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Peut-on reprocher à une oeuvre d'art de ne rien valoir ?

Publié le 04/01/2004

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Le plus mauvais outil technique a plus de valeur à ses yeux ; il peut être fier d'avoir inventé le marteau, le clou, parce que ce sont des inventions originales, et non imitées. L'homme montre mieux son habileté dans des productions surgissant de l'esprit qu'en imitant la nature." HEGEL 1. Dégagez l'idée directrice et les étapes de l'argumentation.2. Expliquez les deux propositions suivantes. 1. Partant d'exemples tirés de l'art (le portrait) et terminant en se référant aux « outils techniques », Hegel propose une réflexion sur l'activité technique au sens le plus large, en se demandant quel aspect de cette activité procure à l'artiste ou à l'artisan la joie la plus profonde. Son but est de démontrer que ce n'est pas l'imitation de la nature qui apporte une telle joie mais plutôt la création originale.Il procède a contrario, en commençant par étudier ce qu'apporte l'imitation de la nature.

« D'un caillou on peut seulement dire qu'il est là dans l'espace; un outil ne prend sens qu'à travers sa fonction;l'oeuvre d'art, elle, procède d'une intention et manifeste un sens.

Elle doit « vouloir dire » quelque chose en undouble sens. a.

Elle témoigne d'une volonté d'expression de la part de l'artiste.

Baudelaire montre que ce dernier se distingue dusimple rêveur en donnant une forme concrète à la perception des « correspondances ». b.

Elle prend pour nous un sens particulier en fonction des émotions qu'elle suscite ou de la méditation qu'elleappelle ; le travail du critique consiste en une navette permanente entre le sens exprimé et le sens perçu. • L'oeuvre d'art peut véhiculer un « message ». Le sens exprimé par l'oeuvre d'art peut même vouloir être très explicite et ne laisser au public qu'une interprétationpossible, ou du moins délivrer un message principal.

C'est le cas de toutes les formes d'art « engagé ».

Dans cetteconception, l'art qui « ne voudrait rien dire » constituerait une trahison ou une lâcheté : l'artiste ne doit pass'imaginer qu'il n'appartient à aucun camp politique ou à aucune classe sociale, ou que son art n'a aucun impactdans ces domaines. • Le cas de l'absurde. Face à cette volonté de sens, à cette idée que l'art aurait le devoir politique ou moral de « dire quelque chose », onpourrait rappeler qu'au e siècle Beckett et le surréalisme ont pu défendre le projet d'un art qui ne craindrait pasl'absurde, le non-sens.

Mais on constate que les plus réussies des oeuvres de cette mouvance ne font que feindreleur caractère fortuit, ou alors que le choix de l'absurde veut lui-même dire quelque chose, par exemple sur la pertedu sens dans les sociétés modernes : c'est le cas de Rhinocéros de Ionesco. Le surréalisme est né de la première guerre mondiale et de la "crise de conscience" qui s'ensuivit.

La civilisation s'était engager dans une impasse, celle du tragique et de l'absurde.

Aussi, le surréalisme apparut-il d'abord commeune volonté de libération, un mouvement de rupture et de révolte contre toutes les valeurs de la société rabaisséesau rang de préjugés bourgeois. Au risque de passer pour des nihilistes intellectuels, les surréalistes s'attaquèrent aux manifestations les plusspectaculaires de la raison triomphante: la société, la morale, la religion, l'art.

C'est Tristan Tzara , le créateur de Dada, qui le premier proclamera la nécessité d'une "rupture de l'art d'avec la logique" , d'un "grand travail négatif à accomplir" .

Aussi, le groupe Dada n'aura pour but que de tourner en dérision les valeurs décadentes de cette société.

La méthode est la suivante: il ne s'agit plus d'exprimer une pensée préexistante par le truchement dulangage, mais d'explorer toutes les ressources du langage comme révélatrices de pensées nouvelles, c'est-à-direencore jamais exprimées.

D'expression, le langage devient création, et dans cette création la spontanéité doittriompher de la logique et de la raison.

Liberté d'expression sans précédent qui s'efforce de supprimer tous lestabous, les conventions moraux, religieux, esthétiques.

Tout doit être merveilleux c'est-à-dire beau: l'art doit êtremagique, l'écriture sera magie verbale. La psychanalyse fut, bien évidemment, un auxiliaire précieux des surréalistes: profondeurs de l'inconscient,connaissance et interprétation des rêves, associations d'idée, ect.

Et, le langage fut l'instrument privilégié de cetteexpression notamment par l'écriture automatique où il s'agissait d'exprimer "le fonctionnement pur de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique oumorale" (Breton ), en somme laisser parler en soi le langage, traduire cette dictée intérieure du langage. Le rêve et le sommeil hypnotique offriront également aux surréalistes un terrain aussi vaste que nouveau àdéchiffrer pour approfondir leur connaissance de l'inconscient. On doit aux surréalistes l'invention de techniques nouvelles comme les frottages, les collages ( Max Ernst ), la "paranoïa critique" (Dali ) qu'il définit lui-même comme "une méthode de connaissance irrationnelle" et les objets "ready-made" (Marcel Duchamp ).. »

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