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Peut-on à la fois être libre et déterminé ?

Publié le 21/01/2004

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* Le déterminisme n'est donc pas d'emblée opposé à la liberté. Car l'analyse de la nécessité qui s'exerce sur l'homme peut, sinon lui fournir les moyens de s'en émanciper, du moins lui permettre de vivre dans la lucidité. C'est la thèse défendue par Spinoza dans l'Éthique.

1. L'homme, partie de la nature

Chacun forme, en fonction de son expérience ou de ses habitudes, des images générales des choses. Un soldat, par exemple, ayant vu sur le sable les traces d'un cheval, passera aussitôt de la pensée d'un cheval à celle d'un cavalier, et de là à la pensée de la guerre. Un paysan, au contraire, passera de la pensée d'un cheval à celle d'une charrue, d'un champ. Dans cette expérience, où nous associons, par l'imagination, une idée à une autre, nous sommes passifs, car déterminés par notre corps. Nous ne sommes pas la cause complète de nos actions.

« considérer le comportement humain comme le résultat nécessaire de causes données. «La proposition d'après laquelle les faits sociaux doivent être traités comme des choses est de celles qui ontprovoqué le plus de contradictions.

[...] Nous ne disons pas en effet que les faits sociaux sont des chosesmatérielles, mais sont des choses au même titre que les choses matérielles, quoique d'une autre manière.

[...]Notre règle n'implique donc aucune conception métaphysique, aucune spéculation sur le fond des êtres.

Ce qu'elleréclame, c'est que le sociologue se mette dans l'état d'esprit où sont physiciens, chimistes, physiologistes, quandils s'engagent dans une région encore inexplorée de leur domaine scientifique.

Il faut qu'en pénétrant dans lemonde social, il ait conscience qu'il pénètre dans l'inconnu».

(Les Règles de la méthode sociologique, 1895, préfacede la seconde édition.) Pour que la sociologie soit une science à part entière, il faut définir son objet propre.

C'est ce que fait Durkheim enmontrant qu'il existe des «faits sociaux» qui ont une réalité autonome, en tant qu'objets d'étude, par rapport auxindividus dans le comportement desquels ils se manifestent.

Ainsi, par exemple, les normes sociales (politesse,croyances, usages...).

Les faits sociaux sont donc définis comme «des manières d'agir, de penser et de sentir,extérieures à l'individu, et qui sont doués d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui."Durkheim est une référence obligée pour toute réflexion sur les sciences humaines et sur le projet d'uneconnaissance rationnelle de la société.

C'est un bon exemple aussi pour montrer comment naît une science nouvelle.Il peut être très fructueux de le confronter au philosophe allemand Wilhelm Dilthey (1833-1911), qui est critique dela méthode positiviste de Durkheim et qui soutient qu'il y a, justement, une spécificité des faits humains.

Ceux-ci,selon Dilthey, parce qu'ils concernent des sujets, ne peuvent jamais être totalement objectivés - comme le proposeDurkheim en voulant les traiter comme des choses - et doivent faire l'objet d'une compréhension, c'est-à-dire d'unesaisie intuitive par le savant de la situation historique et sociale du sujet étudié.

D'où la distinction expliquer/comprendre*.

SUJET TYPE: Dans quelle mesure les faits sociaux peuvent-ils être l'objet d'une science ?Comme le souligne Durkheim lui-même, il n'a jamais dit que les faits sociaux sont des choses (ce qui est absurde) :son propos est de désubjectiver l'étude des faits humains en les traitant comme des objets : des réalités opaques,posées face au savant, vis-à-vis desquelles il doit se libérer de tout a priori et de tout préjugé - ce qui n'est pasfacile puisqu'il s'agit de faits propres à la société dans lequel le sociologue vit lui-même et donc auxquels il est lui-même soumis. • Or, comment préserver l'initiative de l'homme lorsqu'on la fait dépendre d'une structure qu'il ne maîtrise pas? Peut-on suivre Durkheim lorsqu'il fait d'un choix apparemment intime, le suicide, le résultat de déterminations socialesglobales (l'âge, le sexe, le lieu d'habitation...)? C'est le sens de la critique de Popper dans l'Univers irrésolu : « C'estla prédictibilité prétendument scientifique de réalisations uniques (...) que je trouve tout à fait incroyable ».

e Maislà encore, l'opposition entre déterminisme et liberté n'est peut-être qu'apparente.

Freud lui-même montre que le butde la cure psychanalytique est d'accéder à une plus grande autonomie.

Avant, l'homme était guidé à son insu pardes mécanismes inconscients.

Après, il les maîtrise, au moins par la connaissance.. »

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