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Peut-on réduire le biologique au physico-chimique ?

Publié le 27/01/2004

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Il ne faut pas confondre la variabilité des individus et l'invariance propre à l'espèce.Ces trois critères, présents en un même être, nous permettent-ils de distinguer assurément le vivant de l'inerte ? Après tout les machines sont également des objets téléonomiques, les machines peuvent s'autoréguler et les ordinateurs, en raison de la programmation, ont une certaine autonomie. Il est moins aisé qu'il ne le paraît au premier abord de dégager des critères permettant de différencier un être vivant d'une machine complexe toutefois, la machine ne se reproduit pas, ne croit pas et connaît une autonomie très limitée. MATIÈRE:* Ce en quoi les choses sont faites, par opposition à la forme.* En logique (matière d'un raisonnement) : ce qu'énoncent les termes d'un raisonnement, indépendamment des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres (contraire : forme). * Chez Aristote, ce qui est susceptible de recevoir une forme. * En sciences, les éléments constitutifs de la réalité physique (atomes, molécules, etc.). La vie est à la fois une évidence et une énigme.

« génétique, etc.), la biologie a toujours mis en évidence l'unité du vivant, de la bactérie à l'homme.Seulement le vivant ne regarde pas la science seule.

D'un point de vue éthique, il apparaît évident que l'on ne peutle traiter comme de la simple matière. Si le caractère sacré attaché à la vie a représenté un obstacle épistémologique (qu'on songe au tabou de ladissection, levé seulement au XVIe siècle), toutes les expérimentations ne sont pas permises en recherchebiologique.L'obstacle épistémologique (l'expression est de G.

Bachelard) est une représentation qui par sa force d'inertie oud'opposition, interdit, retarde ou ralentit le travail scientifique.

Les préjugés de toutes sortes sont des obstaclesépistémologiques. « ...

Devant le réel le plus complexe, si nous étions livrés ànous-mêmes c'est du côté du pittoresque, du pouvoirévocateur que nous chercherions la connaissance; lemonde serait notre représentation.

Par contre si nousétions livrés tout entiers à la société, c'est du côté dugénéral, de l'utile, du convenu que nous chercherions laconnaissance; le monde serait notre convention.

En fait lavérité scientifique est une prédiction, mieux uneprédication.

Nous appelons les esprits à la convergence enannonçant la nouvelle scientifique, en transmettant dumême coup une pensée et une expérience, liant la penséeà l'expérience dans une vérification: le monde scientifiqueest donc notre vérification.

Au-dessus du sujet, au delà del'objet immédiat la science moderne se fonde sur le projet.Dans la pensée scientifique la méditation de l'objet par lesujet prend toujours la forme du projet. [...] Déjà l'observation a besoin d'un corps deprécautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder,qui réforment du moins la première vision de sorte que cen'est jamais la première observation qui est la bonne. L'observation scientifique est toujours une observation polémique; elle confirme ou infirme unethèse antérieure. Naturellement dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractère polémique dela connaissance devient plus net encore.

Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré,coulé dans le moule des instruments...

Or les instruments ne sont que des théories matérialisées.Il en sort des phénomènes qui portent de toute part la marque théorique..

» Gaston BACHELARD Bachelard a contribué à donner à l'épistémologie française ses lettres de noblesse, en particulier en déclarant dès les premières pages de « La formation de l'esprit scientifique » (1938) : « C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. » Bachelard s ‘est battu contre deux idées fausses portant sur les sciences, répandues dans le public.

D'une part, celle qui veut que le savant arrive pour ainsi dire l'esprit « vierge » devant les phénomènes à étudier, d'autre part celle qui voit le développement des sciences comme une simple accumulation de connaissance, un progrès linéaire. En affirmant cette citation, il souhaite montrer les difficultés inhérentes à l'acte même de connaître.

Les obstacles à une connaissance scientifique ne viennent pas d'abord de la complexité des phénomènes à étudier, maisdes préjugés, des habitude de savoir, des héritages non interrogés.

« Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés.

» La première bataille à livrer pour accéder à la connaissance scientifique est donc une bataille contre soi-même,contre le sens commun auquel le savant adhère spontanément.

C'est une bataille contre l'opinion : « L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissance.

» Ainsi les travaux de Bachelard peuvent-ils être compris comme une « psychanalyse de la connaissance ». Mais il va plus loin : « En fait on connaît toujours contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation. » Non seulement nous avons à nous défendre des préjugés communs, mais aussi des connaissances scientifiques antérieures.

Bachelard a su se rendre très attentif aux périodes de crise et de révolution scientifique, celles où l'on passe d'une théorie à une autre, d'un système à un autre, d'une méthode à une autre.

Si « La Formation de l'esprit scientifique » est consacrée aux obstacles premiers et naturels de la connaissance scientifique, « Le Nouvel Esprit Scientifique » s'interroge sur les révolutions scientifiques contemporaines.

La relativité Einstein ienne, la naissance de la mécanique ondulatoire, l'émergence des mathématiques axiomatiques. »

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