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Peut-on se passionner pour la vérité ?

Publié le 17/02/2004

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Le passionné, sourd et aveugle à autre chose que sa passion, est si totalement soumis à cette passion que cette dernière semble le réduire à l'état d'esclavage. Mais le scientifique qui consacre toute sa vie à la recherche d'un remède contre le cancer, le philosophe qui « cherche avec toute son âme « la réalité du monde dans lequel nous vivons, l'artiste qui peint, sculpte sans cesse la même main afin d'arriver à la perfection, ne sont-ils pas tous à la recherche passionnée mais active de la vérité ? En quoi, alors, la passion peut-elle être un obstacle ou un moteur pour la recherche de la vérité? Peut-on se passionner pour la vérité ? La recherche du savoir peut-elle s'accompagner d'un élan passionnel ? Ou, au contraire, la vérité exclut-elle toute passion ?

Introduction  

  •  1) La recherche de la vérité comme conquête sur la vie passionnelle

   A- Le désir de vérité comme exigence critique  B - Le désir de vérité est rationnel  

  •  2) La recherche de la vérité est une passion parmi d'autres

   A- Le désir de raison est une passion  B - La passion du vrai est métaphysique  

  •  3) La vérité comme production rationnelle

   A - Redéfinition du concept de vérité  B - La raison est au-delà du désir    Conclusion

« culture musicale, première étape vers le beau et le bien »). La culture musicale, première étape vers le beau et le bien - PLATON. N'est-ce pas ce qui fait la souveraineté de la culture musicale : rien ne pénètre davantage au fond de l'âme que lerythme et l'harmonie, rien ne s'attache plus fortement à elle en apportant la beauté ? Elle la rend belle, si du moinselle a été correctement pratiquée ; car, dans le cas contraire, c'est l'inverse.

D'un autre côté, celui qui l'a pratiquéecomme il faut est tout particulièrement sensible à l'imperfection des oeuvres mal travaillées ou mal venues ; c'est àbon droit qu'il s'en détourne avec irritation pour accorder son approbation à celles qui sont belles ; y prenant plaisiret les accueillant en son âme, il s'en nourrit et devient un homme accompli ; c'est à bon droit qu'il dénonce la laideuret la prend en haine, tout jeune encore et avant même d'être capable de raisonner ; et lorsque la raison lui vient,celui qui a reçu une telle culture est tout disposé à lui accorder l'accueil empressé qu'on réserve à un parentproche.

PLATON QUESTIONS 1.

Dégagez l'idée directrice et les étapes de l'argumentation de ce texte.2.

Expliquez :a.

« Rien ne pénètre davantage au fond de l'âme que le rythme et l'harmonie ».b.

« celui qui l'a pratiquée comme il faut est tout particulièrement sensible à l'imperfection des oeuvres maltravaillées ». QUESTION 1 Platon a voué sa vie à éduquer les hommes.

Dans ce court extrait, il montre comment, à partir de l'art musical,l'enfant s'initie à la beauté pour ensuite savoir raisonner avec mesure et harmonie, dans la justesse de la pensée.Les étapes de l'argumentation (voir ci-dessus « Structure du texte ») sont les suivantes :– Platon part de l'apprentissage de la musique, qu'il conseille de commencer dès le plus jeune âge — en tout casavant sept ans, l'âge de raison —, pour démontrer le rôle formateur de cet art.– Cet art est formateur car il enseigne le rythme et l'harmonie, c'est-à-dire la mesure et l'ordre, et permet à l'enfantde grandir en développant ces deux vertus, qualités qui font la valeur de l'homme moral et physique.– Ainsi, arrivé à l'âge de raison, le jeune homme reconnaît un lien de parenté entre musique et raison : il développerasa raison comme il a appris l'art musical, avec mesure et ordre.

Il rejettera la démesure et le désordre, comme il aappris à s'éloigner de la dysharmonie musicale et de la mollesse. QUESTION 2 a.

Le rythme représente la cadence, la mesure.

Une musique rythmée, qui donne la cadence, éveille le goûtesthétique, d'autant plus que l'harmonie ordonne le tout.

C'est une façon d'appréhender la beauté, de s'enimprégner pour se détourner de l'imperfection, de la laideur.

C'est en quelque sorte à partir de cette expériencesensible bien pratiquée que l'on peut atteindre une beauté supérieure, celle du monde intelligible.Ayant appris à distinguer le beau du laid, on comprend alors qu'il existe des beautés théoriques, de l'ordre de lacontemplation intellectuelle (theôria en grec signifie « contemplation », « connaissance désintéressée »).

Maisattention : si l'on apprend mal la musique, elle pénètrera aussi dans l'âme et la rendra laide.Platon dénonce ainsi les dangers d'une éducation qui ne viserait pas la connaissance théorique.

N'oublions pas lerôle fondamental des mathématiques dans la philosophie platonicienne.

« Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre »,pouvait-on lire au fronton de l'Académie.

Toutes les sciences qui se rapportent à l'ordre et à la mesure y sontenseignées et cultivées comme méthode d'éducation des esprits : musique, gymnastique, géométrie, arithmétique etastronomie, médecine, rhétorique et dialectique. b.

Seuls l'équilibre et la mesure, c'est-à-dire des rapports harmonieux, bien proportionnés, peuvent permettre àl'âme de s'élever du monde sensible au monde intelligible.

Celui qui a appris l'harmonie devient exigeant et nesupporte pas le désordre, « l'imperfection des oeuvres mal travaillées ».

L'imperfection dénote un défaut, un manquequi rompt l'harmonie et dont il vaut mieux se détourner.La notion d'harmonie était au centre de la pensée de Pythagore, grand mathématicien du vie siècle avant notre ère.Il voyait dans le nombre « le principe, la source et la racine de toutes choses ».

Tout l'univers, tel l'accord musical,est soumis à des rapports numériques précis qui en définissent l'harmonie.

La proportion mathématique édifie unmonde ordonné, équilibré, qui décrit l'harmonie du cosmos.

Philosophe de l'âme, immortelle et d'essence divine,Pythagore croyait en la réincarnation et voulait ramener toute réalité au nombre.

Il influença beaucoup Platon quiconçut la distinction entre le monde sensible, celui de la Caverne (cf.

République, Livre VII), et le monde des Idées(ou formes) composé d'Idées mathématiques, tels le cercle, le triangle, et d'Idées « anhypothétiques », tels laprudence, le beau, le bien...Le monde intelligible est harmonieux, bien hiérarchisé.

Celui qui a reçu une mauvaise éducation ne peut donc pasaccéder à ce monde harmonieux, et ne peut donc pas ressentir en lui la sérénité du cosmos.L'éducation doit viser la vertu et apprendre à se libérer du monde sensible, monde dans lequel règne l'imperfection :seul le monde intelligible est parfait.

Il faut préparer l'enfant à vouloir rechercher la vérité, la reconnaître, puisquetoute connaissance dans le monde sensible est une reconnaissance, un souvenir des Idées contemplées autrefoispar l'âme avant son séjour dans un corps (théorie de la réminiscence).

L'éducation musicale est une premièreapproche.. »

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