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Peut-on résister a la vérité ?

Publié le 23/12/2005

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Dès lors, bien que le simple mensonge, mon attitude révèle ce que je suis au-delà même de l'image que je me donne ; elle révèle mon être et se comprend dans un projet d'existence. Or comme le remarque Sartre dans l'Existentialisme est-il un humanisme ? c'est là que se joue la « mauvais foi » comme mensonge envers soi-même, c'est-à-dire résistance et non reconnaissance de mon projet d'existence dont je cherche des excuses afin de me rendre supportable mes choix. La mauvaise foi produit donc une croyance existentielle devant masquer l'origine souvent peut avouable de mes choix. En ce sens, il s'agit bien d'un acte de résistance face à la vérité ; à une vérité dérangeante.   Transition : Ainsi la pratique nous montre qu'il est effectivement possible de résister à la vérité même si cette dernière semble s'imposer et triompher finalement de par son évidence due à sa propre puissance. Cependant, si comme nous le montre le cas de Giordano Bruno, mais on pourrait tout aussi bien le voir avec Galilée ou Copernic etc. si le dogmatisme était une résistance à la vérité nouvelle, il n'en reste pas moins que c'est au nom de la vérité, d'une vérité plus ancienne que l'on résistait à cette nouvelle vérité. Plus simplement, il apparaît que la vérité n'est pas un concept figé mais dynamique, historiquement et socialement déterminé dans ce cas, faut-il sans doute revenir sur le concept même de vérité pour comprendre alors pleinement son rapport à la résistance.     III - La volonté de vérité en question : la résistance nietzschéenne   a) Résister à la vérité, n'est-ce pas déjà l'interroger, lui demander ses fondements, sa légitimité ?

On peut définir simplement la vérité comme ce qui est le critère qui vrai et du faux, c’est-à-dire plus spécifiquement la vérité-correspondance donc l’accord entre l’idée et la chose. (Il y a aussi la vérité-cohérence mais elle sera moins porteuse pour le sujet et elle est sujette à de nombreuses contradiction). Ainsi c’est une vérité admise que la somme des angles d’un triangle est de 180 degrés. Dire que cela n’est pas une vérité semble vain. Dans ce cas, on peut dire que la vérité semble être porteuse d’un critère d’évidence. Dès lors, résister à la vérité serait le fait d’une erreur que l’on continuerait à admettre malgré la présence de l’idée vraie. Donc une idée inadéquate que l’on pourrait décliner en mensonge, mauvaise foi etc. voire en dogmatisme dans le cas d’une vérité que l’on ne voudrait pas admise à cause de sa nouveauté comme ce fut le cas en la thèse ptolémaïque et la thèse copernicienne relativement au mouvement de la terre et du soleil. Il semblerait donc vain de résister à la vérité puisqu’elle finirait toujours par l’imposer. Cependant, pour reprendre notre exemple de la somme des angles d’un triangle, force est de constater qu’en géométrie non-euclidienne la somme des angles d’un triangle n’est pas égale à 180 degrés. Ainsi des choses que nous tenons pour vraies peuvent se révéler insuffisantes ou insatisfaisantes, la vérité serait alors historiquement déterminée et c’est en ce sens que le sujet « Peut-on résister à la vérité ? « prend tout son sens.

Nous interrogeant donc sur la capacité à s’opposer à une évidente certitude, il conviendra tout d’abord de définir pleinement la vérité, ses critères normatifs etc. et voir si une résistance est seulement envisageable (1ère partie), si oui laquelle et sous quelle forme (2nd partie) or s’il apparaît possible de résister à la vérité il faudra alors revenir sur le statut de la vérité ou sur ce qui nous pousse à vouloir l’existence de vérités sûres et certaines, c’est-à-dire étudier cette volonté de vérité qui nous ferait dire spontanément qu’on ne peut pas résister à la vérité (3ème partie).

 

« c) Néanmoins, comme le remarque Leibniz dans Méditation sur la connaissance, la vérité et les idées , clarté et distinction sont un critère insuffisant de la vérité.

En effet, le champ desidées vraies seraient alors trop large.

Pour reprendre l'exemple du soleil il estvraie que la perception de la distance que nous en avons apparaît claire etdistincte sans nécessairement être vraie.

Le problème ici est que le critèrenormatif n'est pas assez rigoureux.

Autrement dit, s'il est axiomatiquementjuste il n'en reste pas moins qu'il faut ajouter à cela une règle formelle qui estcelle de la logique.

Une vérité pour qu'on ne puisse pas lui résister et qu'elles'impose d'elle-même doit être démonstrative et prendre la forme d'unedémonstration mathématique.

Et dès lors, à moins d'user de mauvaise foi, ilest impossible de résister à la vérité.

Transition : La vérité est donc à elle-même sa propre norme.

L'idée vraie est claire,distincte et se fonde l'évidence de ses principes qu'elle doit cependantdémontrer de manière systématique pour atteindre un degré de certitudeirrésistible.

La vérité a donc sa propre puissance et il semble vain de luirésister.

Pourtant force est de constater que cette résistance existe bel estbien comme on peut le voir à travers différents cas comme le dogmatisme, lemensonge ou la mauvaise foi.

Il convient alors d'en saisir leurs mécanismes etleurs relations à la vérité.

II – Dogmatisme, mensonge et mauvaise foi a) En effet, on peut constater dans l'histoire et notamment dans l'histoire des sciences de nombreux cas derésistance à la vérité au nom du dogmatisme ou de la foi religieuse comme ce fut le cas avec Giordano Bruno, brûlévif et convaincu d'hérésie pour avoir professer que la terre tourner autour du soleil et qu'elle n'était pas le centre del'univers.

De ce point de vue, on peut lire avec attention l'ouvrage de Russell , Science et Religion , qui met en exergue cette résistance face à la science, la science étant vue ici comme la recherche de la vérité.

Au-delà mêmede l'obscurantisme religieux, il est remarquable que même au sein d'une même communauté scientifique, alors quecertains faits et hypothèses sont probantes, certains résistent et d'accrochent encore à leurs anciennes doctrinesse considérant comme détenteur de la vérité.

Cela est notamment le cas au cours des révolutions scientifiquesnotamment celle relative à l'avènement de la mécanique quantique comme on peut le voir à travers l'ouvrage deKuhn : Structure des révolutions scientifiques .

La vérité donc malgré sa puissance, souffrant de sa nouveauté mais aussi du fait que bien souvent le vrai se distingue du vraisemblable dans une première approche.b) Mais bien souvent, si l'on résiste à la vérité c'est bien parce que nous ne sommes pas capables de la supporter.C'est notamment le cas du mensonge à soi même afin de se masquer une réalité désagréable que le moi rejette.

Orle mensonge est parfois si fort qu'il devient pour son auteur une nouvelle vérité.

Schopenhauer dans Le monde comme volonté et comme représentation a parfaitement mis à jour le processus psychologique qui conduit à prendre une fiction pour une réalité.

Il y a en effet intégration de cette fiction dans une suite d'évènements passés.Ce processus consiste à remplacer un évènement réel souvent éprouvé comme insupportable par un évènemententièrement feint, susceptible néanmoins de s'accorder avec le cours de ma vie passée : « On comble alorsartificiellement la lacune ainsi produite ».

C'est une manière pour nous de ne pas admettre la vérité réalité ; unevérité qui nous dérange.

Il se produit alors une substitution entre la cause réelle et la cause imaginaire [1]. c) Mais si le mensonge a ce rôle par rapport à la vérité, c'est bien que la vérité et le réel qui l'accompagne merenseigne sur ce que je suis.

Dès lors, bien que le simple mensonge, mon attitude révèle ce que je suis au-delàmême de l'image que je me donne ; elle révèle mon être et se comprend dans un projet d'existence.

Or comme le. »

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