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Peut-on se fier aux images ?

Publié le 23/12/2005

Extrait du document

Il y a toujours plus dans les choses que ce que nous y voyons, elles « débordent » constamment la conscience perceptive d'une infinité de points de vue possibles. « Or, dans l'image, il y a une espèce de pauvreté essentielle » (p. 26). Une image présente l'objet sous deux = ou trois rapports immédiatement présents à la conscience, qui n'en découvrira aucun autre supplémentaire. Imaginer, c'est donc ramener un objet au point de vue qu'on adopte pour s'en donner l'image. Rien ne déborde notre visée, c'est pourquoi on ne peut rien apprendre d'une image qu'on ne sache déjà. L'image ramène un infini de rap­ports possibles (objet perçu) à une visée finie qui en a privilégié quelques-uns. De plus, la perception pose son objet comme existant. Voir une chaise, c'est la viser en sachant qu'elle est là. L'image est aussi un acte positionnel l'objet est posé comme absent (par exemple un mort), inexistant (un centaure), existant ailleurs (Pierre qui est en Allemagne), ou neutralisé (un être dont je ne sais s'il existe ou non).

Nous vivons dans un monde d'image, le dehors est fait d'image ou plus exactement de publicité, le dedans ; ou plus exactement le chez-soi est fait d'image, les posters dans la chambre du petit, et la petite lucarne qui dispense aussi des images, de sorte que les images nous sont devenus si familières que nous n'y faisons même plus attention, mais n'est-ce pas là le danger ? Peut-on se fier aux images ? Un tel sujet présuppose que la confiance envers les  images devrait être relativisée, au point que nous serions autorisés à penser qu'une véritable défiance envers les images pourrait potentiellement s'imposer, puisque du fait que les images devenues une réalité habituelle comme les autres constitueraient un danger à être tout autant insidieux puisque transparent à la société qui ne trouve même pas raisons à les critiquer puisqu'elles existent.

Nous verrons d'une part que les raisons qui poussent à se défier des images dans un premier temps pour ensuite s'interroger sur le pouvoir positif des images au niveau de la connaissance, et enfin nous verrons que les images puisent leurs origines de la société, de l'histoire, de la culture et qu'une société sans image est peut-être tout simplement une société sans histoire. 

 

 

« successivement.

Toute chose réelle est l'objet d'une telle visée : la page de ce livre offrira toujours à uneobservation méticuleuse des détails qui avaient échappé au regard (grain du papier, taches, bords gondolés, etc.).Il y a toujours plus dans les choses que ce que nous y voyons, elles « débordent » constamment la conscience perceptive d'une infinité de points de vue possibles.

« Or, dans l'image, il y a une espèce de pauvreté essentielle » (p.

26).

Une image présente l'objet sous deux = ou trois rapports immédiatement présents à la conscience, qui n'en découvrira aucun autre supplémentaire.

Imaginer, c'est donc ramener un objet au point de vue qu'on adopte pours'en donner l'image.

Rien ne déborde notre visée, c'est pourquoi on ne peut rien apprendre d'une image qu'on nesache déjà.

L'image ramène un infini de rapports possibles (objet perçu) à une visée finie qui en a privilégiéquelques-uns.

De plus, la perception pose son objet comme existant.

Voir une chaise, c'est la viser en sachantqu'elle est là.

L'image est aussi un acte positionnel l'objet est posé comme absent (par exemple un mort), inexistant(un centaure), existant ailleurs (Pierre qui est en Allemagne), ou neutralisé (un être dont je ne sais s'il existe ounon).

C'est cette position de l'objet comme absent qui constitue la conscience imageante.

Il pourrait être perçudans une intuition, mais il reste un « intuitif-absent » et cette « néantisation » de son existence lui interdit de déborder sa représentation, comme le font les existants présents.

Toute réception passive de l'objet a été annulée,celui-ci est tout entier donné par une activité de la conscience. -Un autre aspect , c'est la déréalisation de l'espace et du temps que produit l'image de sorte qu'endéfinitive la méfiance à l'égard de l'image semble tout à fait justifier puisque ce qu'elle désigne est sansconsistance, sans temporalité voir page 248 de l'ouvrage Platon Du point de vue de la connaissance Le monde sensible et le monde intelligible : quelle image se font les hommes du monde extérieur dans la cavernedans laquelle ils sont prisonniers, ils ne voient que des images du monde extérieur.

L'image n'est qu'un refletimprécis, et méfiez-vous du domaine sensible qui n'est que celui de l'opinion.

Le problème est bien que cesimages soient interprétées comme la seule réalité, alors que c'est derrière ces images qu'existe à proprementparler une forme de la réalité.

Comment alors se dessaisir de ces images ? Les images des objets matérielsdonnent lieu à une représentation confuse, les objets matériels à une représentation plus précise qui emportel'adhésion ; les images des Idées permettent la connaissance discursive dianoai et les Idées elles-mêmesdonnent lieu à une connaissance noétique, celle de la pure intelligence. Du point de vue de l'esthétique . Selon Platon, l'art nous éloigne de la réalité comme il en prend sa source , cette position duale est à prendre en considération en vue de ne pas exclure péremptoirement un élément plutôt qu'un autre.

Platon interroge d'une partdans sa démonstration les origines de la création artistique en se demandant d'ou vient l'art ? sur quelle base defonde-t-il ? Forcé est-il de constater que l'art provient de la réalité, et de la manière dont l'artiste va ‘'rendre'' cetteréalité.

Mais qu'est-ce donc que le réel ? Nous affirmons qu'une chose existe lorsque nous disons d'elle qu'elle est,par exemple ‘'c'est un arbre''.

Qu'est-ce que l'on dit en affirmant cela si ce n'est que l'arbre possède une identité et un être .

Cet être, Platon l'appelle essence , forme ou Idée, L'Idée est ce qui, par sa présence fait qu'une chose est ce qu'elle est.

Elle est le processus de production de l'être, sa base.

L'être, défini comme Idée est permanent et donc s'oppose au changement et au devenir.

La question que pose Platon est de savoir si en produisant l'œuvre d'art, l'artiste ne risque-t-il pas d'altérer cette Idée de l'arbre, et s'il peut restituer avec exactitude la permanenced'une chose en la projetant en même temps dans le devenir ? Une chose est sûre, c'est qu'en reproduisant un lit, l'artiste ne produit pas l'Idée elle-même, mais il imite cette Idée.

On peut imaginer un artiste capable de toutproduire, mais même dans ce cas, l'artiste est comme un miroir , le miroir reproduit ce qu'il fait voir, et rien de plus.En agissant comme cela, le miroir ne produit pas les choses dans leur vérité mais les choses ‘'dans leur apparences''.Or si seule L'Idée du lit est une chose réelle, on ne peut , en dernière analyse qu'affirmer que le lit ainsi produit , estun analogue.

L'artiste ne parvient pas au lit véritable, c'est-à-dire au lit qui est toujours lit.

En faisant apparaîtreL'Idée, qui est le vrai lit, dans le bois, il obscurcit plutôt l'éclat originaire de l'Idée.

La condamnation du trompe-l'œilpar Platon : art capable de donner au spectateur l'illusion de la profondeur , soit par une perspective linéaire, soit unmodelé de l'ombre et de la lumière par des jeux de couleur. Pensez également aux auteurs qui pensent que l'art n'a pas pour fonction de donner une image exactede la réalité ou de la nature , que la fonction de l'art est beaucoup plus noble que celle-là.

Hegel et Baudelaire.

Un dictionnaire donne le sens des mots , et la plupart du temps offre des pensées toute faite, il est un travail déjàaccompli au travers duquel toute création n'est sinon existante, du moins enfermée dans le carcan de l'analyse , telest le sens de Baudelaire lorsqu'il reprend dans ses Curiosités esthétiques la citation de Delacroix selon laquelle lanature n'est qu'un dictionnaire.

Bien entendu, il y a un bon usage de ce dictionnaire qu'est la nature lorsqu'on leconsidère comme un magasin d'image, susceptible de promouvoir l'imagination et la créativité, et l'intuition.

Maisceux qui n'ont pas d'imagination se soumette niaisement à la nature dont il copie les éléments avec minutie, ce qu'ilsencourent selon Baudelaire c'est « un très grand vice », celui de la « banalité » comme le sont les paysagistes quifont de leur œuvre des œuvres impersonnelles.

Le bon usage est celui qui comprend qu'à force de contempler et de. »

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