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Peut-on dire que plus la science avance, plus la foi recule ?

Publié le 12/03/2004

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Dans l'état théologique, l'esprit humain dirigeant essentiellement ses recherches vers la nature intime des êtres, les causes premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot, vers les connaissances absolues, se représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturels plus ou moins nombreux, dont l'intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l'univers. Dans l'état métaphysique, qui n'est au fond qu'une simple modification générale du premier, les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiées) inhérentes aux divers êtres du monde, et conçues comme capables d'engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observables, dont l'explication consiste alors à assigner pour chacun l'entité correspondante. Enfin, dans l'état positif, l'esprit humain reconnaissant l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, renonce à chercher l'origine et la destination de l'univers, et à connaître les causes intimes des phénomènes, pour s'attacher uniquement à découvrir, par l'usage bien combiné du raisonnement et de l'observation, leurs lois effectives, c'est-à-dire leurs relations de succession et de similitude. « COMTE, « Cours de philosophie positive «. [Pourquoi la science n'a-t-elle pas fait disparaître la croyance religieuse ?] La croyance correspond-elle seulement à une forme de conscience primitive naïvement animiste, que l'être humain serait nécessairement amené à rejeter au fur et à mesure qu'il gagnerait en savoir et en maturité ? Il est certain qu'à la lecture de Feuerbach, de Nietzsche, de Freud, de Sartre semble inviter à une telle conclusion. Mais il n'est pas moins évident que ces analyses destructrices n'ont pas entraîné, comme on a cru jadis qu'elles le feraient, la disparition de la croyance religieuse, et que celle-ci reste d'une étonnante vitalité : même dans les pays les plus développés et les plus sceptiques, où elle a connu une crise indiscutable, qui l'a fortement marginalisée, son rôle a été redéfini (s'intégrant sans trop de heurts dans un cadre politico-philosophique fondamentalement laïque) plus qu'il n'a disparu. Et c'est en fait l'athéisme radical qui paraît aujourd'hui daté, et qui a cessé d'apparaître comme une position intellectuelle avancée : l'influence notamment de l'anthropologie, qui montre dans le fait religieux une des formes les plus universelles de la culture, a souvent conduit à sa relégitimation intellectuelle même par ceux qui se déclarent personnellement incroyants. Ce dont on a d'abord pris conscience, c'est de l'erreur qu'il y avait à traiter la foi religieuse comme une sorte de concurrente maladroite de la science : s'il est illégitime de la considérer comme une illusion, c'est qu'elle ne se veut pas une connaissance du monde tel qu'il est.

  • I) On peut dirre que plus la science avance, plus la foi recule.

a) La science est un défi à Dieu. b) La science rend athe. c) Le scientisme a remplacé la religion.

  • II) On ne peut pas dire que plus la science avance, plus la foi recule.

a) La science est un domaine du savoir. La foi est un domaine de la croyance. b) L'homme est un être essentiellement irrationnel. c) La sacience n'est-elle pas elle aussi un croyance.

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« Pour Freud, par exemple, la religion n‘est pas la compensation illusoirede la misère économique et sociale, mais de la misère psychologique.Dans « L'avenir d'une illusion », Freud montre que les exigencesrépressives de la « civilisation » entrent en conflit avec les instincts,les désirs sexuels et agressifs qui caractérisent la « constitutionanimale » de l'homme.

Le « secret » de la force des « illusionsreligieuses » tient précisément à la force de ces désirs frustrés.

Lareligion a une fonction consolante parce qu'elle offre la perspective d'unau-delà dans lequel le désir trouvera sa satisfaction.

Mais elle répondaussi au besoin de protection et d'amour de l'homme par l'image d'uneProvidence bienveillante sous la forme de Dieu le Père : « Nous lesavons déjà : l'impression terrifiante de la détresse infantile avait éveilléle besoin d'être protégé –protégé en étant aimé- besoin auquel le pèrea satisfait : la reconnaissance du fait que l'homme s'est cramponné àun père, à un père cette fois plus puissant.

L'angoisse humaine en facedes dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne bienveillant de laProvidence divine.

» Ainsi, donc, pour Freud, la religion est une illusionengendrée par le désir et c'est de l'image paternelle que provient l'idéede Dieu. Le scientisme a remplacé la religionAujourd'hui, le scientisme s'est substitué à la croyance, et c'est de la science qu'on attend des miracles.

On pense volontiers que grâce aux progrès de la cosmologie, on connaîtraun jour l'origine de l'univers.

De même, médecine et génétique poursuivent un vieux rêve inavoué, celui del'immortalité.

S'ils ne craignent plus la nature ni la mort, les hommes n'auront plus besoin de Dieu.

Comtedécrira l'évolution de l'homme à travers sa fameuse "loi des trois états": Énoncée très tôt dans l'oeuvre de Comte, la loi des trois états est formulée comme suit : « Parla nature mêmede l'esprit humain, chaque branche de nos connaissances est nécessairement assujettie dans sa marche àpasser successivement par trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif ; l'état métaphysiqueou abstrait ; enfin, l'état scientifique ou positif » (Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiserla société, 1822).À ces trois états correspondent respectivement la prééminence des rois, celle des peuples et celle dessavants.

Le premier type de conception est le début nécessaire de l'intelligence humaine ; le deuxième estune transition vers le troisième, qui est l'état fixe et définitif de l'intelligence.

La théologie explique lesphénomènes par la fiction d'une volonté divine qui ressemble à celle de l'homme.La métaphysique, qui désigne la philosophie du XVIIIe siècle, est une crise qui brise la hiérarchie théologiquepour proclamer la valeur suprême de l'individu et de sa liberté : elle engendre l'anarchie scientifique et sociale.L'âge positif en revanche, en fondant les sciences sur l'observation et en réorganisant les croyanceshumaines, réorganise aussi la société qui repose sur ces croyances. « En étudiant [...] le développement total de l'intelligence humaine dans ses diverses sphères d'activité,depuis son premier essor le plus simple jusqu'à nos jours, je crois avoir découvert une grande loi fondamentale,à laquelle il est assujetti par une nécessité invariable [...].

Cette loi consiste en ce que chacune de nosconceptions principales, chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois étatsthéoriques différents : l'état théologique, ou fictif ; l'état métaphysique, ou abstrait ; l'état scientifique, oupositif.

[...]Dans l'état théologique, l'esprit humain dirigeant essentiellement ses recherches vers la nature intime desêtres, les causes premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot, vers les connaissancesabsolues, se représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturelsplus ou moins nombreux, dont l'intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l'univers.Dans l'état métaphysique, qui n'est au fond qu'une simple modification générale du premier, les agentssurnaturels sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiées)inhérentes aux divers êtres du monde, et conçues comme capables d'engendrer par elles-mêmes tous lesphénomènes observables, dont l'explication consiste alors à assigner pour chacun l'entité correspondante.Enfin, dans l'état positif, l'esprit humain reconnaissant l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, renonce àchercher l'origine et la destination de l'univers, et à connaître les causes intimes des phénomènes, pours'attacher uniquement à découvrir, par l'usage bien combiné du raisonnement et de l'observation, leurs loiseffectives, c'est-à-dire leurs relations de succession et de similitude.

» COMTE, « Cours de philosophiepositive ».. »

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