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PEUT-ON SE PASSER D'UN MAÎTRE ?

Publié le 14/03/2004

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Et Kant que « la paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchis depuis longtemps d'une direction étrangère [...] restent volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en tuteurs des premiers », (Qu'est-ce que les lumières ?). L'homme semble donc ne pas pouvoir, ou exceptionnellement, se passer d'un maître. Mais doit-on accepter n'importe quel maître ?III. Plutôt qu'un maître, un guide ? * Du point de vue politique :- Même si comme le pense l'anarchiste Bakounine, la liberté est le rejet de toute autorité, notamment celle de l'État condamné à disparaître, le but d'un État véritable est la liberté : « Si les hommes étaient ainsi disposés par la Nature qu'ils n'eussent de désirs que pour ce qu'enseigne la vraie Raison, certes, la société n'aurait besoin d'aucune loi : il suffirait absolument d'éclairer les hommes par des enseignements moraux pour qu'ils fissent d'eux-mêmes et d'une âme libérale ce qui est vraiment utile. Mais tout autre est la disposition de la nature humaine. [.

« A certaines périodes de l'histoire, plus rarement aujourd'hui, des hommes se sont cru le droit d'aliéner la libertéd'autrui, en achetant ou en vendant d'autres hommes comme esclaves.

Une telle pratique consiste à faire de l'autresa propriété, comme s'il était une simple marchandise.

Cela revient à le dépouiller de son humanité si, comme le ditRousseau, "renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme".

Il y eut même des philosophes, commeAristote, pour justifier l'esclavage en expliquant que certains hommes, à cause de leur défaut d'aptitude auraisonnement, étaient incapables de se conduire eux-mêmes, et avaient donc besoin d'un maître.

Ils étaient, enquelque sorte, destinés par nature à vivre sous la règle d'un autre.

Une telle idée est évidemment scandaleuse.Pourtant, il serait tout aussi scandaleux de confondre, dans une même condamnation, le maître qui asservit et lemaître qui instruit.

La relation entre le maître et l'esclave ne saurait être confondue avec celle du maître et de sondisciple.

Or, peut-on se passer d'un tel maître? Tout homme, parce qu'il est d'abord enfant, a besoin d'être éduqué.Et cette éducation implique peut-être certaines contraintes.

Une fois sorti de l'enfance, l'homme n'aura-t-il pasencore besoin d'une autorité qui prolongera celle du père, sous les traits de l'institution politique? Mais, aussi biendans l'Etat que dans la famille, qu'est-ce qui distingue alors l'autorité de l'asservissement? Qu'est-ce donc quel'autorité? I.

Autoritarisme et anarchie 1.

Un pouvoir autoritaire Si l'on considère ce que sont les hommes d'un point de vue critique, on en conclura qu'ils ont besoin d'un maître.

Lanécessité d'une autorité s'impose en raison de la nature de l'homme.Les hommes, s'ils avaient la garantie de pouvoirfaire ce que bon leur semble impunément, se nuiraient les uns aux autres.

C'est l'idée que tire Hobbes de l'analysede la nature humaine (Léviathan). Qu'est-ce que l'homme? se demande-t-il.

Il reformule ainsi la question: pour découvrir la nature de l'homme, il fautchercher ce qui, en lui, est naturel, ce qui est inné, non apporté ultérieurement par la société et l'éducation.

Or, sil'on considère l'homme sous le seul angle de la nature, on ne trouvera qu'un seul instinct, commun à tous les êtresvivants : l'amour de soi, autrement dit l'instinct de conservation, qui pousse chacun à rechercher ce qui peutassurer ou favoriser sa survie, et à fuir ce qui peut lui causer de la douleur.

Par conséquent, l'homme estnaturellement égoïste.En outre, Hobbes défend l'idée que les hommes sont par nature assez égaux entre eux.

Bien sûr, certains sont plusforts physiquement, d'autres sont plus intelligents.

Mais selon Hobbes, la faiblesse du corps est en généralcompensée par une plus grande ruse, et inversement.

Cette circonstance va favoriser davantage la violence.

Eneffet, si deux individus convoitent le même bien, et qu'ils ont des chances égales de se l'approprier, il n'y a pas deraison pour que l'un d'eux renonce et "cale" devant l'autre.

Le conflit est donc inévitable.

Des hommes sans lois seferont la guerre, car "l'homme est un loup pour l'homme".C'est pourquoi une société sans une autorité supérieure ne serait pas viable: chacun ne cherchant que son propreintérêt satisferait ses besoins aux dépens des autres, créant ainsi le pire des désordres.

Il faut aux hommes unpouvoir qui leur inspire de la crainte afin de les contraindre à respecter les lois.

Il faudra donc un chef politiqueautoritaire, assez fort pour faire peur à ses sujets.

Hobbes justifie ainsi la nécessité d'un pouvoir, qui doit prendreselon lui la forme de la monarchie car, dans ce régime, l'autorité est efficacement concentrée dans les mains d'unseul. En outre, même si on laisse de côté toute considération sur l'égoïsme humain, tous n'ont pas la culture suffisantepour voir où est le bien général.

Même si les sujets veulent favoriser l'intérêt commun, et non seulement le leur enparticulier, ils ne sauront pas toujours le reconnaître.

C'est pourquoi il est dans la logique des choses de confier lepouvoir, non au peuple, mais à un homme compétent, de préférence le plus compétent de tous, qui saura, grâce àson savoir, guider convenablement son peuple.

Le peuple a besoin d'être gouverné, c'est-à-dire dirigé, ou encoreconduit, guidé par quelqu'un qui sait.

C'est pourquoi Platon recommande lui aussi la monarchie de préférence à ladémocratie: il n'est pas bon que le peuple soit son propre maître.

Le peuple, comme l'enfant, a besoin d'un roi quijoue le rôle du père.

La monarchie est justifiée par analogie avec l'éducation: de même que le père conduit safamille, un peuple doit vivre sous la conduite d'un maître. 2.

"Ni dieu ni maître"!. »

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