieu.

(…) ».

A u lieu de nous perdre dans des objets finis et évanouissants qui ne font que nousfaire souffrir, nous devons alors chercher un désir, capable de nous combler.

Les hommes n’acceptent plus que le désir puisse nous porter d’objet enobjet, nous donnant toujours l’illusion d’une satisfaction à venir.

Pour Nietzsche, au contraire, le désir peut se prendre lui-même pour objet.

Il s’agitdonc de désirer le désir lui-même.

De ce point de vue là, nous ne nions plus le désir, car nous ne cherchons plus une manière de lui échapper.

Aucontraire, nous l’attisons.

Dès lors, il apparaît possible de désirer autre chose qu’être heureux, nous pouvons désirer le désir lui-même.

Ainsi,l’alternative est : désirer l’arrêt du désir ou désirer le désir.

L’homme est-il capable de désirer autre chose que d’être heureux ? En somme, le désir debonheur est un désir d’absolu, trouver un objet infini qui stoppe notre désir et nous rende heureux, ce désir lui-même n’est-il pas présent en l’homme demanière fondamental? Pour Aristote, la raison humaine représente la partie divine présente en l’homme.

Par elle, l’homme peut se hisser au niveau desdieux.

En effet, la pensée consiste en une activité qui se suffit à elle-même et qui correspond au bonheur que l’homme souhaite.

Dès lors, l’homme nepeut que désirer, c'est-à-dire désirer penser et utiliser ses facultés à la manière des dieux.

A l’inverse, pour Nietzsche, la raison humaine n’est qu’uninstrument au service de la vie.

Elle est d’ailleurs ce qui rend l’homme maladroit, par contraste avec l’animal, dont l’instinct est toujours sûr.

SelonNietzsche, l’homme s’assimile fondamentalement à l’animale et doit accepter la nature fuyante de son désir.

De ce point de vue, nous devonsreconnaître notre nature fondamentalement désirante.

Ainsi, la question de la capacité de l’homme à mettre un terme à son désir tient à la vision quel’on se fait de l’homme : est-il, par sa raison, d’essence divine ou bien n’est il qu’un animal ? Peut-il trouver un objet absolu à son désir ou bien doit-ilreconnaître l’absolu de son désir, c’est-à-dire le fait qu’il n’y a que son désir qui soit véritable et que tous les objets désirés n’apportent (etn’apporteront) jamais de satisfaction réelle ? Peut-on désirer autre chose que d'être heureux? Le désir que nous avons d’être heureux correspond audésir d’atteindre un état d’achèvement et de repos.

Il s’agit donc, par le désir du bonheur, de désirer ne plus désirer.

En cela, il s’agit d’un rêve absolu,car nous désirons un objet alors qui nous satisfasse enfin de manière pleine et entière.

Or, il est possible de concevoir que nous puissions désirerautre chose : non pas un objet particulier, puisque à travers tout objet nous cherchons le bonheur lui-même.

Mieux, désirer autre chose, c’est désirer ledésir lui-même.

C’est renoncer à l’idéal d’une satisfaction absolue et reconnaître que la vie passe par le désir, sans que jamais nous ne puissions nousarrêter en un point quelconque.

Mais pour penser que l’homme puisse effectivement renoncer à son désir d’absolu, il faut se mettre d’accord sur cequ’est l’homme lui-même : est-il essentiellement un être rationnel, c’est-à-dire susceptible d’atteindre l’absolu, ou bien n’est-il qu’un animal, soumisfondamentalement à la pulsion et au désir, dans leur aspect de désordre et d’éparpillement ?. »

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