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Peut-on dire qu'une civilisation est supérieure à une autre ?

Publié le 28/02/2004

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Oui, mais selon des critères relatifs. Si on répond "oui" selon des critères absolus (pour décréter la supériorité de l'homme occidental sur les autres hommes), alors on énonce une thèse raciste (racisme culturel). Mais on ne peut répondre que par référence à certains critères : dans tel domaine, telle civilisation est plus avancée que les autres. Dans le domaine du machinisme par exemple, la civilisation occidentale est plus avancée que les autres. Mais il faut observer que le progrès de chaque culture se fait dans une direction qui lui est propre (cf. Lévi-Strauss, Race et Histoire). On ne doit donc pas évaluer le degré de progrès d'une civilisation en se référant à un critère relatif à une autre.

Le sujet pose la question de la différences entre les cultures et leurs possibles valeurs. Il s'agit en effet de s'interroger sur la comparaison entre les cultures, leurs relations et les rapports de force. Se poser la question de la supériorité d'une culture peut paraître troublant car elle a état au centre de plusieurs conflits mondiaux et de systèmes politises xénophobes. Il ne s'agit pas ici de donner des justifications à certaines cultures au détriment des autres mais de se demander si l'inégalité évidente entre les cultures peut entraîner une hiérarchisation de celles ci. Qu'appellent on supériorité? S'agit il d'une puissance, d'une valeur morale ou de la longévité? Les cultures ont elles des importances différentes du point de vue de l'Humanité? Puis je parler de cultures « primaires « et de cultures « développées « sans porter un jugement de valeur? Bref, peut-on dire qu'une civilisation est supérieure à une autre ?

 

  • Première partie : Thèse de la supériorité d'une civilisation sur une autre
  • Deuxième partie : Critique de la hiérarchisation des civilisations
  • Troisième partie : Re-situation du problème

 

« A- Pourtant il existe bien des hiérarchies de fait des cultures dominantes et des cultures dominées. « Un peuple composé uniquement de paysans découvrirait et inventerait peu de choses ; au contraire, les mainsoisives font les têtes actives.

Les arts et les sciences sont eux-mêmes enfants du luxe, et ils lui paient leur dette.Leur oeuvre est ce perfectionnement de la technologie, dans toutes ses branches, mécaniques, chimiques etphysiques, qui, de nos jours, a porté le machinisme à une hauteur qu'on n'aurait jamais soupçonnée, et qui,notamment par la vapeur et l'électricité, accomplit des merveilles que les temps antérieurs auraient attribuées àl'intervention du diable.

Dans les fabriques et manufactures de tout genre, et jusqu'à un certain point dansl'agriculture, les machines accomplissent mille fois plus de travail que n'auraient jamais pu en accomplir les mains detous les gens à l'aise, des lettrés et des intellectuels devenus oisifs, et qu'il n'aurait pu s'en accomplir par l'abolitiondu luxe et par la pratique universelle de la vie campagnarde.

Ce ne sont pas les riches seuls, mais tous, quibénéficient de ces industries.

» Arthur SCHOPENHAUER B- Mais cette domination n'implique pas qu'une culture dominée soit un sous-produit de la culture dominante.

Elledispose aussi d'une capacité de résistance et de créativité propre. Freud « L'homme n'est point cet être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour, dont on dit qu'il se défend quand onl'attaque, mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne sommed'agressivité.

Pour lui, par conséquent, le prochain n'est pas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles,mais aussi un objet de tentation.

L'homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d'agression aux dépens deson prochain, d'exploiter son travail sans dédommagements, de l'utiliser sexuellement sans son consentement, des'approprier ses biens, de l'humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer.

Homo homini lupus :qui aurait le courage, en face de tous les enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cetadage ? Cette tendance à l'agression, que nous pouvons déceler en nous-mêmes et dont nous supposons à bondroit l'existence chez autrui, constitue le principal facteur de perturbation dans nos rapports avec notre prochain.C'est elle qui impose à la civilisation tant d'efforts.

Par suite de cette hostilité primaire qui dresse les hommes les unscontre les autres, la société civilisée est constamment menacée de ruine.

» Transition La durabilité d'une culture sur plusieurs autres, son avancement intellectuel et technologique ne prouvent ils pasque certaines cultures sont supérieures aux autres? La culture est elle un héritage naturel qui déséquilibrerait lesdifférentes civilisations? III La culture étant le produit de la pensée commune des hommes, il ne peut y avoir de classement entreelles car cela impliquerait une supériorité ou une infériorité des hommes qui la composent. Rousseau « il est aisé de voir qu'entre les différences qui distinguent les hommes, plusieurs passent pour naturelles qui sontuniquement l'ouvrage de l'habitude et des divers genres de vie que les hommes adoptent dans la société.

Ainsi untempérament robuste ou délicat, la force ou la faiblesse qui en dépend, viennent souvent plus de la manière dure ouefféminée dont on a été élevé, que de la constitution primitive des corps.

Il en est de même des forces de l'esprit,et non seulement l'éducation met de la différence entre les esprits cultivés et ceux qui ne le sont pas, mais elleaugmente celle qui se trouve entre les premiers à proportion de la culture ; car qu'un géant et un nain marchent surla même route, chaque pas qu'ils feront l'un et l'autre donnera un nouvel avantage au géant.

Or, si l'on compare ladiversité prodigieuse d'éducations et de genres de vie qui règnent dans les différents ordres de l'état civil avec lasimplicité et l'uniformité de la vie animale et sauvage, où tous se nourrissent des mêmes aliments, vivent de la mêmemanière et font exactement les mêmes choses, on comprendra combien la différence d'homme à homme doit êtremoindre dans l'état de nature que dans celui de société, et combien l'inégalité naturelle doit augmenter dansl'espèce humaine par l'inégalité d'institution.

» B- Il ne faut donc pas confondre la supériorité qui implique un jugement de valeur et la puissance d'une culture quipermet de s'adapter à son environnement et ainsi se pérenniser "Alors que la race est strictement affaire d'hérédité , la culture est essentiellement affaire de tradition , au sens large du terme: qu'une science, ou un système religieux, soit formellement enseigné aux jeunes par leurséducateurs, qu'un usage se transmette d'une génération à une autre génération, que certaines manières de réagirsoient empruntées sciemment ou non par les cadets à leurs aînés, qu'une technique - ou une mode - pratiquée dansun pays passe à un autre pays ...

autant de phénomènes qui apparaissent comme indépendants de l'hérédité biologique et ont ceci de commun qu'ils consistent en la transmission ...

...

n'est pas autre chose que la culture du milieu social en question."Michel Leiris, Cinq études d'ethnologie, 'Race et civilisation" Conclusion Un culture supérieure impliquerait des hommes supérieurs or face à l'égalité de la nature dans la valeur des hommes,. »

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