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Peut-on à la fois être ignorant et sage ?

Publié le 02/03/2004

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L'essentiel est de l'ordre de la qualité. De plus, les sciences expérimentales (physique, chimie, ou biologie) entraînent des habitudes d'esprit qui ne préparent pas à résoudre les problèmes que l'on pose au sage. On ne peut juger sagement que par une expérience vécue qui n'a aucun rapport avec l'expérience de laboratoire. Faire une expérience n'est pas avoir de l'expérience. A cet égard, Bergson oppose l'intelligence scientifique à l'intuition philosophique. Les sciences humaines font de l'homme un objet scientifique Les sciences humaines tendent à s'aligner sur les sciences physiques et recourent, elles aussi, à l'instrument mathématique. Durkheim dira qu'il s'agit de "traiter les faits sociaux comme des choses". Dans cette mesure, elles se rendent moins aptes à comprendre l'homme du quotidien. Elles ne développent pas les dons qui font le sage. Cf.

« Donc, le savoir ne rime pas forcément avec le bon sens.Pas besoin de connaissances abstraites ou scientifiques pour être sage.

La sagesse est indépendante de lascience.

[Le sage ne peut pas être véritablement ignorant,car la sagesse est une vertu de l'intelligence.] «Connais-toi toi-même!»Tel est le conseil de sagesse que donnait le temple de Delphes.

Le sage connaît l'homme parce qu'il se connaîtlui-même.

Il aime l'ordre de la pensée.

Il sait diriger le jeu intérieur de ses facultés.

Le sage donne son avisavec cette forme supérieure du bon sens qu'est le jugement. Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science desvaleurs que l'homme porte en lui.

Cette science importe essentiellement — bien avant de connaître la natureou les dieux.

Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes.L'opinion, confortée en cela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, àla beauté.

Sans doute tout cela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuventnous être utiles, ou nous nuire selon les circonstances, l'usage qui en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, ilfaut que nous sachions nous en servir et si l'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut setromper sur sa définition.

Si nul n'est méchant volontairement, c'est d'abord parce que nul ne veutconsciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que par accident que la conduite qu'il adopte peutéventuellement s'avérer mauvaise.

Par accident, non volontairement, il faut entendre par là par ignorance : sije ne connais pas la hiérarchie des biens, je serai nécessairement malheureux.

Par exemple, celui qui consacreson existence à acquérir la richesse, en viendra naturellement à nuire à autrui, donc il s'exposera à la rigueurde la loi ; de plus c'est là un bien qui dépend en large partie du hasard et qui peut échapper à tout instant.

Ilest donc inconcevable que sachant tout cela on puisse vouloir agir de la sorte.

C'est la science qui déterminel'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulement par l'ignorance.Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, enparticulier le tirage au sort des magistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par unesorte d'illumination.Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe dece savoir, c'est une vision délibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité. La sagesse est une forme de savoirSi le sage n'a pas de culture scolaire ou universitaire, il peut être incapable de formuler correctement sonsavoir.

Dans un examen, il peut être inférieur à un candidat qui répète ce qu'il a appris dans les livres.

Il estignorant en ce sens qu'il n'a pas le savoir que l'écolier enregistre et restitue servilement.

Mais son savoir-faireet l'enseignement qu'il a tiré de son expérience empêchent qu'on le dise ignorant. La sagesse est connaissance du vrai, du bien, du beauC'est la maîtrise de soi qui caractérise le sage.

Or, celui qui se domine et se plie aux exigences de la raison nesaurait être ignorant des mécanismes de la machine humaine.

"Je suis homme, et rien de ce qui touche unhomme ne m'est étranger." dira TÉRENCE.

C'est précisément parce qu'il connaît ces mécanismes propres àl'humanité que le sage sait si bien se faire obéir.

Il est de bon conseil parce qu'il sait ce qui est vrai, ce qui estbeau, ce qui est bien.La sagesse implique, donc, une profonde connaissance de l'homme, une "psychologie des profondeurs" diraNietzsche.

Elle est une forme de savoir liée à l'expérience.

Elle découle de la connaissance de la vérité que sepropose d'atteindre Socrate et avec lui l'ensemble de la philosophie.. »

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