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Peut-on légitimer le droit du plus fort ?

Publié le 14/01/2005

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  De plus, en réponse directe à l'affirmation que la loi fondamentale de la nature est la loi du plus fort, il semble pertinent de convoquer Darwin et sa théorie de la sélection naturelle. Il ne dit pas que ce sont les plus forts absolument parlant qui bénéficient d'un avantage sélectif sur les autres mais les plus aptes, les plus adaptés à leur milieu. Que ce soit pour les hommes ou pour toutes les autres espèces vivantes, il n'y a pas de « plus fort », donc pas non plus de loi du plus fort à l'oeuvre, mais bien une loi du « mieux adapté » relativement à un environnement particulier. De plus, même chez Hobbes et tous les théoriciens de l'Etat moderne, ce que l'on appelle la « loi du plus fort » est en réalité une absence de loi. L'état de nature est ce que seraient les relations des hommes entre eux si justement il n'y avait pas de lois. Il s'agit d'un état anarchique au sens propre du terme. La loi du plus fort n'est donc pas une loi au sens où elle n'institue rien, n'a aucun rôle régulateur et n'est en rien l'expression d'une volonté commune. La loi du plus fort est donc un concept doublement contradictoire. D'une part, si elle s'apparente à une loi de la nature, la notion de « plus fort » est scientifiquement erronée. D'autre part, si elle est la loi à l'oeuvre à l'état de nature, alors on ne peut l'appeler une loi dans le sens où elle ne contraint pas tous les hommes de l'extérieur.
droit

« milieu.

Que ce soit pour les hommes ou pour toutes les autres espèces vivantes, il n'y a pas de « plus fort », doncpas non plus de loi du plus fort à l'œuvre, mais bien une loi du « mieux adapté » relativement à un environnementparticulier.De plus, même chez Hobbes et tous les théoriciens de l'Etat moderne, ce que l'on appelle la « loi du plus fort » esten réalité une absence de loi.

L'état de nature est ce que seraient les relations des hommes entre eux si justementil n'y avait pas de lois.

Il s'agit d'un état anarchique au sens propre du terme.

La loi du plus fort n'est donc pas uneloi au sens où elle n'institue rien, n'a aucun rôle régulateur et n'est en rien l'expression d'une volonté commune.La loi du plus fort est donc un concept doublement contradictoire.

D'une part, si elle s'apparente à une loi de lanature, la notion de « plus fort » est scientifiquement erronée.

D'autre part, si elle est la loi à l'œuvre à l'état denature, alors on ne peut l'appeler une loi dans le sens où elle ne contraint pas tous les hommes de l'extérieur.

III.

Vers une définition de la loi en contradiction avec l'idée de force.

La question qui se pose désormais est de savoir comment on peut définir le concept de loi à partir de cesconsidérations sur la loi du plus fort.

Car si la loi par définition ne peut pas être par définition « du plus fort », resteà savoir ce pourquoi.

Il s'agit donc de définir le concept de loi par son antagonisme fondamental avec celui de force.La force, plus qu'un état objectif et absolu, est un ressenti en première personne qui n'est possible qu'encomparaison avec les autres.

Si je me sens fort, ce n'est que par rapport à la force des autres qui me semble moinsimportante.

C'est aussi ce qui régit les relations les plus primaires et hors-la-loi entre les hommes (le combatphysique par exemple).

La force, qu'elle soit physique ou mentale, intervient pour régler des conflits de manière noninstitutionnelle.

La force offre à celui qui la possède un pouvoir de coercition officieux et sans aucune limite sur lesautres.Au contraire, la loi est ce qui institutionnalise le conflit.

Elle régule les relations entre les hommes et permet ainsid'instituer la justice.

Elle fait et doit faire autorité sur tout le monde pour justement empêcher les rapports de forceet de domination entre les hommes.

La loi est la seule réponse pertinente et rationnelle à l'arbitraire de la force.

Elleest une autorité suprême et indépendante des puissances individuelles.

Elle s'applique à tous, quelles que soient sesforces (physiques, financières…).

Ce n'est que quand la loi juridique est bafouée, mal appliquée ou inexistante que laforce intervient pour régler les relations entre les hommes, empêchant ainsi la justice.

La loi est ce qui instituel'ordre et la justice dans le chaos et l'instabilité provoqués par le règne du plus fort.

Si la force ne fait qu'offrir àcertains des possibilités de domination à laquelle les autres ne peuvent que se soumettre, la loi elle donne à tousdes droits et des devoirs.

Conclusion - La loi du plus fort, de prime abord, est celle qui régit les relations entre les hommes à l'état de nature. C'est une loi naturelle. - Mais scientifiquement et conceptuellement, cette affirmation pose problème : dans la nature, il n'y a qu'une loi du plus apte et la loi du plus fort est anarchie. - Donc la loi peut se définir comme ce qui vient mettre fin aux rapports de force entre les hommes et instituer la justice.

La loi entretient donc une relation étroite avec la moralité : elle seule peut faire obstacleà l'arbitraire.

Le droit apparaît ici comme ce qui garantit des relations morales et justes entre les hommes.. »

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