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Peut-on faire de la conscience le lieu de la liberté ?

Publié le 01/02/2004

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conscience

Qu'un obstacle surgisse et sa conscience s'éveille, il redevient capable de représentation et réflexion. Ce faisant, il se libère de l'emprise de l'automatisme dont il n'était jusque-là que l'esclave aveugle. Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s'en retire. Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix; puis, à mesure que ces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît. Quels sont, d'autre part les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait? Les variations d'intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu'il en est ainsi de la conscience en général. Si conscience signifie mémoire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix et de liberté.

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« Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pourdevenir automatique ? La conscience s'en retire.

Dans l'apprentissaged'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients dechacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous,parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix; puis, à mesure queces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminentplus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nousdécider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue etdisparaît.

Quels sont, d'autre part les moments où notre conscienceatteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de criseintérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, oùnous sentons que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait? Lesvariations d'intensité de notre conscience semblent donc biencorrespondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vousvoulez de création, que nous distribuons sur notre conduite.

Tout porte àcroire qu'il en est ainsi de la conscience en général.

Si conscience signifiemémoire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix.

Analyse du texte: Bergson part d'un observation: la conscience qui accompagne nos actions spontanées disparaît dans les actes automatiques.Il propose ensuite des exemples:* La situation d'apprentissage: quand nous apprenons quelque chose, nous sommes conscients de ce que nousfaisons (de l'apprentissage), nous y faisons attention, nous nous concentrons sur cela (nous faisons donc un choixdans les objets qui nous entourent et dans nos pensées), tandis que lorsque nous savons parfaitement faire cettechose, nous exécutons nos actes machinalement, sans en avoir conscience.* La situation de choix crucial: lorsque nous avons un choix important à faire (qui met en jeu notre avenir), notreconscience est très aiguë. Il énonce enfin une conclusion: être conscient, c'est avant tout choisir.

Et parce que choisir c'est, à partir de notreexpérience passée (de ce que nous sommes), anticiper le futur (ce que sera le résultat de notre choix) à partir d'unprésent qui devient aussitôt un passé, être conscient c'est se souvenir et anticiper.

La conscience est donc bien àla fois mémoire et anticipation. Intérêt de ce texte: L'intérêt de ce texte tient évidemment à ce qu'il tente de donner une définition de cette réalité mystérieuse qu'estla conscience en la caractérisant par son activité centrale, choisir, et donc en la posant comme liberté.Une réflexion critique pourra donc s'engager sur ce thème, où l'on opposera la conception bergsonienne de laconscience aux diverses autres positions possibles, notamment à celle, opposée, du monisme et del'épiphénoménisme, lequel réduit la conscience à n'être qu'un reflet de la réalité organique et peut ainsi la dépouillerde toute liberté en la soumettant au déterminisme mécanique du monde physique. De même, la conscience est lucidité; un enfant, prenant conscience d'un danger, est prévenu du risque encouru etil hésite à l'accomplir.

Il devient libre de choisir de l'accomplir, en connaissance de cause, c'est-à-dire en touteconscience.

Ainsi, prendre conscience revient à faire l'expérience d'une première forme de liberté.

Devenantconscient, le sujet réalise qu'il est libre, il s'ouvre sur la possibilité de réfléchir et de choisir.

Cela se marque aussidans l'angoisse du choix, face aux possibles.

L'angoisse ouvre sur la question du sens, de l'existence, de la mort.

Elleest liée à la liberté : hésiter, réfléchir, choisir, sont autant de signes de la libération de la conscience et de laconscience de la liberté en nous. Conscience et conditionnement social Toutefois, de quoi ai-je conscience ? Suis-je maître de mes représentations ? Sur le plan anthropologique, l'individune choisit pas la culture grâce à laquelle il éveille sa conscience du monde, des autres et de lui-même.

L'enfantsauvage, privé de tout contact humain, n'accède pas au niveau de conscience qui caractérise l'être humain.Néanmoins, la nécessité d'un bain culturel fait qu'un milieu s'impose à l'individu, sans qu'il soit libre de l'accepter ounon.

Il s'ouvre sur sa propre pensée par la médiation nécessaire d'une langue, véhicule de valeurs et de pensée quis'enracinent dans sa conscience.

Chacun est marqué par cette imprégnation culturelle, morale, religieuse,esthétique, etc.

Ainsi, histoire, traditions, origine sociale et familiale, sont autant d'éléments qui ne dépendent pasde l'individu et sans lesquels il ne pourrait devenir conscient humainement.

Le conditionnement social montre uneforme de soumission, voire d'esclavage de la conscience.Mais alors, qu'en est-il du libre arbitre ? Conscience et cause libre. Prenant conscience des causes de nos actions, nous réalisons bien souvent que nous ne pouvions pas prendre uneautre décision.

Cela indiquerait qu'une nécessité nous pousse, nous détermine à agir, sans que nous en ayons. »

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