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Peut-on rire de tout ?

Publié le 29/01/2004

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le rire est une forme d exutoire, il permet d évacuer les tensions de dédramatiser une situation quelle qu elle soit. nous avons de nombreux procédés pour montrer notre humour certains utilisent le paradoxe d autres l humour noir ou encore l ironie... Mais faut il fixer une limite a notre humour ? enserrer le rire dans des règles ne tolérer sue le politiquement correct est ce souhaitable?tout d abord je pense que tout semble dépendre des circonstance. Ainsi je citerai Desproges qui a dit: " on peut rire de tout mais pas avec tout le monde!"En effet chacun s est forgé son propre caractère avec son propre système de valeur et ce sui amusera l un risque de choquer l'autre de manière blessante. L efficacité et l opportunité de l humour dépendent donc énormément de son public. Essayez par exemple de rigoler au sujet des prison avec un ancien détenu , je ne pense pas qu il le prendrait d un ton plaisant , sa souffrance ne lui permettrait sans doute pas. cependant, il faut savoir que la moquerie est aussi une forme de thérapie, elle nous permet de dédramatiser certaines situations.Frederik Nietzsche a dit : " L'homme souffre si profondément qu il a du inventer le rire".

La liberté d'expression semble être un des fondements de notre monde moderne. Dans l'Ancien Régime, la censure au sens strict était de principe : étaient expurgés ainsi, non seulement les propos considérés comme injurieux ou diffamatoires, mais mêmes les plaisanteries contenues dans des pamphlets ou satires. Désormais comme le rire semble bien l'expression la plus heureuse de la liberté d'expression, n'est-on pas à une époque où l'on pourrait précisément rire de tout ? Toutefois un autre fondement de la modernité vient mettre en doute cette conjecture : la raison. En effet, la raison fonde un monde sérieux dont il ne semble pas raisonnable de rire. Ainsi "peut-on rire de tout" peut s'entendre en termes de permission et de capacité : soit, il ne serait pas permis de rire de tout, parce que l'homme n'est pas capable de rire raisonnablement de tout ; soit il serait permis de rire de tout, parce que l'homme serait capable de rire proprement de tout.

« Demande d'échange de corrigé de ALBRECHT Florence ( [email protected] ). \Sujet déposé : PEUT-ON RIRE DE TOUT ? Le rire, manifestation physiologique plus ou moins bruyante d'une gaieté intérieure, est une réaction spontanée, qui n'attend pasd'avoir de bonnes raisons pour se produire.

Ne dit-on pas qu'on « éclate » de rire ? Ainsi c'est un fait qu'on « peut » rire « de tout »,c'est-à-dire à cause de tout, au sens où l'on ne peut pas prévoir ce qui provoquera cet éclat.

Cependant, il arrive qu'on sente uneréticence intérieure à rire de certaines choses « sérieuses », « graves », telles la misère, la guerre ou la mort.

Rire à propos de cessituations, n'est-ce pas se moquer de ceux qui en souffrent ? Le rire n'insulte-t-il pas leur souffrance en sous-entendant qu'elle estridicule, méprisable ? Certains enjeux seraient trop douloureux, trop lourds pour tolérer de rire, la seule attitude serait alors l'exercicede la raison et la compassion.

Le problème est alors celui des limites morales du rire, celui du droit à rire.

Mais si l'on se penche sur lecritère qui distinguerait ce dont on « peut » rire et ce dont on ne « peut pas » rire, on achoppe : sur quoi prendre le recul salutaire durire, sinon avant tout sur ce qui fait le plus peur, ce qui empoisonne le plus la vie, ce qui tire sa force aliénante de sa prétendue gravité? Rire de tout, n'est-ce pas l'attitude la plus raisonnable ? Peut-être n'y a-t-il rien de sérieux en soi, mais seulement pour celui qui s'yidentifie, n'a aucun recul sur les événements de sa vie, ou celui qui a intérêt à ce que les autres s'y identifient (les dictateurs seméfient du rire de leurs sujets !).

Ce qui fait la valeur d'un rire, quelle que soit la chose ou la personne sur laquelle il porte, c'est peut-être alors sa vertu pédagogique (en riant de ce qui touche autrui, ai-je les moyens de l'entraîner dans mon rire ?) et son intention (enriant, quelle idée est-ce que je cautionne, et est-ce en même temps de moi-même que je ris ?). 1) Le rire comme facilité, refus de penser : on rit de ce qu'on ne comprend pas.

L'imbécile rit du sage, en le considérant par le petitbout de la lorgnette.

On rit de ce qu'on refuse en soi : réaction de ressentiment et de vengeance.

La fragilité de la condition humainefait trembler si on la saisit bien : la comédie élude les difficultés de la vie, seule la tragédie manifeste la force de l'esprit humain, en lesregardant en face.

On ne peut donc pas rire de n'importe qui ni de n'importe quoi, mais seulement de choses légères sur lesquelles onest d'accord.Mais n'est-ce pas annexer le rire à des préjugés sociaux ? Et par là, le nier dans son essence ? 2) Il faut rire de tout, car il est vital de détrôner l'esprit de sérieux.

« Je me presse de rire, de peur d'être obligé d'en pleurer »,philosophie joyeuse que Figaro a tirée de « l'habitude du malheur » (Beaumarchais, Le Barbier de Séville).

Plus encore, il faut rire detout, et surtout de ce qui peut si facilement faire pleurer, afin de « désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins et fustiger lesangoisses mortelles » (Desproges).

C'est l'esprit de sérieux qui impose des limites et crie au « scandale », or justement le rire attaque« en son centre » la « forcenée attention à soi » (Alain) qui définit le sérieux.

En ce sens, rire est fondamentalement altruiste etgénéreux, en tant que « négation de toute attitude » (Alain), et son caractère excessif nous humanise.On « peut », cela veut dire aussi qu'il fait défendre le droit juridique à rire, contre les pressions religieuses et commerciales : libertéd'expression, tolérance.Mais certains rires servent de slogans haineux et, c'est un fait, je me sens parfois honteux, après réflexion, d'avoir ri.

Dois-je meforcer à rire (absurde !), ou reprendre le problème à nouveaux frais ? 3) Il y a des qualités différentes de rire, des rires « frivoles » et des rires « sérieux et intérieurs », qui rient « du milieu des choses »(Jules Renard) ; des rires gras qui sont le masque (pas drôle du tout !) de la haine, et des rires qui rient d'eux-mêmes ; des riresfaussement courageux, qui ne font qu'aller dans le sens des idées reçues, qui flattent la bêtise et les pulsions agressives, et des riresauthentiquement subversifs, qui gênent les intolérants et nuisent à la sottise et à la haine.

Je « peux » rire de ce qui secoue maparesse intellectuelle et m'élève, mais cela suppose amour et intelligence.

Lorsque je ris de ce qui blesse l'autre, je dois me demander: à quoi est-ce que je m'attaque, à lui en tant que personne ou à ce qu'il représente, aux préjugés auxquels il s'accroche ? Le critèreest subjectif mais pas flou : chacun sent en lui-même à quel sentiment correspond son rire. On peut rire de tout, au sens où le rire ne peut être enchaîné à des critères rigides.

Expression intime de la personnalité, il a pourcaractéristique d'être fluide et indéfinissable comme elle.

En revanche, s'il ne veut pas rire idiot ou voir son rire exploité par lesimbéciles, l'individu se doit d'être attentif à ce qui se passe en lui quand il rit, et de se demander : qu'est-ce que je cautionne en riantcertes de ceci, mais surtout avec cet homme-ci qui veut me faire rire, et devant cet homme-là qui réagira à mon rire ? Sais-je ce quime fait rire ? Est-ce que je ris de quelque chose qui me concerne aussi, comme pour m'en mettre à l'abri ? Ou pour écraser, sentir masupériorité ? Là est le problème, plus que de savoir « de quoi » je ris.

Il n'y a pas de sujet tabou, mais certaines intentions sontmalignes ou basses.

A chacun de cerner quelles valeurs il pose en riant de ce rire-là, à l'occasion de ceci, et dans cette situation-là. Sujet désiré en échange : En quoi peut-on dire que tout ce qui est naturel est artificiel et inversement?. »

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