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Peut-on échapper au temps ?

Publié le 23/01/2004

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Lagneau, Célèbres Leçons et Fragments, 1950 (posth.) « C'est l'homme tout entier qui est le temps incarné, un temps à deux pattes, qui va, qui vient et qui meurt : aussi l'homme n'a-t-il aucune prise sur le temps; nous ne pouvons que substituer au temps ce qui n'est pas lui, le confondre avec ces compteurs sociaux que sont les horloges et les calendriers. » Jankélévitch, Quelque part dans l'inachevé, 1978.Nous ne pouvons penser le temps. Toutes nos pensées déjà s'inscrivent dans le temps, lequel est, selon Jankélévitch, « consubstantiel à notre pensée, à notre existence, à tous nos actes ». Quant aux horloges et aux calendriers, même s'ils disparaissaient définitivement de la surface de la terre, le temps continuerait de s'écouler sans eux. « Le temps est un enfant qui s'amuse, il joue au trictrac. A l'enfant la royauté. » Héraclite (vie s. av.

 Qu’est-ce que le temps ? Milieu indéfini et homogène dans lequel se déroulent les événements successifs , tantôt synonyme de durée , période à l’intérieur de laquelle se situent certaines actions, le temps existentiel est certainement le plus facile à saisir, car c’est sans nul doute le temps vécu, subjectif à tonalité essentiellement affective, le temps de l’attente, de l’espérance, de l’angoisse et du regret, qualitatif, le problème c’est qu’il ne peut se mesurer, alors que le temps opératoire est celui de l’action des choses, objectif, quantitatif, il est mesurable. Toute la question est de savoir si l’on peut échapper au temps ? Encore faut-il savoir de quel temps nous parlons ? Est-ce que les pouvoirs que l’homme dispose lui permettent d’échapper au cours des événements , au cours de l’histoire, à sa finitude qu’est la mort, bref lui permettent-ils de devenir un être sans histoire ? Nous verrons certainement les difficultés que suppose la question posée en nous demandant d’une part quels sont les pouvoirs des hommes pour échapper au temps, d’autre part si ces pouvoirs ne contiennent pas certaines limites, et enfin si ce n’est pas en définitif les religions qui doivent trancher le problème, en nous promettant la réalisation du désir d’éternité après la mort.

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« - Comme les hommes ne peuvent devenir immortel, il ne peuvent échapper au temps , les limites du pouvoir des hommes à échapper au temps sont remarquablement exposées par Pascal : comme Les hommes ne peuvent guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y s pointpenser. S'il veulent être heureux , il aurait fallu que les hommes deviennent immortels; mais ne le pouvant, il se sont avisésde s'empêcher de penser à la mort.

La réponse pascalienne est digne d'intérêt, car elle nous montre que les hommes essayent d'échapper au temps par les divertissements, et les loisirs pour combler le videexistentiel : « la seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement » mais c'est là nous dit Pascal « la plus grande de nos misères ».

En effet sans divertissement , nous serions dans l'ennui , et cet ennui nous pousserait à chercher un moyen plus solide d'en sortir.

Mais le divertissement nous amuse certes mais cette dissimulation ne doit pas faire oublier ce qui nous fait arriver à la mort. L'ennui est hautement insupportable à l'homme, parce qu'alors, l'absence de tout désir fait place à la considérationde soi-même et à la conscience de sa vanité.

Dès lors, on comprend que tout homme cherche à se divertir, c'est-à-dire à se détourner de la pensée affligeante de sa misère.

Nos désirs, pour autant qu'ils nous portent à croire queleur réalisation nous rendrait heureux, sont l'instrument majeur de cette stratégie.

L'imagination, qui institue desbiens comme désirables, en est l'auxiliaire indispensable.

La vérité du désir n'est donc pas dans son objet mais dansl'agitation qu'il excite : « nous ne recherchons jamais les choses mais la recherche des choses » (773).

Mais ledivertissement n'est qu'un cache-misère.

Préférable à l'accablement de l'ennui, il s'avère sur le fond tout aussinuisible.

Faire obstacle à la considération de sa misère, c'est se priver des moyens de la dépasser. - On ne peut échapper au temps car la durée est irréversible et que letemps est imprévisible selon Henri Bergson , dans L'évolution créatrice . C'est dans le surgissement d'états nouveaux, qui ne sont jamais parfaitementprévisibles, et non dans la reproduction d'états passés, ou dans l'immobilisme,que l'on fait l'expérience de la réalité créatrice du temps.

Quand Bergson affirmeque la durée est irréversible, il signifie précisément que nous ne saurions enrevivre une parcelle, car il faudrait commencer par effacer le souvenir de tout cequi a suivi.

Chacun de ses moments est du nouveau qui s'ajoute à ce qui étaitauparavant.

Allons plus loin: ce n'est pas seulement du nouveau, mais del'imprévisible.

Sans doute mon état actuel s'explique par ce qui était en moi etpar ce qui agissait sur moi tout à l'heure.

Je n'y trouverais pas d'autres élémentsen l'analysant. 2-Echapper au temps, c'est échapper à la mort, à notre finitude, celan'est possible A Comme les hommes ne peuvent devenir immortel, il ne peuventéchapper au temps, les limites du pouvoir des hommes à échapper au temps sont remarquablement exposées par Pascal : comme Les hommes ne peuvent guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y s point penser.S'il veulent être heureux , il aurait fallu que les hommes deviennent immortels; mais ne le pouvant, il se sont avisésde s'empêcher de penser à la mort.

La réponse pascalienne est digne d'intérêt, car elle nous montre que les hommes essayent d'échapper au temps par les divertissements, et les loisirs pour combler le videexistentiel : « la seule chose qui nous console de nos misères est le divertissement » mais c'est là nous dit Pascal « la plus grande de nos misères ».

En effet sans divertissement , nous serions dans l'ennui , et cet ennui nous pousserait à chercher un moyen plus solide d'en sortir.

Mais le divertissement nous amuse certes mais cette dissimulation ne doit pas faire oublier ce qui nous fait arriver à la mort. 3 Notre passé refait toujours surface à cause de notre mémoire L'homme ne peut échapper au temps car il ne peut pas l'oublier, le souvenir, la mémoire sont autant defacultés qui le rapprochent de sa propre finitude .

Nietzsche dans Seconde Considération intempestive montre au travers d'un exemple comment les animaux n'ont pas la notion du temps et que potentiellement, il n'y aqu'eux qui peuvent échapper au temps car mémoire, souvenir leur font défaut : « Contemple le troupeau qui passe devant toi en broutant.

Il ne sait pas ce qu'était hier ni ce qu'est aujourd'hui: il court de-ci de-là, mange, se reposeet se remet à courir, et ainsi du matin au soir, jour pour jour, quel que soit son plaisir ou son déplaisir.

Attaché aupiquet du moment il n'en témoigne ni mélancolie ni ennui ».

L'homme ne peut apprendre à oublier et parce qu 'ilrestait sans cesse accroché au passé.

Quoi qu'il fasse, qu'il s'en aille courir au loin, qu'il hâte le pas, toujours lachaîne court avec lui.

L'homme dit: «je me souviens.», l'animal non.

4 Notre présent est latent et décrit une image cinglante de notre propre existence, on ne peut pas tricher. »

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