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Peut-on parler d'une force des idées ?

Publié le 27/02/2004

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Cette nécessité est pour Hegel le développement de la conscience de la liberté et sa réalisation au sein de l'Etat. « L'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté, progrès dont nous avons à reconnaître la nécessité. » Qu'est-ce à dire ? Ce qui caractérise l'homme, l'esprit, est la liberté. L'histoire est le temps nécessaire pour que, d'une part l'homme prenne conscience de cette liberté, pour que l'esprit parvienne à la connaissance que : « L'homme en tant qu'homme est libre », et que, d'autre part, cette connaissance se concrétise dans le monde, se donne la forme politique qui lui correspond. Ainsi Hegel propose-t-il une périodisation de l'histoire humaine, où l'Idée de liberté, présente dès le départ, se déploie, s'éprouve et se réalise. « Les Orientaux ne savent pas encore que l'esprit ou l'homme en tant que tel est en soi libre ; parce qu'ils ne le savent pas, ils ne le sont pas ; ils savent uniquement qu'un seul est libre [...] Cet unique n'est donc qu'un despote et non un homme libre. » Cela signifie d'une part que l'Idée de liberté, même sous forme unilatérale et frustre (un seul est libre), est présente dès le départ, mais, de plus, que la conscience détermine l'être : ne pas se savoir libre, c'est ne pas pouvoir l'être, et qu'enfin à toute conscience de la liberté correspond une forme politique adéquate, ici le despotisme. Selon le déploiement de la conscience de la liberté, chez un autre peuple se manifestera une phase plus haut, plus développée de l'Idée de liberté.

« montrer que l'ensemble du passé humain n'est pas livré au hasard, mais présente une rationalité et une nécessitéque l'on peut ressaisir.Progressant dans la voie ouverte par Kant, Hegel propose une sorte de révolution en faisant de l'histoire un desobjets centraux de la philosophie.

Aristote affirmait dans la « Poétique » : « La poésie est plus philosophique et plusnoble que la chronique.

» En effet, selon lui, alors que l'auteur dramatique construit une intrigue cohérente etlogique, l'historien décrit ce qui se passe effectivement, et qui semble livré à la contingence.

Contre cette visiontraditionnelle, Hegel, plus encore que Kant, tente de saisir l'histoire comme digne de l'étude philosophique, c'est-à-dire comme rationnelle.Hegel affirme d'entrée de jeu : « La seule idée qu'apporte la philosophie est cette simple idée que la raison gouvernele monde, et que par suite l'histoire universelle est rationnelle.

» La scène du monde ne présente pas un chaosd'événements livrés au hasard et au caprice ; elle est rationnelle, ce qui signifie aussi que les événements, lesguerres, etc.

sont gouvernés par la nécessité.

« De l'étude de l'histoire universelle même doit résulter que tout s'yest passé rationnellement, qu'elle a été la marche rationnelle, nécessaire de l'esprit universel.

»Cette nécessité est pour Hegel le développement de la conscience de la liberté et sa réalisation au sein de l'Etat.

« L'histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté, progrèsdont nous avons à reconnaître la nécessité.

»Qu'est-ce à dire ? Ce qui caractérise l'homme, l'esprit, est la liberté.

L'histoireest le temps nécessaire pour que, d'une part l'homme prenne conscience decette liberté, pour que l'esprit parvienne à la connaissance que : « L'hommeen tant qu'homme est libre », et que, d'autre part, cette connaissance seconcrétise dans le monde, se donne la forme politique qui lui correspond.

AinsiHegel propose-t-il une périodisation de l'histoire humaine, où l'Idée de liberté,présente dès le départ, se déploie, s'éprouve et se réalise.« Les Orientaux ne savent pas encore que l'esprit ou l'homme en tant que telest en soi libre ; parce qu'ils ne le savent pas, ils ne le sont pas ; ils saventuniquement qu'un seul est libre [...] Cet unique n'est donc qu'un despote etnon un homme libre.

»Cela signifie d'une part que l'Idée de liberté, même sous forme unilatérale etfrustre (un seul est libre), est présente dès le départ, mais, de plus, que laconscience détermine l'être : ne pas se savoir libre, c'est ne pas pouvoirl'être, et qu'enfin à toute conscience de la liberté correspond une formepolitique adéquate, ici le despotisme.Selon le déploiement de la conscience de la liberté, chez un autre peuple semanifestera une phase plus haut, plus développée de l'Idée de liberté.« Chez les Grecs s'est d'abord levée la conscience de la liberté, c'est pourquoiils furent libres, mais eux, aussi bien que les Romains, savaient seulement quequelques-uns sont libres, non l'homme en tant que tel.

Cela même Platon & Aristote ne le savaient pas ; c'estpourquoi [...] les Grecs ont eu des esclaves desquels dépendaient leur vie mais leur belle liberté.

»Cette phrase implique d'autres conséquences, aussi essentielles.

La philosophie est fille de son temps.

Ainsi mêmedes philosophes aussi prestigieux que Platon et Aristote ne pouvaient « sauter par-dessus leur temps » etcomprendre que l'homme en tant qu'homme est libre.La philosophie ne fait que tirer au clair, rationaliser, comprendre la nécessité et les failles de ce qui est.

On nesaurait condamner plus fermement le mépris du présent et les créations d'Utopie.

mais on commence aussi àcomprendre ce qui fait passer d'une phrase à une autre de l'histoire : c'est la contradiction qui se manifeste dans laconscience que les hommes ont de la liberté, et par suite, dans la forme étatique qui en résulte.

Ainsi la belle libertégrecque, cette forme unique qu'est la « polis » se voit dépendante des esclaves, c'est-à-dire de son contraire : laservilité.En fin c'est dans le christianisme qu'émerge la conscience que « l'homme en tant qu'homme est libre, que la libertéuniverselle constitue sa nature propre ».

Cependant cette connaissance reste d'abord confinée dans la sphèreintime de la religion (par exemple l'esclavage ne disparaît pas).

La tâche politique moderne est de transformer cetteconscience en réalité, c'est-à-dire de la prendre pour fondement de l'ordre juridique et étatique (comme laRévolution française a tenté de le faire, en ^laçant la liberté et l'égalité pour fondements de son régime).

Ainsi, «Cette application du principe aux affaires du monde, la transformation et la pénétration par lui de la condition dumonde, voilà le long processus qui constitue l'histoire elle-même.

» On comprend dès lors, en partie, pourquoi « L'histoire présente le développement de la conscience qu'a l'esprit, etde la réalisation produite par une telle conscience.

»On peut déduire de tout cela deux points centraux.• D'abord, la philosophie de Hegel est idéaliste.

Non pas au sens trivial (selon lequel serait idéaliste celui qui auraitdes idéaux) ; bien au contraire, cet idéalisme est méprisé et dénigré par Hegel.

Mais au sens vrai : c'est laconscience qui est première et qui détermine l'être.

L'idée de liberté est première et la tâche historique est d'abordle déploiement de sa forme initiale et unilatérale jusqu'à sa vérité, ensuite sa réalisation concrète dans le monde.• D'autre part, la conception hégélienne de l'histoire est tragique.

En ce sens d'abord que l'adaptation du principe aumonde, de la conscience de la liberté à la réalité concrète, qui est par essence la tâche historique « exige un long &pénible effort d'éducation ».« L'histoire universelle n'est pas le lieu de la félicité.

Les périodes de bonheur y sont des pages blanches : car cesont des périodes de concorde auxquelles font défaut l'opposition.

» Si Kant, en effet, accordait une certaine positivité au conflit social, comme moteur de l'évolution, Hegel va plus loin,. »

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