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Peut-on identifier désir et besoin ?

Publié le 11/02/2004

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) et les désirs naturels mais non nécessaires (le raffinement des mets, la diversité des vins...). Aussi, ne reste-t-il que les désirs naturels et nécessaires comme boire, manger, l'amitié, philosopher qu'il convient de satisfaire. Puisque certains désirs peuvent être dominés, qu'il y a une maîtrise des désirs et des plaisirs (non sans mal certes, par une certaine ascèse) alors le désir se présente comme un concept qui est aux antipodes du besoin. « Une théorie véridique des désirs sait rapporter les désirs et l'aversion à la santé du corps et à l'ataraxie de l'âme, puisque c'est là la fin d'une vie bienheureuse, et que toutes nos actions ont pour but d'éviter à la fois la souffrance et le trouble. » (Lettre à Ménécée) Le stoïcisme sera encore plus radical en évacuant tout désir. Le désir est loin d'être un besoin physiologique puisqu'il faut et que l'on peut les rejeter tous mais il est encore moins un besoin qu'il faudrait satisfaire afin de réaliser son essence. Epictète distingue ainsi ce qui dépend de nous, à savoir notre jugement, nos opinions, et ce qui ne dépend pas de nous, c'est-à-dire le corps, les biens, la réputation etc. Aussi, tous les objets du désir sont à refuser puisqu'ils ne dépendent pas de ma volonté mais d'un destin qui me dépasse. Le désir n'est donc pas un besoin pour l'homme et ne doit pas le devenir ; afin de vivre conformément à la Nature, afin d'atteindre le bonheur, le stoïcisme exclut tout désir.

« 1) La célèbre distinction des désirs effectuée par Epicure dans la Lettre à Ménécée renvoie à la conception du désir comme quelque chose de superficiel, de contingent que nous pouvons aisément contrôler.

En effet,dans le but d'atteindre le bonheur, Epictète préconise de rejeter les désirsnon naturels (tels que la gloire, la fortune...) et les désirs naturels mais nonnécessaires (le raffinement des mets, la diversité des vins...).

Aussi, nereste-t-il que les désirs naturels et nécessaires comme boire, manger, l'amitié,philosopher qu'il convient de satisfaire.

Puisque certains désirs peuvent êtredominés, qu'il y a une maîtrise des désirs et des plaisirs (non sans mal certes,par une certaine ascèse) alors le désir se présente comme un concept qui estaux antipodes du besoin.

« Une théorie véridique des désirs sait rapporter les désirs et l'aversion à la santé du corps et à l'ataraxie del'âme, puisque c'est là la fin d'une vie bienheureuse, et que toutes nosactions ont pour but d'éviter à la fois la souffrance et le trouble .

» (Lettre à Ménécée) Le stoïcisme sera encore plus radical en évacuant tout désir.

Le désir est loind'être un besoin physiologique puisqu'il faut et que l'on peut les rejeter tousmais il est encore moins un besoin qu'il faudrait satisfaire afin de réaliser sonessence.

Epictète distingue ainsi ce qui dépend de nous, à savoir notre jugement, nos opinions, et ce qui ne dépend pas de nous, c'est-à-dire lecorps, les biens, la réputation etc.

Aussi, tous les objets du désir sont àrefuser puisqu'ils ne dépendent pas de ma volonté mais d'un destin qui me dépasse.

Le désir n'est donc pas unbesoin pour l'homme et ne doit pas le devenir ; afin de vivre conformément à la Nature, afin d'atteindre le bonheur,le stoïcisme exclut tout désir. Transition : Seulement, le désir en faisant intervenir l'imagination, la volonté, la liberté impliquant la conscience de son objet, semble appartenir en propre à l'homme.

L'animal ne désire pas, c'est son instinct qui le guide ; seull'homme peut se projeter dans l'avenir en imaginant le plaisir que lui procurera la satisfaction de son désir ; seull'homme a conscience que lui manque ce désir et peut décider de la satisfaire ou non. 2) Le désir semble constitutif de l'homme.

Ainsi, la tripartition de l'âme selon Platon nous montre que l'épithumia (l'appétit, la partie désirante) en fait partie.

Expulser les désirs serait alors comme mutiler notre âme.

Il y a là, uneposition intermédiaire puisque Platon ne va pas jusqu'à dire qu'il faut sans cesse désirer (il s'oppose dans le Gorgias à Calliclès), mais maîtriser et tempérer nos désirs.

La raison doit garder gouverner à tous nos désirs.

Le désir sansdistinction est alors un besoin psychologique au sens premier du terme (ce qui vient de l'âme, psychè ) sans pour autant qu'il soit un besoin moteur et directeur pour l'homme : « l'un des tonneaux en bon état et remplis, celui- ci de vin, celui-là de miel, un troisième de lait et beaucoup d'autres remplis d'autres liqueurs, toutes rareset coûteuses et acquises au prix de mille peines et de difficultés; mais une fois ses tonneaux remplis,notre homme n'y verserait plus rien, ne s'en inquiéterait plus et serait tranquille à cet égard.

» (Gorgias ) Cependant, une précision est à effectuer.

Un désir spécifique tient une place particulière dans la philosophieplatonicienne, c'est le désir amoureux présenté dans Le Banquet .

Toujours conduit par la raison, ce désir est auxiliaire du savoir.

Alors un pas est franchi : ce désir propre devient comme un besoin particulier, une nécessitédans la dialectique de la connaissance.

Ce désir devient un besoin pour qui veut contempler les Idées. Transition : On aperçoit que le désir peut être un besoin et un besoin propre à l'homme.

Le désir est ce qui lui permet d'accomplir l'essence de l'être humain. 3) Dans l'Ethique de Spinoza le désir est un appétit conscient de lui-même.

Il se présente comme l'essence même de l'homme : « Le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, parune quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose.EXPLICATION Nous avons dit plus haut...

que le Désir est l'appétit qui aconscience de lui-même, et que l'appétit est l'essence même del'homme, en tant qu'elle est déterminée à faire les choses qui sontutiles à sa conservation.

» (Ethique, troisième partie ) Ainsi, Spinoza présent le désir comme un besoin physiologique puisqu'il est une puissanced'être qui lui permet de vivre mais aussi comme un conatus, c'est-à-dire uneforce qui le pousse à agir.

L'idée de liberté est ici récusée abolissant du mêmecoup une distinction essentielle entre désir et besoin.

L'homme, tout commel'animal, est déterminée à agir.

La liberté est illusion et de ce fait, le désirn'est qu'un besoin dont nous avons conscience.

Nous croyons pouvoirrésister, maîtriser ou céder aux désirs, mais c'est une erreur.

L'aspectmécanique du besoin se retrouve dans l'analyse spinoziste du désir :« J'entends donc ici sous le nom de Désir tous les efforts, impulsions,appétits et volitions de l'homme ; ils sont variables selon l'état variabled'un même homme, et souvent opposés les uns aux autres, au pointque l'homme est entraîné en divers sens et ne sait où se tourner.

». »

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