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Peut-on parler de conflit entre la raison et la passion ?

Publié le 17/03/2004

Extrait du document

* Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). RAISON: Du latin ratio, « calcul «, « faculté de calculer, de raisonner « (en grec logos).

* Au sens subjectif : mode de penser propre à l'homme (lui-même défini comme « animal raisonnable «).

* Par opposition à l'intuition : faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner des concepts et des jugements, de déduire des conséquences.* Par opposition à la passion ou à la folie : pouvoir de bien juger, de distinguer le vrai du faux, le bien du mal.* Par opposition à la foi : la « lumière naturelle «, naturellement présente en tout homme.* Par opposition à l'expérience : faculté de fournir des principes a priori (c'est-à-dire indépendants de l'expérience)

* Au sens objectif : principe d'explication, cause (exemple : les raisons d'un phénomène).

* Argument destiné à légitimer un jugement ou une décision (exemple : donner ses raisons). On peut penser que la raison laisse échapper tout un domaine de la vie humaine : celui de la conscience esthétique, et plus généralement la vie affective et les sentiments. D'autre part la raison est conditionnée par divers éléments culturels et éducatifs qu'elle ne sait plus interroger.

Il est d'autant plus juste de parler de conflit de la raison et des passions que c'est contre leurs tendances destructrices que la raison lutte. La raison est une conservation de soi.

MAIS...

C'est parce que nous avons besoin les uns des autres que les passions en viennent à servir la raison. Nous sommes condamnés à une morale qui bien qu'apparente n'en est pas moins effective.

« faculté est aussi incapable d'empêcher une volition ou de disputer la préférence à une passion ou à une émotion.C'est une conséquence nécessaire.

Il est impossible que la raison puisse avoir ce second effet d'empêcher unevolition autrement qu'en donnant à nos passions une impulsion dans une direction contraire : cette impulsion, si elleavait opéré seule, aurait suffi à produire la volition.

Rien ne peut s'opposer à une impulsion passionnelle, rien ne peuts'opposer à une impulsion passionnelle, rien ne peut retarder une impulsion passionnelle qu'une impulsion contraire ;si cette impulsion contraire naissait parfois de la raison, cette faculté devrait avoir une influence primitive sur lavolonté et elle devrait être capable de produire, aussi bien que d'empêcher, un acte de volition.

Mais, si la raison n'apas d'influence primitive, il est impossible qu'elle puisse contrebalancer un principe qui a ce pouvoir ou qu'elle puissecontrebalancer faire hésiter l'esprit un moment.

Il apparaît ainsi que le principe, qui s'oppose à notre passion, nepeut s'identifier à la raison et que c'est improprement qu'on l'appelle de ce nom.

Nous ne parlons ni avec rigueur niphilosophiquement lorsque nous parlons du combat de la passion et de la raison.

La raison est, et elle ne peutqu'être, l'esclave des passions ; elle ne peut prétendre à d'autre rôle qu'à les servir et à leur obéir. Hume commence par disqualifier aussi bien la position de Pascal (passions etraison sont en guerre perpétuelle), que celle de Descartes (la raison peutdominer la passion).

Ces deux thèses sont erronées, car la passion et laraison relèvent de deux ordres distincts : celui des impressions et desémotions d'une part, et celui des idées et des jugements de l'autre.

Or, unphénomène ne peut se rapporter (éventuellement pour le combattre) qu'à unphénomène du même ordre : une passion ne peut être contraire à la raisondans la mesure où elle s'accompagne d'un jugement faux porté sur un objet ;et même dans ce cas, ce n'est pas la passion qui est « déraisonnable », maisle jugement.Selon la philosophie empiriste, la raison ne fait qu'enregistrer les impressionssensibles (données psychologiques immédiates).

Même les idées ne sont quedes copies affaiblies d'impressions sensibles issues de l'expérience, associéeset combinées par l'imagination.

La passion pour sa part, comme touteimpression sensible, est accueillie par la raison, qui la réfléchit : elle permetainsi de se connaître soi-même, elle devient une sorte de conscience de soi.C'est pourquoi la raison ne peut que servir la passion, la nourrir et laprolonger, comme un instrument entre ses mains.

Elle ne peut prétendre ni lacombattre, ni encore moins la dominer. Document: Pour une vision classique des rapports Raison/Passion nous aurions le tableau suivant: Conduite raisonnable Conduite passionnelle C'est-à-dire sensée Le plus souvent insensée Dans laquelle nous pesons le pour et le contre Dans laquelle on s'auto-justifie Fondée sur la réflexion, la délibération Fondée sur l'impulsion, irréfléchie Conduite mesurée Conduite excessive, sans mesure, portée aux excès Dans laquelle les conséquences de nos actes sont évaluées Dans laquelle nous ne nous occupons pas vraiment de la portée de nos actes Dirigée sous la conduite de la raison Menée sous l'empire grandissant d'un désir Logique de la raison Logique de la passion : L'ordre tracé par la droite raison Le destin du joueur, de l'ambitieux etc. La Pensée nous appartient Une pensée nous tient en laisse Sauvegarde la liberté de jugement Abandonne la liberté de jugement. »

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