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Peut-on penser l'histoire sans affirmer la liberté humaine ?

Publié le 29/01/2004

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histoire
Notez avec précision ces significations et référez-vous à une autonomie fondamentale de l'homme au sein du devenir historique. Un sujet classique qui exige des définitions précises pour être bien traité. BIBLIOGRAPHIEHEGEL, La raison dans l'histoire, 10/18, UGE. KANT, Philosophie de l'histoire, Aubier. Peut-on concevoir une histoire qui soit la négation de la liberté ? Serait-il encore légitime de parler d'histoire ? Autrement dit, le postulat de la liberté humaine est-il la condition si ne qua non de l'histoire, condition sans laquelle on ne pourrait parler d'histoire ? Si l'histoire ne suppose pas la liberté humaine, s'il peut y avoir une histoire sans que l'homme en soit auteur ou acteur, alors s'agit-il encore au sens strict d'une histoire ? Ainsi, quand on se réfère à Dieu, au destin, à la fatalité pour penser le devenir historique des hommes, pense-t-on réellement l'histoire ? N'y a-t-il pas histoire parce que précisément l'homme est lui-même libre et imprévisible, et qu'il modifie constamment le monde, les données, qu'il agit sans arrêt sur le cours de l'histoire ?
histoire

« l'histoire », la question se pose de définir les sens à donner au mot leçon dans une telle expression et ce afin dedéterminer s'il est possible de dégager de réels enseignements de la connaissance du passé.

En effet, l'histoire étantle domaine du devenir et du changement, chaque fait historique, chaque événement est unique, il semble doncdifficile dans de telles conditions de s'inspirer du passé pour agir dans le présent.

Cependant, s'il en est ainsi, quelsens pouvons donner à la connaissance de l'histoire, à la science historique et à son enseignement, s'agit-il d'unsimple retour sur le passé n'ayant pour but que la satisfaction d'une curiosité intellectuelle purement gratuite ous'agit-il malgré tout d'une connaissance nous offrant la possibilité de mieux appréhender un aujourd'hui dont lesenjeux nous échappent parfois ? Développement Que faut-il entendre par « leçons de l'histoire » ?« Tirer des leçons de l'histoire », au nom de cette expression il nous est souvent recommandé de dégager desenseignements du passé afin d'éviter de commettre certaines erreurs ou dans le but de nous inspirer d'événementsqui furent couronnés de succès.

Ainsi nous devrions par la seule connaissance de certains actes de barbarie, enraison du sentiment de répulsion qu'ils inspirent, nous préserver de la répétition d'actes semblables. Et il est vrai que l'horreur des exactions commises lors de périodes comme celle de l'inquisition ou durant le régimenazi devrait servir de repoussoir et nous rendre plus sages et plus raisonnables. De même l'exemple de certains héros exemplaires, comme ces résistants qui n'hésitèrent pas durant la secondeguerre mondiale à risquer leur vie au nom de la liberté, devrait inspirer au plus grand nombre courage et goût del'abnégation. Cependant, malgré le caractère moralement louable des intentions présidant à une telle recommandation, la questionse pose, non seulement de savoir si elle est suivie d'effets, mais aussi de savoir si cela est réellement possible et, sice n'est pas toujours le cas, pourquoi il en est ainsi. Car en effet il suffit d'étudier quelque peu l'histoire pour s'apercevoir comme le fait remarquer le philosophe Hegelque « ce qu'enseignent l'expérience et l'histoire, c'est que peuples et gouvernements n'ont jamais rien appris del'histoire, et n'ont jamais agi suivant des maximes qu'on en aurait pu retirer.

» Hegel, Leçons sur la philosophie del'histoire, Editions Vrin.

(Traduction Gibelin) Valéry dit que l'histoire « justifie ce que l'on veut ».

Dans sa richesse hétéroclite, il y a toujours de quoi justifiern'importe quelle position a priori de l'historien.

L'historien se projette dans l'histoire avec ses valeurs et ses passions.Il ne saurait survoler l'histoire, la constituer du point de vue de Sirius, car il est homme lui-même, il vit dansl'histoire, il appartient à une époque, à un pays, à une classe sociale.

Il est lui-même prisonnier du cours del'histoire.

L'histoire science (l' « Historie » disent les Allemands) est un acte de l'historien et cet acte lui-même unévénement historique, il appartient à la réalité historique (« Geschichte »).

C'est pourquoi toute science historique,elle-même moment de l'histoire, serait condamnée à une relativité, à une subjectivité irrémédiable : « La consciencede l'histoire est une conscience dans l'histoire.

»Ceci exclut toute possibilité de tirer de l'histoire des « leçons ».

Car l'historien ne tire pas sa philosophie ou samorale de ses connaissances historiques.

Tout au contraire il constitue sa vision de l'histoire à partir deperspectives philosophiques, morales politiques qui la précèdent et se projettent en elle.

Il en est de l'histoirecomme de la mémoire individuelle ; c'est à partir des « visées », des projets présents –dirigés vers l'avenir- que lesindividus et les peuples reconstituent leur passé.

L'histoire subjective serait donc inévitable- et par là même, osaientdire les historiens allemands au temps du nazisme, légitime.

« Chaque génération se forme sa propre conceptionhistorique selon ses nécessités nationales.

»La question est donc de savoir pourquoi il en va ainsi, pourquoi les erreurs du passé ne nous dissuadent pas d'encommettre de semblables et pourquoi les comportements exemplaires ne nous servent que très rarement demodèles? Pourquoi ne tire-t-on pas de leçons de l'histoire ?Si nous ne parvenons pas à tirer des leçons de l'histoire c'est parce que chaque moment de l'histoire est unique. L'histoire est par définition le domaine du devenir et du changement.

Il semble donc difficile pour ne pas direimpossible qu'au cours de l'histoire des situations identiques ou comparables puissent se produire. Il est certes possible d'établir des similitudes apparentes, mais celles-ci seront et resteront superficielles, car lescauses qui déterminent les faits ainsi que les événements historiques, de même que les conditions dans lesquelles ilsse produisent ne sont jamais identiques, ne serait que parce que le passé déterminant le présent ce qui arriveaujourd'hui est toujours la conséquence des faits dont nous devrions nous inspirer et sur lesquels nous devrionsprendre modèle. Ainsi il serait totalement absurde de vouloir comparer la révolution de 1789 et celle de 1848, comme s'il s'agissait dedeux périodes isolées totalement indépendantes l'une de l'autre, alors que bien au contraire la seconde ne peuts'expliquer et se comprendre que par la première.. »

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