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Peut-on espérer gagner par la pratique des sciences des qualités intellectuelles et morales ?

Publié le 17/02/2004

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301), qu'on pourra acquérir «le sens de l'écart qu'il y a entre la simplicité de notre esprit et la complexité des choses : car c'est précisément à mesure que les hommes se sont rendu compte de cet écart qu'ils ont aussi reconnu la nécessité de la méthode expérimentale ». Plus que toutes les autres, les sciences de la vie sont capables de nous faire comprendre « ce qu'il y a de complexe dans les choses et ce que cette complexité a de parfaitement réel» (Ibid., p. 302). Et Durkheim ne manque pas d'étendre cette remarque aux Sciences sociales, lesquelles nous feront reconnaître que ce tout complexe qu'est une société est lui aussi une réalité. - 3° Enfin les Sciences expérimentales peuvent donner à ceux qui les cultivent, ces deux qualités d'esprit, en apparence opposées, mais en réalité complémentaires : le goût du risque intellectuel et la prudence dans les affirmations. Ici, en effet, le savant doit risquer une idée, l'hypothèse ; il doit anticiper sur la confirmation par les faits, d'autant plus que l'hypothèse, étant déjà générale, dépasse de beaucoup les observations ou expériences particulières qui l'ont suggérée. Mais, d'autre part, le savant fait preuve de prudence intellectuelle en posant cette hypothèse beaucoup plus « comme une question » (Cl. Bernard) que comme une idée définitive : d'où le rôle de l'esprit critique. Cette « conduite expérimentale » est, selon le psychologue Pierre JANET, une des formes les plus élevées de la conduite et de l'intelligence humaines.

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