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Peut-on séparer la conscience du monde ?

Publié le 24/12/2005

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conscience
  -les Stoïciens : cette possibilité d'abstraction de la conscience, opposant son mode d'être à celui du monde, les Stoïciens, Cicéron par exemple, la mettent à profit pour penser une liberté inconditionnée de la conscience par rapport au cours des évènements. La conscience possède une indépendance irréductible face au destin : elle ne peut le changer bien sûr, le cours des choses et le cours de la conscience étant de natures différentes. Mais elle peut choisir son attitude face à lui : s'y opposer, y consentir, l'ignorer... Le pouvoir d'abstraction de la conscience fonde donc la liberté morale de l'homme.   III La séparation comme activité de la conscience, vers une communauté avec le monde : Bergson et Nietzsche   -Bergson : la conscience est une activité psychologique de sélection et de déformation de la nature du monde. La conscience pense le monde de façon rigidifiée et spatiale, instaurant ainsi une pseudo-distance entre elle-même et ce monde, permettant ainsi une illusion de séparation entre les deux (La pensée et le mouvant). Mais pour Bergson, la conscience n'a pour fonction que de réactualiser la dynamique psychique inconsciente, laquelle est directement en prise avec le monde : la conscience ne prétend se séparer du monde que pour finalement mieux s'y inscrire.   -Nietzsche critique l'abstraction de la conscience, qui serait dotée d'une neutralité d'appréhension du monde, lui offrant la possibilité de se détacher de celui-ci. Pour Nietzsche, la conscience n'est qu'une forme de volonté de puissance, qui a la particularité de nier cette dimension de volonté (La Généalogie de la morale). Or, pour lui, le monde dans sa globalité est expression de volonté de puissance : la conscience relève donc du même type de réalité.

De manière spontanée, la concience nous donne un monde, nous permet l'accès à celui-ci, nous manifestant comme pris dans ce monde de manière naturelle, immédiate. Et pourtant, la nature psychologique même de la conscience indique bien une différence de nature possible avec le monde, que traduisent nos possibilités d'introspection, de réflexion, qui appréhendent le monde sans pour autant s'y impliquer de façon matérielle. Dès lors, comment articuler ce sentiment d'appartenance au monde que fournit la conscience à cette nature qui apparaît comme différente de la matérialité du monde ? Serait-ce que la séparation est le mode même de relation que la consicence installe entre le sujet et son monde ?

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