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Peut-on dire que le perçu est à l'image de la réalité ?

Publié le 25/01/2004

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Analyse du sujet -          La perception est notre rencontre avec les objets qui nous entourent : c'est donc à la fois l'évidence de leur présence et une somme de renseignements sur eux. Le monde est là, quoi que je puisse en penser. Nous disons alors que nous voyons, nous entendons, touchons telle et telle chose. Le mot percevoir convient quel que soit le moyen sensoriel par lequel se fait cette rencontre. -          Il arrive qu'en étudiant la perception l'on s'en tienne à la vue ; il faut se garder d'oublier les autres sens qui accompagnent, complètement et parfois suppléent la vue. Les différents sens sont coordonnés. Platon rappelait que les sens ne sont pas comparables à autant de guetteurs distincts logés en nous comme les guerriers dans le cheval de bois de la légende. -          A partir de ce tout originaire qu'est la perception, l'attention peut s'orienter de plusieurs façons. Elle peut privilégier l'objet, sa vérité objective, c'est-à-dire ceux de ses aspects qui sont susceptibles de donner lieu à des représentations concordantes chez tous les observateurs. Elle peut, au contraire, opérer un retour réflexif sur le sujet, sur les événements qui se produisent en lui, conscients ou susceptibles d'affleurer à la conscience, bref sur la subjectivité. -          Dans le premier cas, c'est-à-dire selon la voie de l'objectivité, la perception est confrontée à la science. Est-elle un premier pas vers elle ou une impasse dont il faut sortir violemment ? Parce qu'au fond, se demander si la perception peut être objective, c'est se demander si elle peut être l'une des sources sur laquelle la science puisse se reposer, voire la source même de toute possibilité de connaître. -          En effet, l'objectivité peut être définie de la manière suivante : l'objectif s'applique à la réalité de l'idée, en tant que celle-ci a une valeur ou un contenu représentatif. Opposé à la subjectivité, est objectif ce qui caractérise l'objet en général, c'est-à-dire ce qui existe à l'extérieur du sujet, distinct de lui, mais en corrélation avec lui. On qualifie d'objectif une connaissance qui, dans sa démarche et ses résultats, répond aux exigences et corresponde aux critères de l'objectivité considérée comme la qualité la plus fondamentale de la connaissance scientifique. -          Ainsi, comprenons qu'à travers la question de l'objectivité de la perception, c'est la question de sa valeur, de sa prétention cognitive, voire scientifique qui est ici mise à la question. En tant que mode de relation originaire de l'homme au monde, la perception n'est-elle pas toujours subjective, c'est-à-dire relative au sujet qui perçoit ? -          L'enjeu de la question réside sur le fait de savoir nous pouvons avoir une connaissance au travers de la perception, et la nature de cette connaissance. La perception, en tant qu'elle se place comme intermédiaire entre moi et la chose, apparaît comme un moment crucial de la connaissance, celui qui garantit l'accès à la chose extérieure. Problématique             Peut-on légitimement intégrer la perception comme le moment objectif de l'acte de connaître, moment qui nous enracine dans la réalité ? La perception, en tant qu'elle affecte chaque individu particulier, n'est-elle pas subjective, ou en tout cas faillible et ainsi source d'erreur ?

La perception est toujours subjective. En effet, par exemple, un aliment paraît bon ou mauvais selon les goûts de chacun. D'une façon générale, le monde ne peut être connu en lui-même, mais selon le point de vue de celui qui perçoit. TOUTEFOIS, un bâton plongé dans l'eau me paraît tordu. Mais lorsque je le saisis, je constate qu'il ne l'est pas. C'est ainsi que l'action me permet d'interpréter judicieusement mes expérience perceptives.

« - Ainsi, comprenons qu'à travers la question de l'objectivité de la perception, c'est la question de sa valeur, de sa prétention cognitive, voire scientifique qui est ici mise à la question.

En tant que mode derelation originaire de l'homme au monde, la perception n'est-elle pas toujours subjective, c'est-à-dire relativeau sujet qui perçoit ? - L'enjeu de la question réside sur le fait de savoir nous pouvons avoir une connaissance au travers de la perception, et la nature de cette connaissance.

La perception, en tant qu'elle se place comme intermédiaireentre moi et la chose, apparaît comme un moment crucial de la connaissance, celui qui garantit l'accès à lachose extérieure. Problématique Peut-on légitimement intégrer la perception comme le moment objectif de l'acte de connaître, moment quinous enracine dans la réalité ? La perception, en tant qu'elle affecte chaque individu particulier, n'est-elle passubjective, ou en tout cas faillible et ainsi source d'erreur ? Plan Les conditions de l'objectivité de la perception 1. - La perception est propre à nous faire connaître l'existence de la chose, contrairement aux autres activités de représentation, car elle dépend de la chose pour se produire.

Et c'est cette dépendance quisemble garantir son objectivité. - On ne peut percevoir à volonté tel ou tel objet : il faut qu'il soit là en chair et en os pour être vu.

Au contraire, je peux concevoir, imaginer, ou vouloir un objet à n'importe quel moment.

Le fait de concevoirl'objet ne garantit en rien sa présence ou son existence, car concevoir ou imaginer un objet n'est pas entreren contact avec lui.

En ce sens il faut comprendre que la perception, en tant qu'elle nous donne à voir(entendre, sentir, toucher, etc.) la chose telle qu'elle apparaît, semble être objective au sens où elle nouslivre l'objet tel qu'il se présente à nous, sans l'intervention d'une subjectivité. - En ce sens, la perception est objective parce qu'elle est le réceptacle neutre de la chose.

La sensation correspond à la mise en contact de la chose avec l'un de nos organes.

C'est ainsi que la perception est biensouvent décrite dans les textes philosophiques en termes d'impressions sensibles.

La chose agit sur notreorgane, et s'y imprime d'une certaine façon.

Notre organe remplit son rôle perceptif dans la mesure où il peutservir de réceptacle de la chose. - On comprend alors la nécessité de garantir la passivité et la neutralité de l'organe pour pouvoir s'assurer de l'objectivité de la perception, et par-là même, pour pouvoir s'assurer de la véracité de la connaissancequ'il nous donne de la chose.

Si nos sens agissaient sur la chose pour la connaître ou la déformer en fonctionde leurs caractéristiques propres, on ne pourrait plus avoir accès à la chose telle qu'elle est en elle-même ;et alors la perception ne serait plus objective.

Si l'organe de la vision est coloré de bleu, toute chose seravue bleue, quelle que soit sa véritable couleur. - Percevoir quelque chose, c'est noter directement la présence pour soi de quelque chose, dans la perception,l'accent est mis sur la chose même qui est sensible et non pas, comme c'est le cas du sentir, surle soi affecté par la chose.

La perception est donc objective, quand la sensation est subjective. - Percevoir, c'est d'emblée se différencier de la chose, la chose que je perçois est à distance, dans le monde.

La perception me rend la chose réalité.

Faire droit à la perception, c'est préserver l'indépendance del'objet.

Dans cette perspective il semble qu'à bien des égards la perception est objective – ce qu'on ne peutcomprendre qu'en la distinguant de la sensation. La subjectivité de la perception : une norme introuvable 2. - Cet idéal de neutralité et de passivité de la perception, qui offriraient une voie d'accès directe et objective aux choses mêmes, parait cependant incompatible avec la nature subjective, individuelle etvariable de la perception.

Chacun l'accomplit avec un corps qui lui est complètement propre, selon unenature et un état que l'on ne peut mesurer a aucune norme universelle. - Le phénomène d'illusion d'optique en est un bon exemple : ce n'est pas tant que les sens sont en eux- mêmes trompeurs, mais l'illusion perceptive est le signe même de la subjectivité de la perception, parfoisinapte à rendre la réalité de l'objet dans son objectivité, du fait certainement d'une constitution corporelleinadéquate à ce moment.. »

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