Peut-on être sûr d'être libre ?
Publié le 16/03/2004
Extrait du document
Définition des termes du
sujet
La question peut-on a deux sens, un sens de fait et un sens de droit : elle
interroge une capacité, une capacité de fait (est-on capable de faire telle
ou telle chose ?), mais aussi une autorisation (a-t-on le droit de faire
telle ou telle chose ?). Être sûr de quelque chose, c'est ne pas douter de
sa validité - le rapport de sûreté ne se trouve pas entre l'objet dont on
est sûr et la réalité (on peut être sûr de quelque chose, n'en pas douter,
alors que cette chose est objectivement fausse), mais entre l'objet et le
sujet qui est sûr. Autrement dit, le rapport à analyser ici est celui du
sujet et de la vision qu'il a de sa liberté, non entre cette liberté
(illusoire ou non) et le réel. La liberté enfin, peur recevoir des
définitions multiples, mais elle est généralement comprise comme un état de
non-contrainte, dans lequel on peut faire, dans certaines limites dont la
définition dépend des écoles philosophiques auxquelles on se rattache, ce
que l'on veut.
Est en jeu ici le rapport de certitude ou de doute que l'homme peut
entretenir avec sa liberté ; il sera notamment intéressant de travailler le
lien entre la liberté et la pensée, la raison, car ce lien est central dans
la tradition philosophique.
Comment la certitude se crée-t-elle, et comment peut-elle concerner la
liberté, que l'on pourrait envisager comme un état qu'il suffirait de
constater ? Si l'on se pose la question, c'est que l'on a un doute à ce
sujet : par exemple, on soupçonne que la liberté pourrait être illusoire,
que nous sommes déterminés par des choses que nous ignorons, et que notre
impression de liberté provient d'une méconnaissance du monde, des causes qui
le gouvernent ou qui nous gouvernent. Deux solutions s'offrent alors : ou
bien l'on considère que notre certitude quant à notre liberté ne provient
pas de nous, et que nous devons s'en remettre à une prise en compte toujours
incertaine des rapports de notre exercice de la liberté aux contraintes du
monde qui nous entoure, ou bien l'on considère que notre liberté dépend de
nous dans la mesure où nous sommes maîtres, grâce à notre raison, de nos
représentations et des actes qui en découlent - dans ce cas la liberté est
le fruit d'un travail de l'esprit, ou plus précisément de la raison, et nous
sommes responsables du rapport de certitude que nous avons avec notre
liberté.
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