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Peut-on dire que ce sont les hommes qui font l'histoire ?

Publié le 25/03/2004

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histoire
INDICATIONS DE LECTURE Le « matérialisme historique » étant, en quelque sorte, le centre de référence sur cette question (qu'on l'admette ou qu'on le refuse) nous croyons opportun de citer le long texte suivant : « Nous faisons notre histoire nous-mêmes, mais, tout d'abord, avec des prémisses et dans des conditions très déterminées. Entre toutes ce sont les conditions économiques qui sont finalement déterminantes. Mais les conditions politiques, etc., voire même la tradition qui hante les cerveaux des hommes jouent également un rôle, bien que non décisif... Mais deuxièmement, l'histoire se fait de telle façon que le résultat final se dégage toujours des conflits d'un grand nombre de volontés individuelles, dont chacune à son tour est faite telle qu'elle est par une foule de conditions particulières d'existence... C'est ainsi que l'histoire jusqu'à nos jours se déroule à la façon d'un processus de la nature et est soumise aussi, en substance, aux mêmes lois de mouvement qu'elle. Mais de ce que les diverses volontés - dont chacune veut ce à quoi la poussent sa constitution physique et les circonstances extérieures, économiques en dernière instance (ou ses propres circonstances personnelles ou les circonstances sociales générales) - n'arrivent pas à ce qu'elles veulent, mais se fondent en une moyenne générale, en une résultante commune, on n'a pas le droit de conclure qu'elles sont égales à zéro. Au contraire, chacune contribue à la résultante, et à ce titre, est incluse en elle.» Extrait de : Engels, Études philosophiques, (Éditions sociales, p. 155).
histoire

« Analyse du sujet : l Qu'est-ce que faire son histoire ? 2 réponses possibles : 1.

faire un travail d'historien, c'est-à-dire relater son histoire, faire de la science historique ; 2.

être maîtres de leur histoire en tant que processus, qu'évolution dans le temps (il s'agit ici de la matière sur laquelle l'histoire comme science travaille). l On voit que de ces deux sens, c'est le deuxième qui nous intéressera pour la question qu'on nous pose : il estassez évident que ce sont les hommes qui font leur histoire en tant que science historique, il y a donc peud'intérêt de s'interroger là-dessus (même si on peut se demander, par exemple, si un peuple est objectif surson histoire et s'il ne vaut pas mieux que ce soit un autre peuple qui fasse cette histoire). l Qu'entend-on par « les hommes » ? 1.

chaque homme fait-il sa propre histoire personnelle ? 2.

un groupe d'homme fait-il son histoire ? Un peuple, par exemple. 3.

l'humanité toute entière ? 4.

y a-t-il, dans chaque peuple, de grands hommes qui font l'histoire et tous les autres qui la subissent ? Problématisation : Si les hommes ne faisaient pas leur propre histoire, qui pourrait la faire à leur place ? Des dieux, le destin, le hasard? Mais alors, pourrait-on encore penser la liberté de l'homme ? Si, à l'inverse, nous considérons que les hommes fontleur propre histoire, un certain nombre de problèmes se posent : l cela signifie-t-il que les guerres ou les malheurs ont été choisis par les hommes ? Ou bien simplement qu'ils ensont responsables sans les avoir choisis ? l comment peut-il y avoir une histoire une et cohérente si elle est faite pr une multitude d'hommes aux intérêtsdivergeants ? l nous naissons dans un lieu et un temps que nous n'avons pas choisi.

Est-ce faire son histoire que de devoirs'accommoder de circonstances déjà présentes ? Pour résoudre ces problèmes, il nous faut nous demander quelle est la signification que nous donnons à « hommes »quand nous nous demandons si les hommes font leur propre histoire.

S'agit-il de se demander si chaque homme fatson histoire, si tous les hommes font leur histoire, ou simplement si rien d'autre que l'humain ne participe à l'histoirede l'humanité ? Proposition de plan : Les hommes sont maîtres de leur histoire 1. l L'histoire d'un peuple, c'est son passé, mais aussi ce qui, dans ce qui est fait au présent, détermineson avenir. l Qui d'autre que l'homme lui-même, c'est-à-dire les hommes qui composent une société, peut faireson histoire ? l On peut prendre l'exemple de la Révolution française : tout le peuple se soulève pour changer sonhistoire.

On peut se demander comment le peuple a pu agir collectivement pour prendre la bastille,pourquoi l'armée a retourné ses canons contre la bastille, etc. l Mais, dans le cas d'une guerre, deux cas de figure se présentent : 1.

le pays est attaqué, et alors, il n'a pas vraiment d'autre solution que de faire une guerrequi peut changer le cours de son histoire (mais ses ressources, sa volonté de combattre oude collaborer, etc., sont ses caractéristiques propres, qu'il a élaborées dans son histoire,et qui déterminent, au moins en partie, l'issue de la guerre) ; 2.

ce n'est pas le peuple tout entier, mais quelques-uns qui décident de faire la guerre (dans le cas, cette fois, d'une guerre offensive).

Rousseau souligne, dans le Contrat social , II, 2, que la délcaration de guerre n'est pas un acte de souveraineté, c'est-à-dire un acteémanant de la volonté générale, de la société prise comme un tout, mais un acte. »

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