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Peut-on dire que les morts gouvernent les vivants ?

Publié le 27/02/2004

Extrait du document

Les vivants sont toujours, et de plus en plus, gouvernés nécessairement par les morts : telle est la loi fondamentale de l'ordre humain." AUGUSTE COMTE. Nos lois viennent du passé Les hommes politiques du passé continuent d'avoir une influence sur nos vies. Ainsi, un parti comme le Rassemblement pour la République se réclame toujours des principes et idéaux de de Gaulle. De même nos lois sont-elles l'héritage des générations qui nous ont précédés. Nous vivons encore sous le système républicain instauré pour la première fois en France en 1792; il n'y aurait pas de Droits de l'homme s'ils n'avaient pas été décrétés par les orateurs de la Révolution française. L'homme est lié aux siens dans la double dimension du temps et de l'espace et ce qu'il doit à ses aînés est plus important que ce qu'il tient de ses contemporains. La « sociabilité « qui caractérise sa dimension humaine ne se réduit pas au seul sentiment qui pousse les hommes à s'entraider en un moment donné (« la solidarité actuelle «).

Le système politique et la culture dans lesquels nous vivons nous ont été légués par les hommes du passé. Nos ancêtres influencent notre vie. Mais, chaque génération rompt avec les générations qui l'ont précédée. Les morts ne peuvent donc avoir aucun pouvoir sur les vivants.

  • I) Les morts gouvernent les vivants.

a) L'humanité est un tout organique. b) Nos lois viennent du passé. c) Nos ancêtres déterminent nos vies.

  • II) Les morts ne gouvernent pas les vivants.

a) On s'affranchit des morts. b) Les morts sont ignorés. c) Les ancêtres sont oubliés au profit des nouvelles générations.

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« culturel, chaque génération est redevable à celles qui l'ont précédée.

La seule façon de s'acquitter, pour unebien modeste part, de cette dette, que ce soit pour l'individu ou pour la société tout entière, c'est decontribuer pour sa part et à la mesure de ses forces et de ses talents, à accroître le patrimoine de l'humanité.La société présente vit aux dépens des morts, et, en l'absence d'un Dieu dont l'homme a jadis pensé qu'il luidevait la vie, c'est désormais aux grands hommes du passé, et à travers eux, à l'humanité tout entière, qu'ilconvient de rendre culte et hommage.

Comte était habité par le projet d'ériger une « religion de l'humanité »,l'humanité étant la seule divinité à qui l'individu ait lieu de rendre un culte, et d'imposer un nouveau calendrierdans lequel les saints traditionnels du catholicisme seraient remplacés par les grands hommes du passé(scientifiques, philosophes, grands hommes politiques du passé).

La philosophie de Comte proclame doncadvenue l'ère de la raison dans tous les domaines de la connaissance et de l'existence.

De même que toutesles sciences viennent s'inscrire pacifiquement dans un grandiose système de la science, de même tous lesindividus sont appelés à venir prendre leur part à la vie sociale, unis les uns aux autres par le seul amour duprochain et par l'exigence de vivre les uns pour les autres.

Chacun étant redevable envers tous, il apporte sapierre à l'édifice de l'humanité à la mesure de ses moyens, et contribue par là au progrès indéfini des sociétéshumaines. [Les morts ne peuvent plus avoir aucune influence sur les vivants.

Chaque génération se démarque decelles qui l'ont précédée.

Il n'y a pas d'évolution sans remise en cause de l'héritage que les hommes du passé nous ont légué.] On s'affranchit des mortsComment les morts pourraient-ils gouverner les vivants? Le monde dans lequel ils vivaient n'est plus le nôtreet chaque génération fait table rase du passé.

Les lois sont sans cesse réformées.

Les mœurs évoluent versplus de tolérance et de liberté.

Gouverner consiste donc bien plutôt à s'affranchir des morts.

Sartre, dans l'Etre et le Néant dira: «Être mort, c'est être en proie aux vivants.» Les morts sont ignorésLes grands hommes du passé n'ont pas vraiment d'influence.

La plupartdes gens n'ont qu'une vague connaissance d'Aristote ou de Périclès.Leurs modèles seraient plutôt les stars du show-business, bienvivantes, elles.

Certaines féministes américaines, au nom dupolitiquement correct, refusent de lire des auteurs classiques parcequ'ils sont «mâles et morts».

C'est là un exemple extrême de cetteignorance du passé érigée en principe. Les ancêtres sont oubliésEn ce qui concerne la famille, les ancêtres ont aujourd'hui peu depouvoir sur leurs descendants.

Sauf dans certaines famillesaristocratiques ou qui se veulent telles, il est rare que l'on suive encorel'exemple de ses aïeux.

Nous ne pratiquons plus de culte des ancêtresou de culte des morts, comme c'est la cas dans certaines cultures noneuropéennes.

Nous avons plutôt tendance, au contraire, à rompre avecles traditions familiales. Il n'est que de jeter un coup d'œil aux plaques de noms des rues pour se rendre compte à quel point les mortssont encore présents à nos yeux, ou du moins à ceux de nos responsables communaux et municipaux.

LaRépublique a érigé un culte des morts très particulier, qui consiste à glorifier les grands hommes et lesnotables du passé en les officialisant en quelque sorte.

Est-ce suffisant pour prétendre que les morts nousgouvernent? A l'échelle de la société, il est peut-être exagéré de le dire.

Ces morts illustres ne sont que desimages qui font partie des mythes rassembleurs dont toute société a besoin.

Mais, à l'inverse de ce qui sepasse dans certaines cultures primitives ou traditionalistes, il est rare que nous fassions comme si ces. »

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