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Peut-on nier la réalité du monde ?

Publié le 21/02/2004

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Descartes entreprend de remettre en question tous les fondements de la connaissance, afin de voir s'il peut subsister quelque chose qui soit absolument certain. Or, ce qui est ordinairement le plus convaincant, c'est ce que l'on reçoit par l'entremise des sens. La question est donc d'abord celle-ci : puis-je affirmer avec certitude la vérité de mes sensations ? Ou bien, ce qui revient au même, puis-je douter de ce que je perçois sans me contredire ? Il semble bien que le doute en cette matière soit déraisonnable. Croire que ce que l'on voit n'est pas, n'est-ce pas se croire fou, et se croire fou, n'est-ce pas se donner tort ? C'est à ce moment de la réflexion que Descartes fait intervenir l'expérience du rêve. Lorsque je rêve, je crois en la réalité de ce à quoi je rêve. Et, évidemment, lorsque je ne rêve pas, je crois en la réalité de ce qui m'entoure. Ainsi donc, conclut Descartes, je me trouve dans l'incapacité d'établir un critère objectif de la réalité de mes perceptions, « et mon étonnement est tel, qu'il est presque capable de me persuader que je dors » (remarquez le « presque »).
Selon Descartes, seule la conscience de son existence est indubitable. En dehors de la conscience de soi du sujet pensant, la réalité du monde extérieur n'est pas prouvée. Rien ne nous prouve que le monde perçu par nos sens existe réellement. Ce que nous percevons n'est peut-être qu'un songe, un mensonge (voir le "malin génie"). Mais, la réalité du monde s'impose avec évidence. Parce que le monde extérieur est éprouvé, il n'a pas besoin d'être prouvé.

« résoudre la question de la possibilité de la connaissance.

Car comment l'esprit peut-il franchir la distance qui lesépare du corps? Une telle difficulté favorise le scepticisme.

D'où l'idée de Berkeley que «la matière» n'existepas: c'est une abstraction, un simple mot qui nous fait croire qu'il est le signe de quelque chose de réel, d'unesubstance matérielle; alors qu'en fait, il n'y a pas de substance matérielle: il n'y a que des perceptions.

L'espritn'a donc pas de distance à franchir pour connaître le monde, puisqu'ils sont de même nature. La réalité du monde doit être mise en douteDescartes, on le sait, a entrepris de révoquer en doute tout ce qui n'est pas absolument certain.

Or, poussantle doute à l'extrême, il imagine être le jouet d'un «malin génie» qui s'emploierait à le tromper en toutes choses.Ainsi, la terre, le ciel et tous les corps étendus que nous percevons comme réels pourraient n'être que desfictions déposées en nous par ce génie aussi trompeur que puissant.Je puis d'abord douter des apparences sensibles.

Les sens ne me trompent-ils pas parfois ? Un bâton plongédans l'eau ne paraît-il pas tordu ? Une tour carrée vue de loin ne paraît-elle pas ronde ? Peut-on se fierentièrement à ceux qui nous ont une fois trompés ? Soit, mais puis-je vraiment douter « que je sois ici assisauprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains, et autres choses de cette nature» ? Descartes invoque alors les délires des fous et surtout l'expérience psychologique du rêve : « Combien de fois m'est-il arrivé de songer, la nuit, que j'étais en ce lieu, que j'étais habillé, que j'étais auprèsdu feu, quoique je fusse tout nu dedans mon lit ? »Peut-on vraiment distinguer la veille du sommeil ? Qui sait si la vie n'est pas un songe ? Un soupçon se glisse.Cela suffit à me faire douter de la nature corporelle et de toutes les sciences qui s'y rapportent : la physique,l'astronomie, la médecine...Le sujet fait penser à ce que l'on appelle l'argument du rêve dans les Méditations métaphysiques de RenéDescartes.

Sa conclusion est surprenante : il n'existe aucun critère permettant de distinguer objectivement lerêve de la réalité.

Mais il ne faut pas se contenter de cela.Tout d'abord, il convient de préciser le contexte dans lequel se déploie l'argument.

Descartes entreprend deremettre en question tous les fondements de la connaissance, afin de voir s'il peut subsister quelque chose quisoit absolument certain.

Or, ce qui est ordinairement le plus convaincant, c'est ce que l'on reçoit parl'entremise des sens.

La question est donc d'abord celle-ci : puis-je affirmer avec certitude la vérité de messensations ? Ou bien, ce qui revient au même, puis-je douter de ce que je perçois sans me contredire ? Ilsemble bien que le doute en cette matière soit déraisonnable.

Croire que ce que l'on voit n'est pas, n'est-cepas se croire fou, et se croire fou, n'est-ce pas se donner tort ?C'est à ce moment de la réflexion que Descartes fait intervenir l'expérience du rêve.

Lorsque je rêve, je croisen la réalité de ce à quoi je rêve.

Et, évidemment, lorsque je ne rêve pas, je crois en la réalité de ce quim'entoure.

Ainsi donc, conclut Descartes, je me trouve dans l'incapacité d'établir un critère objectif de laréalité de mes perceptions, « et mon étonnement est tel, qu'il est presque capable de me persuader que jedors » (remarquez le « presque »). [La réalité du monde s'impose avec évidence à toute personne de bon sens et de bonne foi.

Parce qu'elle est d'abord éprouvée, elle n'a pas besoin d'être prouvée.] Seuls les fous doutent de la réalité du mondeParce qu'il nous arrive quelquefois d'être trompés par nos sens, nous pouvons, bien sûr, choisir de ne plus leuraccorder notre créance et douter de la vérité et de la pertinence de leur témoignage.

Mais ne faut-il pas avoirperdu la raison pour affirmer que le monde est une fiction ?«Mais quoi, ce sont des fous», s'exclame Descartes à propos de ceux qui s'imaginent être des cruches ou avoirun corps de verre.... »

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