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PEUT-ON SE PASSER D'UN MAÎTRE ?

Publié le 13/03/2004

Extrait du document

Et Kant que « la paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchis depuis longtemps d'une direction étrangère [...] restent volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en tuteurs des premiers «, (Qu'est-ce-que les lumières ?). L'homme semble donc ne pas pouvoir, ou exceptionnellement, se passer d'un maître. Mais doit-on accepter n'importe quel maître ?

III. Plutôt qu'un maître, un guide ?

* Du point de vue politique : - Même si comme le pense l'anarchiste Bakounine, la liberté est le rejet de toute autorité, notamment celle de l'État condamné à disparaître, le but d'un État véritable est la liberté : « Si les hommes étaient ainsi disposés par la Nature qu'ils n'eussent de désirs que pour ce qu'enseigne la vraie Raison, certes, la société n'aurait besoin d'aucune loi : il suffirait absolument d'éclairer les hommes par des enseignements moraux pour qu'ils fissent d'eux-mêmes et d'une âme libérale ce qui est vraiment utile. Mais tout autre est la disposition de la nature humaine.

Que ce soit pour se former, pour apprendre à vivre ou pour conduire l'Etat, l'homme est libre et responsable et n'a pas besoin de l'autorité d'un maître. Mais, notre esprit, notre personnalité ne peuvent se former seuls. Les hommes ont besoin du conseil, de l'exemple, de l'expérience d'un maître.

I. Puisque par définition la liberté est absence de contraintes, l'homme peut se passer d'un maître

II. «.L'homme est un animal qui a besoin d'un maître « (Kant)

« La fin dernière de l'État n'est pas la domination ; ce n'est pas pour tenirl'homme par la crainte et faire qu'il appartienne à un autre que l'Étatest institué; au contraire c'est pour libérer l'individu de la crainte, pourqu'il vive autant que possible en sécurité, c'est-à-dire conserve, aussibien qu'il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit natureld'exister et d'agir.

Non, je le répète, la fin de l'État n'est pas de fairepasser les hommes de la condition d'êtres raisonnables à celles debêtes brutes ou d'automates, mais au contraire, il est institué pour queleur âme et leur corps s'acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions,pour qu'eux-mêmes usent d'une Raison libre, pour qu'ils ne luttentpoint de haine, de colère ou de ruse, pour qu'ils se supportent sansmalveillance les uns les autres.

La fin de l'État est donc en réalité laliberté.

SPINOZA 1) Introduction Ce texte, extrait du Traité théologico-politique, se rapporte au thème del'État et plus précisément de l'État libre fondé sur la Raison.

Quelle est lafonction de l'État ? Tel est le problème.Quelle est l'idée directrice du texte ? L'État garantit la sécurité des individus.Il crée les conditions matérielles propres à assurer cette sécurité et il permetaussi l'accès des individus à la liberté.On saisit, du même coup, l'enjeu du texte : nous faire comprendre la finalité du pouvoir d'État, cet accès à la citélibre.

D'où l'intérêt philosophique du textequi montre que l'État est organe de libération. A.

Première partie : « La fin [...] agir.

» Quelle est la visée de l'État, quel est son but ? Dans cette première partie, Spinoza exclut qu'il soit finalisé par la domination, à savoir l'état d'un maître (dominus) par rapport à ceux qui obéissent ou sont en condition d'esclavage.En effet, il n'est pas institué pour former des êtres en situation de crainte, connaissant et expérimentantl'inquiétude au sujet d'un mal éventuel, il n'est pas fondé pour faire régner la tristesse (car la crainte est unetristesse), mais précisément pour affranchir le sujet de l'appréhension triste d'un mal futur possible et pour lui fournirles conditions propres à engendrer un abri par rapport au danger telle se définit la sécurité.

Donc l'État vise à créerdes conditions d'ordre et de rationalité propres à écarter les dangers : il protège.

Chacun, dans ces conditions,conservera son droit naturel d'exister et d'agir, pouvoir d'agir selon les lois de sa nature.

Une des fonctions de l'Étatsera de limiter les règles de la nature de chaque individu, de telle sorte qu'elles s'actualisent sans léser autrui.Quel est l'intérêt philosophique de cette première partie du texte ? Spinoza s'attache à la puissance régulatrice de l'État, qui vise à la conservation du droit de la nature dans le respect d'autrui, de la conscience autre que lamienne.

L'État veut mettre les individus à l'abri de la violence (en assurant la sécurité) et à l'abri de la contrainte del'autre.

Il tend à l'ordre : c'est un organe rationnel faisant régner une organisation authentique, celle de la raison.

Ilrègle les conflits par le droit et apporte la garantie d'un statut juridique.

C'est cette mise en oeuvre rationnelle quela seconde partie du texte dégage clairement.

B.

Deuxième partie : « Non [...] liberté.

» Ce second grand moment achève et explicite le premier : non seulement l'État assure la sécurité des individus, maisil permet leur accès à la liberté.

Nous montons ici d'un degré: c'est le passage à la liberté rationnelle qui permet decomprendre le vrai sens du texte.Quelle est la fin de l'État, à savoir le but vers lequel il tend? Non point de faire passer les hommes vivant sous lerègne de la raison, mode de connaissance constitué d'un système d'idées adéquates, à la situation d'animaux.

Il estédifié pour que principes spirituel et corporel puissent exercer leurs opérations, et ce de manière sûre, et surtoutpour qu'un mode de connaissance adéquat et détaché des passions mauvaises et passives (« une raison libre »)puisse s'exercer.

Volonté de détruire (« haine ») et violent mécontentement agressif (« colère ») ne s'actualiserontdonc point.

La fin de l'État est l'exercice de relations paisibles des hommes entre eux, de telle sorte que la sociétésoit bénéfique aux individus.

La liberté, c'est-à-dire la connaissance adéquate liée à la raison est la fin de l'État.

Estlibre un homme qui vit sous la conduite de la raison et tel est le but de l'organisation politique de la Cité (l'État).Quel est l'intérêt philosophique de cette partie ? Par l'État et grâce à lui, l'homme devient libre : il échappe àl'esclavage et vit dans un ensemble s'identifiant à la raison.

C'est donc l'homme libre dans la cité libre que dessinecette partie proposée à notre réflexion.

L'État rationnel oeuvre pour la libération des esclaves.

L'État est un organefondamental de libération.

Il travaille à l'édification de la liberté. 3) Conclusion Quelle est la fonction de l'État ? Il joue un rôle constructeur et édificateur.

C'est un principe vital, puisqu'il permetl'accès à la rationalité.. »

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