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Peut-on se fier aux mots?

Publié le 20/02/2005

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Il y a donc une grande précaution établie autour de cette crainte de mots qui « dépasseraient notre pensée », mais cette expression encore est mensonge puisque tout ce qui est dit l'est à bon escient, c'est-à-dire qu'il reflète notre pensée, ainsi rien ne dépasse la pensée. La question posée renvoie nécessairement à une réponse en partie d'ordre psychanalytique, une réponse qui dirait que tout ce que la parole a en quelque sorte trahi elle l'a fait parce que c'était nécessaire qu'il en soit ainsi. Il y a un moment ou une phrase ou une pensée doit être dite même si elle ne pas être acceptable pour les autres. Nous pouvons donc dire que les mots en eux-mêmes ne trahissent pas la pensée mais que l'inconscient le fait, puisque c'est lui qui impose aux mots d'être dits.   III. Troisième partie : les mots et l'inconscient.   Par conséquent, si les mots, peuvent trahir notre pensée à travers des lapsus inconscients, alors il faudrait se méfier des mots et de leur signification, car leur signification serait donc bien plus profonde qu'on ne pourrait le croire. On pourrait donc se fier aux mots et à leur signification mais on pourrait aussi se méfier de leur violence. Ainsi, comprendre les mots serait en fait un art, un art d'interpréter tout dans un second sens, bien plus profond que la signification première qui nous apparaît. Les mots deviendraient donc le chemin par lequel on peut arriver à l'inconscient, le chemin par lequel d'autres choses se dévoilent.

La question posée renvoie au rapport que l’on entretient avec les mots, à savoir que ces derniers sont l’expression du langage et donc de la volonté. Cependant, les mots reflètent également l’inconscient et tout ce qu’il cache, ce qui entraîne leur ambiguïté. Est-ce pour autant qu’il faut se méfier des mots ?

« telle sorte que d'après la forme extérieure du vêtement l'on ne peut conclure à la forme de la pensée travestie; pour laraison que la forme extérieure du vêtement vise à tout autre chose qu'à permettre de reconnaître la forme du corps."Wittgenstein, Tractatus logico-philosophicus.Il y a donc une grande précaution établie autour de cette crainte de mots qui « dépasseraient notre pensée », maiscette expression encore est mensonge puisque tout ce qui est dit l'est à bon escient, c'est-à-dire qu'il reflète notrepensée, ainsi rien ne dépasse la pensée.

La question posée renvoie nécessairement à une réponse en partie d'ordrepsychanalytique, une réponse qui dirait que tout ce que la parole a en quelque sorte trahi elle l'a fait parce que c'étaitnécessaire qu'il en soit ainsi.

Il y a un moment ou une phrase ou une pensée doit être dite même si elle ne pas êtreacceptable pour les autres.

Nous pouvons donc dire que les mots en eux-mêmes ne trahissent pas la pensée mais quel'inconscient le fait, puisque c'est lui qui impose aux mots d'être dits.

III.

Troisième partie : les mots et l'inconscient.

Par conséquent, si les mots, peuvent trahir notre pensée à travers des lapsus inconscients, alors il faudrait seméfier des mots et de leur signification, car leur signification serait donc bien plus profonde qu'on ne pourrait lecroire.

On pourrait donc se fier aux mots et à leur signification mais on pourrait aussi se méfier de leur violence. " Ca parle là où ça souffre" : cet aphorisme de Jacques Lacan souligne la liaison étroite entre le langage et la psychanalyse.

Lapsus, rêves, cure, tout se joue autour de la question du langage et de sa signification.

La révolution psychanalytique part d'une constatation dont toute l'oeuvre de Freud s'efforce d'administrer la preuve en étendant ses recherches depuis le comportement du sujetindividuel jusqu'aux manifestations culturelles de l'humanité (art, religion,guerre, morale); l'homme n'est pas le centre de lui-même.

Il y a en lui unautre sujet que le sujet conscient de la psychologie traditionnelle dont lesracines sont à trouver du côté de la sexualité: l'inconscient.La découverte freudienne n'est dont pas une recherche de type biologique ouphysiologique, encore moins une apologie des instincts, et le psychanalysten'est pas tant à comparer à un explorateur de fonds inconnus qu'à unlinguiste tentant de déchiffrer des réseaux de signes et d'en interpréter lesens.

Ce qui a été "refoulé" continue de fonctionner en dehors du sujet, et le nouveau sujet de cet "en dehors" est strictement ce qu'on nommeinconscient.

Une vérité, une conduite refoulée s'expriment ailleurs, dans unautre registre, en langage chiffré et clandestin.

Sous la voix claire de notreconscience, murmure ou quelque fois crie une autre voix, celle d'une histoiretrès ancienne, celle de notre passé individuel et plus généralement de notreculture qui nous conte des récits faits d'inceste, de meurtre et de parricide.

Freud , nous donne donc à comprendre que l'homme est indissociablement un être de désir et un être de langage et que le premier abesoin du second pour se dire ou pour se cacher.

L'inconscient est donc unlangage qui ne cesse de parler, qu'il s'agisse de la folie, parole qui a renoncé àse faire (re)connaître, ou de la "normalité" dans laquelle le sujet ne parvient que rarement à maîtriser son inconscient. Dans tous les cas de figure, la psychanalyste nous montre que le lieu en lequel l'homme accède à sonhumanité est le lieu de l'ordre du Symbolique, c'est-à-dire de la culture formellement identique à l'ordre du langage.Mais, cet ordre du Symbolique peut être aussi le lieu où l'homme "rate" son humanité. Ainsi, toute psychanalyse s'organise autour du langage, de la "maladie" à la "guérison" en un geste qui légitime l'intérêt que linguistes, analystes et anthropologues lui portent.

C'est dans "La science des Rêves" , cette "voie royale vers l'inconscient", que Freud pose clairement l'existence d'un autre langage que celui de la communication conventionnelle.

Le rêve est un rébus, c'est-à-dire unesuite de graphismes exprimant par homologie une phrase qu'il s'agit de retrouver.

Les rêves parlent, ils ont un sens.Bien loin d'être pur non-sens, ils possèdent une signification dont la structure est analogue à celle d'une phrasemutilée, tronquée, truquée et dont il importe de reconstituer l'enchaînement et la lecture cohérente. Freud découvre donc, en laissant dire le rêve, que le désir tend à s'y accomplir et qu'une "pensée" est possible sans le "je pense" cartésien ou kantien.

Bien plus, les rêves obéissent à des règles de transformation comparables aux règles de la rhétorique: tout objet, personne ou thème peut en condenser plusieurs autres.Par ailleurs, l'essentiel est généralement déplacé vers une situation accessoire comme un détail infime peut porter lemot-clef.Le rêve se présente comme un récit manifeste, parfois fort embrouillé mais toujours réputé interprétable.

Condensation, déplacement, transposition sont donc les termes-clés qui ponctuent l'élaboration d'uneinterprétation des rêves.

Le contenu manifeste est une transcription, une traduction dans une autre langue ducontenu latent.

Si le rêve a la structure d'une phrase, c'est qu'il s'y passe des transformations: on y traduit desidées en figures, on y saisit du sens dans un détournement, on y lit la vérité quand elle se cache dans le mensonge.Ainsi, l'analyste des rêves réside dans le décryptement des réseaux de mots, d'allusions, de références, réseaux quimanifestent ainsi l'existence d'une véritable "logique de l'inconscient" (bien qu'elle obéisse à d'autres règles que. »

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