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Peut-on être esclave d'un objet technique ?

Publié le 03/02/2004

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La question nous amène donc à nous interroger sur le rapport que nous avons, nous autres hommes, nous autres sujets pensants, avec les objets techniques. II - L'ANALYSE DU PROBLEMELe travailleur contraint par le rythme de la machine, le passant "collé" à son portable, l'homme ordinaire "hypnotisé" par sa télévision... Autant d'images paradoxales qui invitent à la réflexion. Comment un homme, sujet libre de ses pensées et de ses actes, peut-il apparaître aliéné à un objet ? Comment peut-il sembler instrumentalisé par son propre outil ? Comment ce renversement est-il concevable ?La technique a été longtemps synonyme de progrès et de liberté. Elle s'est réalisée dans le projet de l'homme de maîtriser la nature. La technique se retourne-t-elle contre l'homme, ou est-elle plus simplement devenue un instrument de domination de certains hommes sur d'autres ? III - UNE DEMARCHE POSSIBLEA - LES OBJETS TECHNIQUES COMME MOYENS DE MAITRISER LA NATURE On ne peut pas être esclave d'un objet technique qui est justement un instrument de notre domination (prendre des exemples simples pour montrer ce que certains objets techniques ont permis de réaliser).
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« B - POURTANT, LES OBJETS TECHNIQUES NOUS IMPOSENT UN MODE DE VIE ET DE PENSEE Par exemple, l'introduction du machinisme dans l'organisation du travail.Le fait de devenir "esclave" d'un objet technique peut revêtir alors plusieurs significations, qui peuvent être d'ailleurscomplémentaires. 1) Une signification sociale et politique La technique devient un instrument de domination d'une classe sociale sur une autre, la bourgeoisie industrielle etfinancière sur les travailleurs.

Mais alors on n'est pas esclave d'un objet technique mais plutôt d'une organisationsociale du travail et de la satisfaction des besoins.

C'est la perspective de Marx. 2) Une signification culturelle Le culte de la technique, comme synonyme de progrès dans la civilisation occidentale, aux dépens des valeursesthétiques et morales.

"Fétichisme" de l'objet technique. FÉTICHISME DE LA MARCHANDISE CHEZ MARXDans les sociétés primitives, le fétiche est un objet sacré qui concentre tousles pouvoirs et confère à celui qui le possède la toute-puissance.Pareillement, dans le capitalisme, la marchandise prend une individualité etune autonomisation si forte qu'elle nous fait oublier ses origines à savoirqu'elle est le produit d'une aliénation.

De même, l'argent est l'élément centraldu système capitaliste qui fait de la production et de l'échange desmarchandises non plus seulement des moyens mais des fins en soi.

Au lieud'être le médiateur entre deux marchandises, l'argent devient le moteur quitend à tout transformer en capital (ou valeur d'échange).

Le fétiche de tousles fétiches est en définitive l'argent lui-même. 3) Une signification plus métaphysique Si on veut approfondir le paradoxe posé par la question, alors il ne faut plusconcevoir la technique comme un simple moyen, comme un simple ensembled'instruments au service de l'humanité, mais comme un mode de pensée quienferme l'homme dans un destin.

C'est la perspective de Heidegger, où l'objettechnique est moins essentiel que le mode de pensée qu'il suppose. Heidegger: La technique 1.

Le projet cartésienPour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et dedomination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleurla technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée,mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'enest que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'estplus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée dese livrer (La Question de la technique). 2.

La signification de la techniqueCette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasionde s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par descatastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Êtrequi s'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de selivrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou telphénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part,l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifieret soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'ellesuscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, etdonc de ne jamais pouvoir exister authentiquement. HEIDEGGER : DIRE "OUI" ET "NON" À LA TECHNIQUE Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapportsque l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe defaire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nousinvite à réfléchir Heidegger.. »

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