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Peut-on se passer d'un maître ?

Publié le 28/02/2004

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et légitimes, sur ce fait qu'il n'y a point d'exemples certains que l'on puisse rapporter de l'intention d'agir par devoir, que mainte action peut être réalisée conformément à ce que le devoir ordonne, sans qu'il cesse pour cela d'être encore douteux qu'elle soit réalisée conformément à ce que le devoir ordonne » (Fondements de la métaphysique des moeurs, 2° section). Il y a chez l'homme, dit Kant dans La Religion dans les limites de la simple raison (1793), un réel penchant au mal, qui est un défaut d'observance des maximes morales, ou bien une tendance à mélanger dans toute action les motifs normaux et immoraux, ou même une méchanceté native qui l'amène à adopter d'emblée de mauvaises maximes. Mais alors, à quoi sert que la nature ait mis en l'homme « des dispositions naturelles qui visent à l'usage de sa raison », si chaque homme ne cherche qu'à réaliser ses aspirations particulières ? A quoi cela sert-il, s'il faut « que chaque homme jouisse d'une vie illimitée pour apprendre comment il doit faire un complet usage » de cette disposition à la raison ? C'est qu'à l'idée de l'homme isolé, il faut substituer l'idée de l'homme en société. D'où la « quatrième proposition » : « Le moyen dont la nature se sert pour mener à bien le développement de toutes ses dispositions est leur antagonisme au sein de la Société, pour autant que celui-ci est cependant en fin de compte la cause d'une ordonnance régulière de cette Société. » C'est là qu'apparaît l'idée du besoin d'un maître, qui vient «maîtriser» l'homme en tant qu'individu, lorsque l'homme vit en société, parmi d'autres individus de son espèce. Chaque homme, pris séparément, parce qu'il est un être raisonnable, reconnaît la nécessité d'une loi universelle qui limite la liberté de tous. Mais en même temps, chaque homme pris séparément, parce qu'il a une inclination animale à 'égoïsme, cherche à obtenir, dans toute la mesure du possible , « un régime d'exception pour lui-même ». Autrement dit, il y a une contradiction invivable entre la volonté générale (liée à une vision raisonnable) et les volontés particulières (marquées par l'égoïsme).

« b) Quelles sont les étapes de son argumentation ? 2) a) Expliquez : "prendre des imitations fausses et conventionnelles pour de véritables imitations".b) Analysez la distinction entre l'imagination dans laquelle "s'impriment" des "figures exactes" etl'imagination productrice de "figures bizarres et fantastiques". I - LES TERMES DU SUJET Il s'agit ici pour Rousseau de montrer que l'éducation artistique de l'enfant doit se régler sur la nature.Ainsi, en matière de dessin, c'est par un travail d'observation directe des beautés naturelles que l'élèvepourra progressivement se rendre maître de ce savoir-faire. II - UNE DÉMARCHE POSSIBLE 1/ a) Pourquoi, selon Rousseau, les enfants doivent-ils cultiver l'art du dessin ? Si le dessin consiste à représenter une réalité de manière conforme à celle-ci, alors il doit s'effectuer àpartir du modèle original que constitue la nature plutôt que de se borner à imiter les dessins d'un maître.Ce savoir-faire qu'est le dessin doit être cultivé non pas d'abord pour lui-même mais parce qu'il permet àl'enfant d'apprendre à observer en même temps qu'il exerce l'habilité de la main. 1/ b) Les étapes de l'argumentation 1) Du début du texte jusqu'à "par cet exercice", Rousseau énonce un principe relatif à l'éducationartistique.

A travers le dessin, il s'agit non seulement d'exercer le sens de la vue (et par son entremisecelui de l'observation) mais aussi de développer sa maîtrise de cet organe du corps, particulièrementsouple et adaptable, qu'est la main. 2) De "Je me garderai donc [...]" jusqu'à "véritables imitations", Rousseau tire une première conséquencede ce principe : le dessin ne doit pas être une imitation au second degré (c'est-à-dire une imitationd'une première imitation, c'est-à-dire une représentation) mais doit être une imitation d'un modèleoriginal -la nature ou un objet réel. 3) De "Je le détournerai [...]" jusqu'à "beautés de la nature", Rousseau tire une seconde conséquence duprincipe énoncé.

C'est la vision, l'observation qui devra guider le dessin plutôt que l'imagination, au moinsle temps que celle-ci puisse mémoriser les modèles que lui offre la nature. 2/ a) Explication de l'expression "prendre des imitations fausses et conventionnelles pour de véritablesimitations Rousseau fait ici la distinction entre la mauvaise et la bonne imitation.

Tandis que la première n'est qu'unsimulacre qui travestit son modèle et ne parvient pas à se dégager d'un certain conformisme (cf."conventionnelles"), la bonne imitation est celle qui est réalisée à partir de l'original.Il y a des résonances platoniciennes dans cette condamnation de l'imitation trompeuse qui chercherait àse faire passer pour une véritable imitation. 2/ b) Analyse de la distinction entre l'imagination dans laquelle "s'impriment" des "figures exactes " etl'imagination productrice de "figures bizarres et fantastiques" Rousseau distingue ici l'imagination reproductrice, faculté de se représenter la réalité en son absence, del'imagination créatrice qui ouvre vers l'imaginaire par la transformation qu'elle fait subir au réel.

Si c'estl'exactitude et donc la conformité au réel qui guide l'imagination reproductrice c'est plutôt l'invention quiest au principe de l'imagination créatrice. La vie ne s'enseigne pas"Il ne serait pas [...] raisonnable de croire que les Peuples se sont d'abord jetés entre les bras d'un Maîtreabsolu, sans conditions et sans retour, et que le premier moyen de pourvoir à la sûreté commune qu'aientimaginé des hommes fiers et indomptés, a été de se précipiter dans l'esclavage.

En effet, pourquoi se sont-ilsdonné des supérieurs si ce n'est pour les défendre contre l'oppression, et protéger leurs biens, leurs libertés etleurs vies qui sont pour ainsi dire, les éléments constitutifs de leur être ? Or dans les relations d'homme àhomme, le pis qui puisse arriver à l'un étant de se voir à la discrétion de l'autre, n'eût-il pas été contre le bonsens de commencer par se dépouiller entre les mains d'un Chef des seules choses pour la conservationdesquelles ils avaient besoin de son secours ? Quel équivalent eût-il pu leur offrir pour la concession d'un sibeau Droit ; et s'il eût osé l'exiger sous le prétexte de les défendre, n'eût-il pas aussi tôt reçu la réponse [...]; Que nous fera de plus l'ennemi ? Il est donc incontestable, et c'est la maxime fondamentale de tout le DroitPolitique, que les peuples se sont donné des Chefs pour défendre leur liberté et non pour les asservir [...] LesPolitiques font sur l'amour de la liberté les mêmes sophismes que les philosophes ont fait sur l'état de nature ;. »

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