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Peut-on penser par soi-même sans se soucier de ce que pensent les autres ?

Publié le 11/04/2004

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Pour un savant ou un philosophe qui, comme lui, sort des sentiers battus et balisés de la tradition, rien ne saurait être plus important que de ne pas s'égarer dans les terres inconnues à découvrir.          Aussi trouve-t-on chez Descartes une magnifique définition de la méthode :  « Par méthode, j'entends des règles certaines et faciles, grâce auxquelles tous ceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui est faux, et parviendront sans se fatiguer en efforts inutiles, mais en accroissant progressivement leur science, à la connaissance vraie de tout ce qu'ils peuvent atteindre. « « Règles pour la direction de l'esprit « (IV). La méthode garantit donc : q       La certitude (l'élimination de l'erreur) ; q       La facilité et l'économie d'efforts ; q       La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ; q       La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissance de tout ce qu'on peut humainement savoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets de connaissance, après vingt-trois siècle de science et de philosophie. La première partie du « Discours « en fournit l'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle. Descartes y expose ce qui l'a poussé à sortir des sentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation. Bon élève dans un excellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose, quelles que soient son utilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue «. Le doute s'immisce dans son esprit : alors qu'il a été éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue. Il cherchait, et l'éducation lui promettait « la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie «, mais il se trouve « embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvert de plus en plus mon ignorance «.

J’ai une activité intellectuelle donc je pense, de là je constate mon existence, « je pense, je suis «. Mais, je constate aussi que j'ai constaté mon existence : je constate donc qu'il existe en moi une capacité de réflexion sur moi-même dés lors, je pense par moi-même.

Suis-je pour autant solitaire dans ma pensée ? Non ! Je suis un être social et de ce fait je vis avec autrui,  avec lequel je me confronte afin qu’il me reconnaisse. Cet « impitoyable « combat que décrit Hegel, peut aboutir à l’asservissement intellectuel du plus faible par Autrui qui détermine alors sa pensée.

 

Peut-on toujours considérer l'homme, substance pensante par elle-même, comme un être libre et indépendant dans la pensée alors même que celle-ci semble de plus en plus déterminée par autrui ?

 

Nous verrons que, dans un premier temps, l’homme est un être capable de penser par lui-même, mais que,  cette faculté est liée à la présence d’autrui, qui va chercher à imposer sa pensée au détriment de celle des autres.

 

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