Devoir de Philosophie

Peut-on ne pas savoir ce que l'on fait ?

Publié le 08/01/2004

Extrait du document

 

voici un sujet qui nous interroge sur les limites de la connaissance, dans le domaine particulier de l'action. Est-il possible, en effet, de ne pas saisir, de façon précise et adéquate, dans toute leur ampleur et leurs conséquences, les actions que nous exerçons nous-mêmes sur la réalité, et que nous paraissons maîtriser? A priori, cet énoncé peut sembler paradoxal.

CONSEILS PRATIQUES

La qualité de votre travail réside dans l'analyse minutieuse des termes« savoir« et «faire «. Certains de nos actes échappent à notre capacité de détection psychique (actes manqués) et ceci constitue une première limite.

Il s'agit de s'interroger sur les rapports de connaissance qu'un sujet peut entretenir avec ses propres agissements. Dans quelle mesure l'homme est-il capable d'agir en connaissance de cause, avec lucidité, et quelles sont les conditions de l'accès à cette lucidité ? N'est-il pas nécessaire de lutter contre un certain nombre de puissances trompeuses qui risquent d'aveugler l'homme et de l'empêcher d'accéder à une maîtrise de lui-même qui lui assure sa liberté ?

  • I) On peut ne pas savoir ce qu'on fait.

a) On peut réagir émotivement ou instinctivement. b) Nous ne sommes pas toujours responsables. c) On peut agir par inconscience ou par ignorance.

  • II) On ne peut pas ne pas savoir ce qu'on fait.

a) Le sage est maître de ses actes. b) L'homme agit par jugement. c) Nous sommes toujours responsable.

.../...

« responsables.On peut radicaliser cette obscurité à soi-même en invoquant, dans une tout autre perspective, les traditionsplatonicienne et chrétienne.

Le désir est une sorte de trouble, voire une maladie que le corps inflige à l'âme, et dontelle ne peut se défaire que par la philosophie (Platon) ou par le recours à la grâce divine (saint Augustin).Nous ne sommes donc pas responsables de nos désirs, mais il peut alors sembler paradoxal que les dernièresperspectives évoquées, contrairement à la psychanalyse, n'échappent pas à un moralisme éthique qui condamneplus ou moins clairement le sujet pour ses désirs. On peut agir par inconscience ou par ignoranceOn peut aussi agir par inconscience ou par ignorance.

Ainsi, pour Freud, les motifs de nos actions sont inconscients.Nous ne pouvons donc pas savoir pourquoi nous réagissons de telle manière dans telle circonstance.

D'un point devue moral, nous faisons parfois le mal sans le savoir: nous ignorons par exemple que telles paroles prononcées à lalégère peuvent blesser un ami.

[Les hommes sont libres, raisonnables et entièrement responsables de leurs actes.

Dire qu'on ne sait pas ce qu'on fait relève de la mauvaise foi.

Si l'on excepte certaines réactions instinctives, les hommes peuvent toujours être conscients de ce qu'ils font.] Sagesse et maîtrise de soi« Que l'homme ne se laisse pas corrompre par les choses extérieures nidominer par elles (...); qu'il soit l'artisan de sa vie; que sa confiance n'aillepas sans quelque science, sa science sans fermeté: que ses décisions unefois prises soient sans appel.» Pour le stoïcien Sénèque, le sage maîtrise lemoindre de ses actes et il ne fait rien qui ne soit pensé et voulu.Le stoïcien Épictète distingue les choses qui sont en notre pouvoir (nosjugements, nos tendances, nos désirs) et les choses qui ne sont pas en notrepouvoir (le corps, la richesse, la réputation).

L'unique souhait du désir, nousrappelle Épictète, est d'atteindre l'objet désiré.

Or, si nous investissons denotre désir des objets qui ne dépendent pas de nous, il est fort probable quenous ne parviendrons pas à les obtenir, et que nous en serons malheureux.Pour vivre heureux, il suffit donc de s'appliquer à ne vouloir que ce qui doitarriver.

Le sagesse a donc toujours la possibilité de maîtriser ses désirs etpassions. La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons éprouver résidestrictement dans notre propre volonté.

Nul autre que soi n'est maître de cequi nous importe réellement, et nous n'avons pas à nous soucier des chosessur lesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont les maîtres.

Lesobstacles ou les contraintes que nous rencontrons sont hors de nous, tandisqu'en nous résident certaines choses, qui nous sont absolument propres, libres de toute contrainte et de tout obstacle, et sur lesquelles nul ne peut agir.

Il s'agit dès lors de veiller sur cebien propre, et de ne pas désirer celui des autres ; d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne peut nousempêcher de faire.

Si chacun est ainsi l'artisan de son propre bonheur, chacun est aussi l'artisan de son propremalheur en s'échappant de soi-même et en abandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien d'autrui.Le malheur réside donc dans l'hétéronomie : lorsque nous recevons de l'extérieur une loi à laquelle nous obéissons etnous soumettons.

Nul ne nous oblige à croire ce quel'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenons dépendants de la versatilité du jugementd'autrui, dans l'autre nous finissons par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.

Enfin, à l'égard des opinionscommunes comme des théories des philosophes, ou même de nos propres opinions, il faut savoir garder une distanceidentique à celle qui est requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il faut savoir cesser de jouer en temps voulu.Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige en effet que notre propre volonté. L'homme agit par jugement« L'homme agit par jugement, car c'est par le pouvoir de connaître qu'il estime devoir fuir ou poursuivre une chose.Et puisqu'un tel jugement n'est pas l'effet d'un jugement naturel, mais un acte de synthèse qui procède de la raison,l'homme agit par un jugement libre qui le rend capable de diversifier son action.» Pour saint Thomas d'Aquin, le. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles