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Peut-on juger sa propre culture ?

Publié le 17/12/2011

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Le terme « juger « implique une évaluation selon des critères bien définis ; or, ne dit-on pas qu’un juge doit être impartial ? La question nous permet de nous interroger sur notre capacité à juger avec le verbe « pouvoir «. Cependant, ici, il ne s’agit pas seulement de juger une culture, mais de juger sa propre culture. Du fait de notre appartenance à une culture, nous en avons un jugement partiel et partial — et donc subjectif — puisqu’elle nous conditionne complètement. Ce paramètre va à l’encontre de l’impartialité et de l’objectivité, nécessaire pour prononcer un jugement.   
Toutefois, l’opinion dirait que la personne la mieux placée pour juger et celle qui est concernée, puisque cette personne peut donner son avis en connaissance de cause. Ceci nous entraîne à penser que la personne la plus compétente au jugement d’une culture serait celle qui y appartient. Si l’on veut émettre un jugement de valeur, il faut, quoi qu’il en soit, une culture de référence. N’est-il donc pas possible de comparer une culture ∂ à la sienne, pour estimer ce que vaut sa propre culture ? Ou notre appartenance est-elle si absolue qu’elle est une entrave à un jugement impartial ?

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« En effet, l e paradoxe qui surgit lorsqu’il s’agit de critiquer notre culture, c’est notre manque de distance qui se révèle, comme nous l’avons montré , être une entrave, mais il peut aussi être un atout.

Car la complexité d’une culture est perçue plus fidèl ement par quelqu’un intégrée à cette culture, que pour un étranger à celle -ci qui aurait bon nombre de préjugés , le jugement doit donc passer par la compréhension de la culture .

L es remises en question de la culture les plus pertinentes sont souvent le fai t des propres adeptes à cette culture, puisqu’ une fois qu’ils se distinguent d’autrui, ils parviennent à présenter les valeurs et les défauts de cette culture.

Cette isolation qui permet un raisonnement éclairé peut -être expliquée par une distanciation, la distanciation peut être d’ordre spatial ou d’ordre temporel .

La confrontation des cultures à travers les siècles permet une objectivité supplémentaire aux jugements de valeur des cultures .

Ainsi aujourd’hui nous comprenons mieux le fonctionnement de la culture gréco- romaine et pouvons la comparer à la culture égyptienne si nous le souhaitons.

La distanciation spatiale a une importance fondamentale dans la mesure où le départ puis l’acculturat ion à travers l’immigration, permet un élargissement de l’esprit, qui peut men er à une critique plus juste de sa société et de sa propre culture.

Cette critique serait plus objective dans la mesure où il y a rupture avec la culture de référence, c’es t ainsi que les philosophes de s Lumières, à travers une découverte des modèles politiques anglais et américain , ont pu former une critique du système politique français de l’époque.

Ceci permet le combat du relativisme culturel qui, bien que diplomatique, a comm e aboutissement la pert e du respect pour l’Homme , par so uci de respecter les cultures quels que soient leurs enjeux et leurs coutumes comme nous le montre Jacques Bouveresse dans La philosophie et son histoire .

Être cultivé ne signifie pas appartenir intégralement à une seule culture, mais au contraire avoir une ouverture d’esprit assez large pour retrouver ses valeurs dans d’autres cultures.

Ceci permet de concilier notre vision interne et notre vision externe, notre vision interne nous donne les moyens de juger notre culture, et notre vision externe nous donne l’aptitude à émettre un jugement de valeur fondé.

Nous pouvons même allez jusqu’à dire que les personnes les plus aptes à juger leur culture seraient les personnes biculturelles ou pluriculturelles — en admettant que leur appartenance est quasi-équivalente aux deux, ou aux plusieurs cultures — .

Dans la mesure où ces personnes ne seraient pas uniquement liée s à u ne culture, alors il n’y a plus une seule culture qui est la référence absolue, mais plus ieurs cultures à titre de référence relative.

Les références étant élargies par cet héritage culturel riche, le jugement est d’autant plus sensible .

Il est possible de juger la culture à laquelle nous appartenons puisque notre connaissance de celle -ci permet une évaluation sensée.

Cependant, un réel effort d’objectivité doit être fait afin que le jugement soit sensible, il faut par conséquent, prendre en compte les autres cultures et non pas se baser sur une seule culture faisant office de référence abs olue.

La légitimité du jugement de notre culture doit être faite avec une certaine ouverture d’esprit qui permet de relativiser notre appartenance culturelle.. »

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