PEUT-IL ÊTRE RAISONNABLE DE SUIVRE LES PREJUGES ?

« connaissances de base pour avancer.Nous avons cité l’exemple d’Aristote en introduction.

Ainsi si le préjugé selon lequel la terre était plate n’existait pas,Aristote n’aurait pas démontré qu’elle était en fait ronde.

En effet, lorsque l’on se forge une opinion, on le fait àpartir d’une thèse initiale que l’on confirme ou que l’on infirme.

Mais s’il n’y avait de préjugés qui représentent cettethèse initiale, il n’y aurait pas de thèse à infirmer ou à confirmer et donc il n’y aurait pas de raisonnement.Il est également des préjugés considérés comme la vertu même.

Par exemple, on inculte aux enfants, avant qu’ils nepuissent raisonner, des préjugés tels que le fait d’aimer ces parents ou de ne pas voler,… Il y a donc de très bonspréjugés, ce sont ceux que le jugement approuve après réflexion. Les préjugés sont parfois bénéfiques voire nécessaires à un raisonnement.

Sans eux, nous ne pourrions pas penser,utiliser notre raison.

Cependant, nous l’avons vu précédemment, ils peuvent constituer un frein au raisonnement,entraînant la paresse de réfléchir puisque nous pouvons avoir les conclusions sans efforts.

Ils peuvent égalementconstituer des éléments erronés, des faits illusoires et donc nous induire en erreur.

De fait, nous ne pouvons direavec certitude s’il faut vivre avec ou sans les préjugés, s’il est raisonnable de les suivre ou non.

Cependant nouspouvons aller plus loin dans le raisonnement et nous demander si en fin de compte, nous pouvons vivre sans lespréjugés.

Car qu’ils soient néfastes ou bénéfiques pour les hommes, si nous ne pouvons nous en débarrasser, notreraisonnement aura été inutile. Les préjugés font partie intégrante de qui nous sommes et il nous serait très difficile voire impossible de nous enséparer.

En effet, les préjugés sont tout d’abord naturels comme lorsque l’enfant préjuge que ses parents lui disentla vérité ou agissent le mieux pour lui.

Celui-ci n’a pas construit de raisonnement pour le démontrer puisqu’il lepréjuge déjà, comme si cela était un savoir initial.Les préjugés sont également nécessaires car comme nous l’avons montré précédemment, ils permettent la réflexionen proposant des bases sur lesquelles fonder ses raisonnements.

Nous pouvons alors citer un exemple concret, nousn’avons pas fait de raisonnement montrant que notre médecin travaille à nous soigner pourtant il faut que nous lepréjugions sinon nous resterions malades sans son aide.Les préjugés sont indéracinables, ils font partie de nous depuis que nous sommes nés.

Nous ne saurions les éliminerpuisque nous ne les reconnaitrions pas, ils sont avec nous depuis tellement longtemps qu’ils sont une partie de nous.Nous pouvons citer les traditions, les coutumes qui nous entourent que nous prenons pour des faits réels etindispensables.

Seul le sauvage qui n’a parlé à personne et qui a vécu loin des hommes toute sa vie pourrait espérermener une existence sans préjugés. Ainsi le préjugé empêche dans un sens de penser par soi-même, de faire usage de sa raison.

Il fausse égalementnotre perception des choses et peut nous induire en erreur.

Cependant sans lui, il n’y aurait pas de raisonnementpuisqu’il nous donne les bases de la réflexion, la thèse à confirmer ou infirmer.

En outre, nous n’aurions pas le tempsde penser si nous devions abandonner complètement les préjugés et donc démontrer chaque élément de notreesprit.

Plus avant dans le raisonnement, nous avons vu que les préjugés étaient une partie intégrante de nos êtreset que nous ne pouvions nous en débarrasser.

Ainsi nous pourrions dire que malgré les côtés néfastes des préjugés,ils permettent le raisonnement et il est donc raisonnable de les suivre puisque de toute manière, il nous seraitimpossible de nous en passer.. »