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Peut-on se passer d'un maître ?

Publié le 11/03/2004

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Peut-être celui qui ne souffre d'aucune névrose n'a-t-il pas besoin d'ivresse pour étourdir celle-ci. Sans aucun doute l'homme alors se trouvera dans une situation difficile; il sera contraint de s'avouer toute sa détresse, sa petitesse dans l'ensemble de l'univers; il ne sera plus le centre de la création, l'objet des tendres soins d'une providence bénévole. Il se trouvera dans la même situation qu'un enfant qui a quitté la maison paternelle, où il se sentait si bien et où il avait chaud. Mais le stade de l'infantilisme n'est-il pas destiné à être dépassé? L'homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant, il lui faut enfin s'aventurer dans l'univers hostile. On peut appeler cela " l'éducation en vue de la réalité "; ai-je besoin de vous dire que mon unique dessein, en écrivant cette étude, est d'attirer l'attention sur la nécessité qui s'impose de réaliser ce progrès? " De même, que le suggère Freud dans ces deux extrait de "L'avenir d'une illusion", la religion apaise l'angoisse propre à tout acte d'exister et nous maintient dans la douce paisibilité de l'ignorance, Kant montre combien il est doux et commode de se laisser bercer et berner des lumières et de la prétendue sagesse d'autrui: mes livres pensent pour moi et me donnent réponses, mon pasteur calme ma conscience et me donne bénédictions et absolutions et mon médecins ne soigne et me saigne en me donnant médications et prescriptions. Ainsi va le monde, avec ses lâchetés et compromissions quotidiennes. Ainsi s'achête à bon prix la bonne conscience, chose du monde assurément la mieux partagée. Au royaume des indulgences, l'argent et la mauvaise foi sont rois.

« artistique.

A travers le dessin, il s'agit non seulement d'exercer le sens de la vue (et par son entremisecelui de l'observation) mais aussi de développer sa maîtrise de cet organe du corps, particulièrementsouple et adaptable, qu'est la main. 2) De "Je me garderai donc [...]" jusqu'à "véritables imitations", Rousseau tire une première conséquencede ce principe : le dessin ne doit pas être une imitation au second degré (c'est-à-dire une imitationd'une première imitation, c'est-à-dire une représentation) mais doit être une imitation d'un modèleoriginal -la nature ou un objet réel. 3) De "Je le détournerai [...]" jusqu'à "beautés de la nature", Rousseau tire une seconde conséquence duprincipe énoncé.

C'est la vision, l'observation qui devra guider le dessin plutôt que l'imagination, au moinsle temps que celle-ci puisse mémoriser les modèles que lui offre la nature. 2/ a) Explication de l'expression "prendre des imitations fausses et conventionnelles pour de véritablesimitations Rousseau fait ici la distinction entre la mauvaise et la bonne imitation.

Tandis que la première n'est qu'unsimulacre qui travestit son modèle et ne parvient pas à se dégager d'un certain conformisme (cf."conventionnelles"), la bonne imitation est celle qui est réalisée à partir de l'original.Il y a des résonances platoniciennes dans cette condamnation de l'imitation trompeuse qui chercherait àse faire passer pour une véritable imitation. 2/ b) Analyse de la distinction entre l'imagination dans laquelle "s'impriment" des "figures exactes " etl'imagination productrice de "figures bizarres et fantastiques" Rousseau distingue ici l'imagination reproductrice, faculté de se représenter la réalité en son absence, del'imagination créatrice qui ouvre vers l'imaginaire par la transformation qu'elle fait subir au réel.

Si c'estl'exactitude et donc la conformité au réel qui guide l'imagination reproductrice c'est plutôt l'invention quiest au principe de l'imagination créatrice. La vie ne s'enseigne pas"Il ne serait pas [...] raisonnable de croire que les Peuples se sontd'abord jetés entre les bras d'un Maître absolu, sans conditions et sansretour, et que le premier moyen de pourvoir à la sûreté communequ'aient imaginé des hommes fiers et indomptés, a été de se précipiterdans l'esclavage.

En effet, pourquoi se sont-ils donné des supérieurs sice n'est pour les défendre contre l'oppression, et protéger leurs biens,leurs libertés et leurs vies qui sont pour ainsi dire, les élémentsconstitutifs de leur être ? Or dans les relations d'homme à homme, le pisqui puisse arriver à l'un étant de se voir à la discrétion de l'autre, n'eût-il pas été contre le bon sens de commencer par se dépouiller entre lesmains d'un Chef des seules choses pour la conservation desquelles ilsavaient besoin de son secours ? Quel équivalent eût-il pu leur offrirpour la concession d'un si beau Droit ; et s'il eût osé l'exiger sous leprétexte de les défendre, n'eût-il pas aussi tôt reçu la réponse [...] ;Que nous fera de plus l'ennemi ? Il est donc incontestable, et c'est lamaxime fondamentale de tout le Droit Politique, que les peuples se sontdonné des Chefs pour défendre leur liberté et non pour les asservir [...]Les Politiques font sur l'amour de la liberté les mêmes sophismes que lesphilosophes ont fait sur l'état de nature ; par les choses qu'ils voient ilsjugent des choses très différentes qu'ils n'ont pas vues, et ilsattribuent aux hommes un penchant naturel à la servitude par lapatience avec laquelle ceux qu'ils ont sous les yeux supportent la leur, sans songer qu'il en est de la libertécomme de l'innocence et de la vertu, dont on ne sent le prix qu'autant qu'on en jouit soi-même, et dont legoût se perd sitôt qu'on les a perdues." ROUSSEAU Thèse - Pour Rousseau un pouvoir n'est légitime qu'à la condition d'assurer l'ordre dans la liberté.

C'estpourquoi il réfute l'idée d'une servitude volontaire qui n'assurerait la sécurité des hommes qu'au prix de laperte de leur liberté par quoi se définit leur humanité.

Le respect que les hommes se doivent à eux-mêmessuppose en effet que dans celui à qui ils obéissent, ils ne voient pas un maître qui les opprime, mais l'organed'une loi garante de leurs libertés.a) Exposé et réfutation de la thèse de la servitude volontaire.Prenant l'apparence pour la réalité, les hommes politiques et les philosophes (et ici sans doute Rousseaupense-t-il à Hobbes) pensent que la soumission des peuples à leurs gouvernants serait le résultat d'un contrataux termes duquel les hommes auraient procédé à l'échange d'une liberté dans l'insécurité au profit d'une paixdans la servitude.

Ayant fait l'expérience que leur liberté pouvait être destructrice du corps social, ils auraient. »

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